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Affichage des articles du avril, 2009

POLEMIQUE : LETTRE TYPE

Nous voudrions protester de la sous-représentation parmi les artistes présentés à l’exposition, d’artistes à mobilité réduite ou de petite taille, d’artistes dont les ascendants parlaient breton ou indo-européen couramment, d’artistes chauves ou hyperchevelus, d’artistes hermaphrodites ou dénués de sexe. Par ailleurs, l’absence totale d’informations dans le catalogue concernant les préférences sexuelles, la situation familiale, l’état du casier judiciaire, le niveau de revenu en KF annuel, le résultat du texte HIV, le nombre de personnes à charge et le nombre de doigt de pieds des artistes présentés nous laisse dans une obscurité totale quant à la réelle représentativité du peuple français au travers des artistes présentés. Par ailleurs, il s’agirait également d’interroger le choix du bâtiment, (pourquoi le choix d’une architecture extérieure du dix-neuvième pour présenter les œuvres du vingt-et-unième ?) , le choix classique et jacobin de la capitale administrative (pourquoi pas

IMAGES CACHEES, IMAGES LEURREES, PASSAGES et CLEFS en MAIN(S).

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Tout au long de l’histoire de la peinture d’un tableau, il arrive que des figures, des personnages s’y invitent afin de montrer leur têtes ou leur silhouettes à qui les auraient oubliés à dessein. Ainsi, des géants profitent d’un paysage, des désignés monstres se lovent dans un rocher, des amoureux se rejoignent dans un visage abandonné, etc… Ceux et celles qui avaient les frais d’opportuns et d’opportunes qui avaient crus les broyer de par la volonté de leur seule vanité, ceux et celles remisés en principe dans les poubelles des histoires s’amusent ainsi à reparaître ici et là afin de se rappeller au bon souvenir de ceux et celles qui s’en croyaient débarrassés. Ainsi, à une époque pas si lointaine, la bonne bourgeoisie avait l’habitude de parquer ses enfants monstres dans des hôpitaux en contrepartie de généreuse donation, et ainsi leurs monstres se plaisaient à renaître ici et là précisément dans l’éternité des tableaux où cette bonne bourgeoisie se rêvaient tant à figurer po

Dans les années 80, (suite)

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Dans les années 80, ma frangine vivait à Genève. Elle logeait au Foyer international de la jeune fille ou au Foyer de la jeune fille internationale . Elle travaillait dans une librairie. Elle avait fait un apprentissage de libraire où elle avait acquis les savoirs propre à ce commerce d’œuvres de l’esprit. La Suisse était de ce point de vue en avance sur la France où l’apprentissage du métier de libraire n’existait pas car pendant longtemps, en France, la librairie était restée inconsciemment ce lieu d’inspiration protestante qui passe les textes du manuscrit à l’imprimé pour les diffuser, succursale des lieux cultuels avant l’existence même des lieux culturels.C’est pourquoi la figure du libraire avait conservé le halo prestigieux du pouvoir intellectuel de discernement et de la connaissance des textes alors même que la taylorisation des productions culturelles en marche au cours de la seconde moitié du XXe siècle, transformait les libraires en interlocuteur privilégié de

Malentendement est riche de malentendus, hommage à Raymond Devos.

L’homme entra (était) dans une agence immobilière. -         Nous avons un pas de porte à vous proposer, lui dit la femme. -         Comment çà, pas de porte ? dit l’homme, mais je veux une porte ! -         Monsieur, calmez-vous, c’est juste une expression toute faite… -         Comment çà, toute faite ? mais je veux une expression à faire, se faisant, pas une expression toute faite ! -         Je ne vois pas le rapport. -         Comment çà, pas de rapport ? mais je veux des rapports , des rapports fréquents, réguliers et irréguliers, officiels et clandestins … -         Je vous le dis de but en blanc, hurla la femme, si vous allez sur ce terrain, nous n’allons pas nous entendre. -         Mais je vous entends, moi, Madame, et je vous le dis : je ne veux pas de terrain, encore moins de but même peint en blanc, je veux une porte. -         Très bien, alors prenez-la. [Il se jeta sur la Femme. Il sortit.] Il jeta sur la femme un regard courroucé e

Notes de travail du critique d’art, commissaire d’expositions.

« Hier, relu texte de Barthes sur le « j’aime, j’aime pas ». Peut-être envisager sous cet angle le métier de commissaire ; Présenter des œuvres que j’aime et dont l’iceberg intellectuel consisterait en celui du choix de montrer puisqu’il est du ressort de mon métier de voir ce qui se produit sous la façon contemporaine propre à l’époque qui est censée être la nôtre. Peut-être pourrais-je ainsi me libérer du poids non démographique d’avoir à produire des textes cohérents intellectuellement sur les œuvres données à voir ? Laisser ainsi la possibilité à la lecture sensible de chaque spectateur de faire son chemin ? son propre texte ? son propre catalogue ? Mais que donner en pâture aux attachés de presse ? aux journalistes ? Aux médias ? Mon propre corps ? M’obliger à coucher avec tous les critiques d’art pour leur donner un aperçu du texte non écrit présidant au choix des œuvres de l’exposition est-il un exercice concevable ? raisonnable ? Y éprouvais-je moi-même du plaisir ?

Persistance du genre humain, étude de textes anciens (chansons populaires)

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Et moi de m’encourir En passant dans un petit bois où le coucou chantait, dans son joli chant il disait : coucou, coucou, coucou, coucou, coucou … Et moi je croyais qu’il disait : Coup’lui le cou, coup’lui le cou … et moi de m’en coure, coure, cour’ !, et moi de m’encourir. En passant près d’un moulin où les meules tournaient, en tournant, tournant, ell’s faisaient : tic tac, tic tac, tic tac, tic tac … Et moi, je croyais qu’ell’s disaient : Mets-le dans le sac, Mets-le dans le sac … Et moi de m’en coure, coure, cour’, et moi de m’encourir. En passant dedans le pré où les faucheurs fauchaient, Dans leur joli chant ils disaient : ah ! quell’chaleur ! ah ! quell’chaleur… et moi, je croyais qu’ils disaient : Ah ! quel voleur ! …Et moi de m’en coure, coure, cour’, et moi de m’encourir. En passant d’vant un village où les enfants jouaient, dans leur joli chant, ils disaient : Ce n’est pas de jeu, ce n’est pas de jeu … Et moi je croyais qu’ils disaient