Les phrases que je ne comprends pas : Interview Camille FROIDEVAUX-MTTERIE « quoique devenue à peu près les égales des hommes dans le champ social, les femmes demeuraient des êtres « à disposition » dans la sphère privée, sur le plan domestique mais aussi intime. » Donc la femme qui était l'égale de l'homme dans le champ social était en fait l'homme qui la dominait dans la sphère privée, est-cela qui est dit ou je n'ai pas compris ?



  • Tu pourrais aussi dire « est-ce que l'homme qui dominait la femme dans sa sphère privée était en fait l'homme qui le dominait dans le champ social ? » ou alors « est-ce que c'est l''homme qui dominait la femme dans le champ social qui le soir se faisait pénétrer par le mari de celle-ci à travers le corps de celle-ci ?' ou alors …
  • Stop ! C'est bon, j'ai déjà très mal à la tête. Merci.
  • Non, mais ce que je veux dire c'est qu'il me semble toujours bizarre d'entendre des personnes parler avec assurance de ces sujets aussi complexes et sables mouvants que sont les relations entre les êtres humains dont parmi leurs relations sexuelles...
  • Ce sont des relations ou des rapports sexuels entre les êtres humains..
  • … sans, précisément, d'abord réfléchir et définir les mots et les concepts qu'ils utilisent et qui les utilisent.
  • Je ne comprends pas.
  • Ben, c'est quoi une « femme »? C'est quoi un « homme »? Sont-ce des objets qui existent tous seuls ou qui se définissent sans cesse les uns par rapports aux autres ? Dans un temps absolu ou à une époque donnée ? Etc.. Blabla...
  • ..C'est quoi un rapport sexuel ? C'est quoi une relation sexuelle ?..
  • D'un point de vue académique, Michel FOUCAULT n'a t'il pas déjà fait le boulot avec son histoire de la sexualité, poil au nez ?
  • Je ne sais pas, je ne l'ai toujours pas encore lu.
  • Moi, je crois comprendre un peu ce que vous dîtes. Grosso modo « je deviens homme », « je deviens femme », « je deviens un être humain » au travers de mes expériences et échanges. Le corps étant donné.
  • Le corps aussi se transforme, évolue, tu peux aussi agir dessus par ta volonté ou par la chirurgie.
  • Moi, je crois que le problème devient opaque dès lors qu'il n'est pas raconté que des femmes mariés ou casés ont longtemps fait la guerre ou tenté d'asservir des femmes célibataires au nom de l'ordre social. Et parfois (souvent) ce genre de connasses pouvaient très bien porter un discours sur l'émancipation ou la libéralisation sans que d'autres ne leur pointent leurs contradictions.
  • Des femmes ont longtemps excisé des femmes au nom de l'ordre social...
  • C'est le problème des cercles vicieux : une femme qui a été mariée de force retrouvera sa liberté en convainquant une autre d'accepter un mariage forcé, une femme qui a été dupée retrouvera sa dignité en en dupant une autre, etc.. ; Faut comprendre la domination et l'aliénation jusqu'au bout et alors il est possible de briser ces cercles...
  • Les casser ou les inverser ?
  • « Caresser un cercle vicieux et il deviendra vertueux »
  • Euh, je crois que la bonne citation est « caresser un cercle, il deviendra vicieux » et c'est Raymond DEVOS qui le dit dans n film d Godard si jeme souviens bien, dans Pierrot le fou.
  • Ouais, mais bon, à cette époque, une femme qui jouit est vicieuse,alors bon,les mots ont aussi leur contexte d'énonciation ..
  • Moi, je crois que Paul POGBA, champion du monde, nous a donné une clef universelle.
  • C'est-à-dire ?
  • Ben, dans ce cas, le problème bien formulé serait« la sexualité a besoin de supporters pas de spectateurs. »
  • Ouais bien sûr ;
  • Je ne suis pas d'accord : Y en a qui aime bien être regardé et d'autres qui veulent juste mater …
  • poil aux nénés !
  • Moi, je dirais que vous êtes tous des dingues psychotiques qui avaient des conversations bizarres.
  • C'est quoi un « psychotique » ?
  • ben, par exemple, un samedi ou un vendredi matin, enfin une fin de semaine, j'avais téléphoné dans un hôtel pour un boulot de femme de ménage et le réceptionniste m' avait passé « la gouvernante à l'étage » avec qui j'avais un peu tchaché mais elle ne se souvenait plus qu'elle avait besoin de monde blabla,ensuite c'est le week-end et l'affaire STRAUSS-KHAN où le mec est accusé d'avoir agressé une femme de ménage dans un hôtel. Si j'avais été psychotique, j'aurais pensé que c'était de ma faute.
  • Non, cela, c'est paranoïaque !
  • Bon,alors, je ne sais pas et je m'en fous !
  • Poil au cou !
  • Alors, là, je n'ai rien compris du tout !
  • Poil au loup !
  • Çà va mieux en le disant, poil aux dents !
cf. Interview CamilleFROIDEVAUX-METTERIE « Le consentement est un langage de désir,ne rhétorique du plaisir », Libération 11 et 12 août 2018, (nota bene:le contenu de l'interview nous a semblé problématique car la parole adopte un point de vue académique, or au xxi siècle, a fortori pour de tels sujets il est difficile de ne pas préciser d'où on parle [et toi,tu parles d'où ? Ah ben moi, pervers polymorphe,je ne me suis jamais caché(e)] ; l'interview est accompagnée dans la version du journal papier d'un joli dessin de Laurence KIBERLAIN représentant une femme en train de se masturber.

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