Pour une meilleure connaissance de la poésie d'Arthur RIMBAUD par la diffusion des textes presque sans commentaires :
Veillées,
deuxième strophe (in Les illuminations)
L'éclairage revient à
l'arbre de bâtisse. Des deux extrémités de la salle, décors
quelconques, des élévations harmoniques se joignent. La muraille en
face du veilleur est une succession psychologique de coupes de
frises, de bandes atmosphériques et d'accidents géologiques. _ Rêve
intense et rapide de groupes sentimentaux avec des êtres de tous les
caractères parmi toutes les apparences.
En attendant la
troisième strophe, lecture d'un poème issu d'un recueil précédent
(poil aux dents).
L'éclatante
victoire de Sarrebrück remportée aux cris de vive l'empereur !
(gravure belge
brillamment coloriée, se vend à Charleroi, 35 centimes)
Au milieu, L'Empereur,
dans une apothéose
Bleue et jaune, s'en va
raide, sur son dada
Flamboyant ; très
heureux, _ car il voit tout en rose,
Féroce comme Zeus et
doux comme un papa ;
En bas, les bons
Pioupious, qui faisaient la sieste
Près des tambours
dorés et des rouges canons,
se Lèvent gentiment.
Pitou remet sa veste,
Et tourné vers le
Chef, s'étourdit de grands noms !
A droite, Dumanet,
appuyé sur sa crosse
De son chassepot, sent
frémir sa nuque en brosse
et : « Vive
l'empereur ! » _ son voisin reste coi …
Un schako surgit, comme
un soleil noir … - Au centre
Boquillon rouge et
bleu, très naïf, sur son ventre
se dresse, et, -
présentant ses derrières _ : « De quoi ?... »
octobre 70 (siècle 19)
Après la lecture de
cet exercice de versification, voici des paroles qu'aurait dites
Rimbaud à sieur Ernest DELAHAYE (in Oeuvres complètes, arthur
RIMBAUD, Gallimard, 1954)
« Napoléon n'a
rien compris à la mission que lui assignaient les circonstances.
Arrivé par La révolution, il l'a fait avorter stupidement. Au lieu
d'organiser le communisme, - chose facile, puisque la propriété
n'existait plus guère de fait et plus du tout moralement et
légalement – il a rebâti une société plus inique que
l'ancienne. Un rôle colossal s'offrait à lui ; il n'a pas
voulu, il n'a pas vu, il n'a pensé qu'à rester, à se trainer si
longtemps qu'il pouvait, - par des moyens surannés, enfantins :
la conquête, la gloire, - à la tête de quelques centaines
d'individus qui l'ont jeté dehors, comme un chien galeux, quand il
n'a plus été bon à rien. En France il a tout gâché : sens
artistique, sens littéraire, l'administration, l'instruction
publique, même le catholicisme. La centralisation qui peut-être une
bonne chose, il l'a rendue stérilisante, néfaste. En europe, avec
toutes ses tueries, il n'a rien empêché, rien fixé, rien fait ;
mais il a donné aux ennemis de son pays une force qu'ils n'avaient
jamais eue, sans compter la saignée de trois millions d'hommes dont
il a appauvri la race française. »
[on jurerait une
description du seul quinquennat de François HOLLANDE (2012-2017) !
]
« N'importe !
Les Allemands nous sont inférieurs ; car plus un peuple est
vaniteux, plus il approche de la décadence. L'histoire le prouve. Du
moment qu'une nation veut conquérir, sortir de chez elle pour en
dominer d'autres, elle marche au suicide. Les Allemands nous sont
inférieurs à cause de leur victoire qui les abrutit.
Notre chauvinisme en a
pris un coup dont il ne se relèvera pas. Tant mieux ! La
défaite nous libère des préjugés stupides, la défaite nous
transforme et nous sauve ... »
Pourquoi à ton
avis, des profs de français et d'autres comédiens ont-ils cherché
à nous faire croire que RIMBAUD était un rêveur ? Que les
poètes étaient des êtres niais parce que gentils et
déconnectés ?
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