Après et parmi tant d'agitations, un peu de poésie : Aujourd'hui, René CHAR.
« Rodin.
Ces
marcheurs, je les ai accompagnés longtemps. Ils me précédaient ou
louvoyaient, balbutiants et cahotants, à la faveur d'un tourbillon
qui les maintenait toujours à vue. Ils étaient peu pressés
d'arriver au port et à la mer, de se livrer au caprice exorbitant de
l'ennemi. Aujourd'hui la lyre à six cordes du désespoir que ces
hommes formaient, s'est mise à chanter dans le jardin empli de
brouillard. Il n'est pas impossible qu'Eustache le dévoué, le
chimérique, ait entrevu sa vraie destination qui ne se comptait pas
en instants de terreur mais en souffle lointain dedans un corps
constant.
René
CHAR,
in
« le Nu perdu et autres poèmes 1964-1970, éditions
Gallimard, 1978. »
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