Forum « en sortant de l'école, nous avons rencontré ... »


écouter la chanson "en sortant de l'école" chanté par les frères Jacques : https://www.youtube.com/watch?v=VjCTRMqEOkc
  • Aujourd'hui, je voudrais que nous travaillons sur un extrait d'un article parlant de l'école et de l'éducation nationale française paru dans un journal car je ne le comprends pas.
  • Bon, allons-y !
  • alors « [cette] jeune prof de français a remarqué « ces ambitions nouvelles » dès le brevet en juin. Et elle s'est sentie « trahie », elle qui avait suivi les programmes, fait travailler ses élèves sur « l'argumentation, la création, le développement des idées », mais ils ont finalement dû plancher sur un sujet de réflexion qu'elle juge « élitiste » : « Que vous procure la lecture ? » rapporte-t-elle. » (in « à strasbourg, « c'est un retour en arrière », libération 3 septembre 2018)
  • En quoi cette question ne permettrait pas l'argumentation, la création, le developpement des idées de la part des élèves ? Je ne comprends pas.
  • Ben, si. Réfléchis. C'est une question pour les fayots. C'est un moyen de produire de la norme comportementale : c'est le cours de français, les élèves doivent dire que la lecture leur procure joie et bien être. L'élève qui osera écrire que la lecture ne lui procure rien sera mal vu …
  • Sauf s'il argumente très bien et que son correcteur est jésuite …
  • Mais pour pouvoir argumenter par écrit, il aura du lire et si le gamin veut dire que lire ne lui procure rien qui l'intéresse, cela ne marche pas...
  • Je ne suis pas d'accord, le français est une langue orale et écrite, ce n'est pas une langue morte. Donc si les enfants avaient eu le loisir de réfléchir à voix haute ce sujet et d'en débattre entre eux avec leurs mots (et leurs morts) et pas ceux des livres, la question posée ensuite à l'écrit aurait pu être intéressante. C'est pour cela que la prof s'est sentie trahie parce qu'elle n'avait pas préparé ses élèves à ce genre de questions.
  • Donc la question en elle-même n'est pas élitiste.
  • Je suis d'accord. Ce concept d'élite est employé ici ou là voire ailleurs sans qu'il ne soit précisément défini.
  • Parce que c'est un vecteur communicationnel dont se servent ceux et celles qui appartiennent à des clans qui veulent le pouvoir et qui ne veulent pas que les uns et les autres pensent pas eux-mêmes mais agissent pour eux ou elles ...
  • Moi, je l'ai toujours dit éLITE, c'est une agence de mannequins !
  • Je suis d'accord : dans une société du spectacle, ceux et celles qui nous sont présentés sur la scène médiatique comme des personnes d'élite sont souvent des mannequins avec quelques talents de comédiens …
  • Hahahahaha !
  • Soyons sérieux !
  • Mais je suis une fille !
  • Donc soyons sérieux et sérieuses !
  • Donc euh ... pour ne pas être démago, il s'agit de tuer le ver du mot « élite » afin de permettre aux pensées des uns et des autres de dialoguer et s'enrichir mutuellement et ce afin de dénouer le problème.
  • Oh, c'est bien dit !
  • Moque-toi, va ! Je m'y colle et j'essaie.
  • C'est déjà pas mal.
  • Donc euh...
  • La suite de l'article dit ceci : [c'est toujours cette jeune prof de français qui parle] « Remettre à l'honneur la littérature et la belle langue, avec des points de grammaire poussés. C'était vraiment orienté et injuste socialement » se désole t'elle. BLANQUER veut selon elle « remettre les élèves français dans la course » mais il enrobe avec « des termes modernes des idées conservatrices ». »
  • Ben, il y a quand même littérature et littérature. Quelqu'un comme Raymond QUENEAU l'air de rien avec ses exercices de style sème la zizanie dans l'honneur de la littérature et sa belle langue.
  • Ouais, MONTAIGNE fait des fautes d'orthographe tous les quatre mots et parle un français oublié..Dans la littérature, il n'y a pas que le XVIIe siècle où Racine déclame dans un français impecable des passions implacables alors que Molière chatouille les uns et les autres avec une langue agile mais en alexandrins.
  • La poésie de SCHWITTERS aussi, je trouve qu'elle est assez libératrice.
  • Mais cela fait partie de la littérature allemande...
  • SCHWITTERS était peut-être de nationalité allemande m'enfin sa poésie peut être lue dans toutes les langues.
  • Bon, les élèves n'ont qu'à étudier la poésie de Maurice LEMAITRE ou isidore ISOU.
  • À mon époque, nous étudions beaucoup Jacques PréVERT, mais je me souviens que je trouvais cela un peu facile, bons sentiments et bonne conscience facile.
  • Moi, je pensais cela des profs de français. C'était souvent des femmes exaltées mais autoritaires. Les mecs profs avaient plus de doutes, ils semblaient plus curieux de ce que pourraient leur dire les élèves.
  • C'est ton expérience.
  • Tout à fait. Je parle depuis ce que je suis, ai fait, ai connu, blabla. D'où pourrais-je bien parler ?
  • Donc comme t'es une fille plutôt hétérosexuelle, comme par hasard, t'as trouvé les profs hommes plus intéressant...
  • N'importe quoi !
  • Un mec m'avait raconté que son psy lui avait dit que sans le sentiment pédophile en arrière-plan, l'école s'effondrerait.
  • T'as vraiment connu que des tordus, toi ! Il y a agapè, eros et philae.
  • La sainte trinité des amours … et quel dosage pour les profs ?
  • « Philae », vous êtes sûrs ?
  • Non, peut-être « philos », je ne sais plus, je ne parle pas grec ancien et ma mémoire se perd.
  • Moi, je crois qu'il y a toujours moyen de ne pas se laisser enfermer dans un carcan académique.
  • Tu dis cela alors que tu n'es pas prof, que tu ne connais pas le carcan qu'est l'éducation nationale et que tu n'as aucune idée des merdres que les mômes gavées de télé ont dans la tête.
  • Cela est vrai. Mais alors quoi ? Je ferme ma gueule ?
  • Reprenons.
  • Moi, je ne nie pas que le BLANQUER est un mec qui a comme ambition une école à l'ancienne modernisée, mais bon, il arrive avec ses projets. Qu'avait comme projet pour l'école le PS en 2012 ? En 2007 ?
  • Euh … PEILLON … euh... je ne sais même plus qui était ministre de l'éducation sous JOSPIN …
  • LANG ?
  • Ma question était « qu'avait comme projet pour l'école le PS », pas « qui était le ministre de l'éducation nationale ? » …
  • Ouais, mais bon, tu comprends bien que c'est pareil, c'est toujours un mec ou une meuf qui porte un projet.
  • C'est une conception de droite politique.
  • Trés bien, moi je dirais que le PS n'était pas clair dans ses ambitions pour l'école car il n'était pas clair dans ses ambitions pour la société. Ceux et celles du PS parlaient sans cesse d'ascension sociale, de parcours de réussite qui sont des discours de droite populaire. Les gens de gauche veulent une école où les uns et les autres apprennent à se respecter eux-mêmes parmi les autres, où les uns et les autres apprennent que pour faire un monde, il faut plein de gens différents, etc...
  • Qu'il n'y a pas de sot métier, qu'il n 'y a que de sottes gens !
  • Ouais, enfin le capitalisme version numérique produit des sots métiers !
  • ...Et des sottes gens !
  • Bon, Faut pas tout mélanger : l'école transmet aux uns et aux autres des connaissances et par la bande la vie en société.
  • Poil au nez !

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