J'ai lu un article dans le canard
 enchaîné depuis plus d'un siècle de ce mercredi 22 aout 2018
 racontant le procès pour contrefaçon et parasitage économique
 qu'intentent un historien et le CNRS à un romancier pillant
 allégrement leur travail.
 
 Ah, génial ! Ces
 messieurs-dames se réveillent, il était temps...
 
 Je ne comprends pas. 
 
 
 Ben, c'est un peu comme les
 problèmes dans l'agriculture : t'as le paysan bio qui affronte
 la matière, les sauterelles, les escargots, les caprices du climat
 déréglé , etc.. et puis t'as l'industrie agroalimentaire qui
 surfe sur l'image de l'alimentation saine et issue des terroirs pour
  vendre sa camelote.
 
 Ah ouais, j'ai lu un truc racontant
 que des éleveurs auraient protesté contre l'utilisation de leurs
 images sur des trucs de bouffe qui ne les concernaient pas, les
 graphistes payés au lance-pierre avaient du trouver leur photos sur
 le net...
 
 Ouais, il y avait aussi l'histoire
 du jeune graphiste qui avait utilisé la photo de Gregory VUILLEMIN
 pour illustrer le service de garde d'enfants proposé par le
 festival de musique rock de NYON … Mais je ne voulais pas aborder
 ici la question du pillage des ressources photographiques existant
 sur le web par les gens qui font du fric ou tentent d'en gagner, je
 voudrais parler des industries culturelles qui pillent les savoirs,
 font du fric avec sans vouloir financer leur production. 
 
 
 Ah ouais ...gros sujet...
 
 Dans l'article du Canard enchaîné,
 l'avocat de l'historien, soit Laurent JOLLY, dit que le romancier,
 soit Romain SLOCOMBE, est invité sur les plateaux télé à la
 place de l'historien pour parler de la période de la collaboration
 étudiée par l'historien. Et moi, en tant que spectateur et
 auditeur, je préfèrerai entendre la parole de l'historien qui
 s'est tapé les archives plutôt que celle du romancier qui a lu le
 bouquin de l'historien qui s'est tapé les archives. La parole de
 l'historien est forcément plus riche même si moins séduisante
 d'emblée car le mec, dans notre exemple un historien pouvant très
 bien être une meuf donc une historienne, moins séduisate d'emblée
 car le mec n'aurait pas eu le temps de travailler « son
 personnage d'historien »...
 
 Ouais, je comprends. Je me souviens
 avoir lu le titre d'un article dans un site web d'information,
 peut-être Europe un, évoquant la stagnation du pouvoir d'achat des
 agriculteurs. Je clique et je tombe sur la gueule de François
 CLUZET qui, en fait, faisait sa tournée de promo d'un film
 « normandie à poil et à plumes machin à peu près »
 et je me souviens d'une immense nausée qui m'avait envahie.
 
 Ben, le film popularise le problème
 de revenus des agriculteurs,permet une médiatisation dans la
 société....avoir François CLUZET comme porte parole de ses
 problèmes,cela ouvre des portes.
 
 Ouais,alors ce discours là, c'est
 de la grosse connerie pas du tout démocratique. Les paysans ont des
 problèmes de revenu depuis dix, vingt voire trente ans, tout le
 monde s'en fout depuis des années et au moment,où les médias et
 les politiques commencent vraiment à se pencher sur le problème
 après je ne sais combien de suicides,t'as des films qui sortent sur
 le sujet.C'est de l'opportunisme, c'est obscène !
 
 En tant que spectateur et
 auditeur,je veux voir et entendre des agriculteurs parler de leurs
 problèmes, et ce même si leur parole n'est pas formatée, même si
 ils font des fautes dans l'utilisation du subjonctif, même si c'est
 moins fun pour les personnes des médias qui les interrogent que de
 discuter des problèmes des agriculteurs avec un acteur à la
 mode,blabla patin couffin ;
 
 Et donc l'historien et le centre de
 recherches en sciences sociales sont un peu comme le paysan et la
 coopérative agricole, est-ce cela que tu veux nous dire ?
 
 A peu près ! Analogie n'est
 pas assignée au logis ! Ce que je veux souligner c'est que de
 toutes les façons,l'industrie culturelle devrait payer une sorte de
 taxe pour financer la recherche en sciences sociales et humaines... 
 
 Aussi
 en sciences dures. Le pillage ne connaît pas de limite ...
 
 Ou avoir leur propre service de
 recherche et développement comme les anthropologues payés par
 Microsoft ou Apple...
 
 alors là, j'ai quand même un gros
 doute. Je suis pour la démocratie et par conséquent pour le
 partage et la diffusion des savoirs vulgarisés et à leur niveau
 d'excellence. Les industries culturelles sont des lieux de
 commercialisation.
 
 Mais aussi des lieux de production,
 non ?
 
 Non, c'est faux ! l'industrie
 culturelle commercialise la culture, elle n'en produit pas. Ceci
 dit, Le commerce n'est pas une mauvaise chose. 
 
 
 Hermès,dieu du commerce ! 
 
 
 ...et des voleurs …
 
 Poil aux menteurs !
 
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