Josette, espionne rousse du réel.


Josette lisait dans le journal un article évoquant la parution d'un ouvrage « le Polar pour les nuls » écrit par deux nanas présentées comme des éditrices et traductrices : « Une fois n'est pas coutume, commençons par la conclusion des deux auteures qui listent dix bonnes raisons de lire du polar : « Parce que le mystère est attirant ; parce que le cerveau humain aime les jeux de logique ; parce qu'on apprend des choses (sur l'âme humaine, l'histoire, les cultures, la géopolitique) ; parce que c'est le miroir d'une société à un moment donné dans un lieu donné, parce qu'on aime dans la fiction voir le désordre réparé ; parce qu'on est fasciné par le mal ; parce qu'on aime les héros à la morale trouble ; par envie de se divertir ; par envie d'avoir peur sans quitter le confort de son fauteuil ; par goût de la violence. » » Josette se remémora d'un seul coup d'un seul pourquoi elle n'aimait pas les cours de français à l'école, cette sorte de prêchi-prêcha débile et insipide, de filet d'eau tiède débité par des monstres de débilité. « par goût de la violence » ... représentée ? Parce que bon, si les minettes aiment la violence, elles feraient mieux de faire autre chose que lire des bouquins ou alors peut-être Sodome et Gomorrhe de SADE ... Si elles sont fascinées par le mal, elles pourraient peut-être essayer de rencontrer les crétins propres sur eux qui louaient des taudis à des précaires à Marseille et qui ont tué indirectement huit personnes dans l'écroulement de leurs immeubles insalubres …. Josette ne put poursuivre l'article dont un rapide survol lui faisait dire que les deux nénettes ne parlaient pas de Jean-Pierre MANCHETTE qui avait écrit en 1976 dans le Petit bleu de la Côte Ouest : « La raison pour laquelle Georges GERFAUT file ainsi sur le périphérique avec des réflexes diminués et en écoutant cette musique-là, il faut la chercher surtout dans la place de Georges dans les rapports de production. Le fait que Georges a tué au moins deux hommes au cours de l'année n'entre pas ne ligne de compte. Ce qui arrive à présent arrivait auparavant. »
« parce que c'était devenu, à l'époque, le seul moyen de continuer à faire de la politique » aurait pu dire Jean-Pierre MANCHETTE aux deux imbéciles. Puis Josette se souvint d'un excellent téléfilm néerlandais ou flamand qu'elle avait vu dans les années 2000 : un type vivant d'aide sociale et agrégé d'histoire de l'art attend une réponse pour un poste de conservateur de musée, il est dans une soirée et entend un type de bonne famille raconter à une nénette qu'il a postulé pour le même poste de conservateur, qu'ils ne sont que deux à avoir les qualifications et qu'il sait que l'autre est un bourrin. Pour avoir le poste de ses rêves, le premier type va alors kidnapper l'autre et le maintenir reclus dans le sous-sol d'une maison de campagne en prétextant une cause quelconque d'un groupuscule. Une fois qu'il a reçu l'avis lui notifiant que le poste lui a été attribué, il relâche l'autre mec. Des années plus tard, alors qu'il cherche à recruter un assistant, le type qu'il avait enlevé qui n'a pas eu le poste de conservateur et dont la vie est gâchée blabla postule. Pris de remords, le mec l’engage mais petit à petit le deuxième mec comprend ce qui s'est passé et ensuite le téléfilm vire dans un thriller psychologique avec chantages, menaces, finalement le mec un finit par tuer le mec deux et le téléfilm s'arrête là. Mais Josette avait trouvé l'idée de construire un polar autour de l'idée de trouver un travail socialement valorisant absolument génial et contemporaine. « parce que c'est le seul moyen de montrer la sourde horreur sociale » auraient pu répondre les auteurs de ce téléfilm aux deux imbéciles rédigeant leur « Polar pour endormir les nuls et les nulles ». Mais presque vingt ans plus tard, avec l'essor des industries culturelles et de leur outils marketing publicitaire de promotion, tout livre édité semblait doublé d'un voile d'obscénité sociale. Quelque soit son genre.

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