Une question concernant le cinéma à poser à Sharunas BARTAS (Roman POLANSKI, Jean-Claude BRISSEAU, Woody ALLEN, etc..) : « à votre avis, existe-t'il un lien entre le fait de faire du cinéma et celui d'être un agresseur sexuel ? » (variante « à vote avis, existe t'il un lien entre le fait de faire de cinéma professionnellement et celui d'être un agresseur sexuel ? » « à votre avis, la recherche de célébrité, peut-elle être motivée par un éthos d'agresseur sexuel ou l'éthos d'agresseur sexuel survient-il une fois la célébrité acquise ? », etc..




[Cf. article Libé 27-28 janvier 2018, « le cinéaste Sharunas BARTAs gardé à l'abir de ses accusatrices ».]
  • si je me souviens bien, POLANSKI a mis en scène la question du viol et de l'agresseur sexuel dans au moins deux de ses films, « TESS » et « la jeune fille et la mort », où les femmes sont des héroïnes et les hommes des lâches. Dans « Lune de fiel » et « Frantic », les femmes deviennent toxiques et source d'emmerdements, et dans « le Pianiste », elles sont anecdotiques et diverses. Mais bon, je ne connais pas toute son œuvre... ni ses œuvres d'ailleurs …
  • Et dans ce film où Jack NICHOLSON a un plâtre sur le nez ?
  • Euh, « chinatown »... Euh... dans ce film ...euh... les femmes sont des victimes des hommes et elles sont dingues, si je me souviens bien.
  • Pour WOODY ALLEN, dans « Annie HALL », son personnage a un penchant pour les très jeunes filles et dans « SCOOP », il met en scène un type qui va abuser cette actrice qui a une très grosse poitrine et dont le nom m'échappe et qui, dans le film SCOOP, est une apprentie journaliste. C'est un abus sexuel à la WEINSTEIN, le mec faisait monter la fille dans sa chambre d'hôtel et la faisait boire, ensuite la fille racontait à sa copine que le type lui avait sauté dessus. Et en fait, quand tu regardes le film, tu trouves cela plutôt drôle, rien n'est glauque …
    • Woody ALLEN faisait peut-être de la prévention pour les jeunes filles …
    • C'est dans « Manhattan », le film en noir et blanc, pas dans « Annie HALL », que Woody ALLEN sort avec une jeune adolescente. De toutes les façons, le cas de Woody ALLEN différe des autres, il n'est pas accusé d'être un agresseur sexuel, il est accusé de pédophilie. C'est grave, c'est de la prédation et personnellement, je n'y crois pas trois secondes, mais je peux me tromper.
    • Diane KEATON qui joue dans Manhattan et Annie HALL a remis en circulation la référence d'une émission de télé de 1992 où Woody ALLEN s'explique avec un journaliste télé. Cette accusation d'abus sexuel envers leur fille de sept ans a surgi dans le cadre du divorce entre woody ALLEN et mia FARROW.http://madame.lefigaro.fr/celebrites/diane-keaton-soutient-toujours-son-ami-woody-allen-apres-accusations-agressions-sexuelles-par-dylan-farrow-300118-146767
    • Et alors quoi ? Tu vois Mia FARROW en une sorte de Médée ?
    • Nous parlons sans savoir. N'y -a-t'il pas eu une enquête de police ? Des examens médicaux de la fillette qui aurait été victime d'une agression sexuelle ? Ce sont des sujets sérieux qui relèvent de la police, pas du café du commerce !http://next.liberation.fr/cinema/2018/01/30/pour-woody-allen-la-wheel-a-tourne_1626317
    • Ou du café médiatique !
  • Pour moi, le problème est d'abord idéologique. Nous vivons dans des sociétés qui idéalisent les artistes car cela permet par la bande de justifier les inégalités entre les êtres humains. Que l'artiste soit un être humain comme les autres capable des pires bassesses ne colle pas avec cette conception idéale. Mais pour moi, qui suis de gauche politique, chaque être humain est potentiellement un artiste, cela fait partie de notre condition, il n'y a là rien d'exceptionnel,
  • Ben, c'est comme tout, il faut travailler quoi …
  • Et donc, quoi? Je ne comprends pas... parce que l'artiste bénéficie d'une image usurpée d'être exceptionnel alors il peut violer sans compter ? C'est cela que tu veux dire ?
  • Dans « la jeune fille et la mort » de POLANSKI, il y a cette tirade quasi finale du personnage qui a été un médecin complaisant envers les tortionnaires d'une dictature sud américaine et qui en profitait pour violer les victimes des dits tortionnaires, tirade absolument ignoble où il avoue avoir violé des femmes pendant la dictature et ne le justifie que « parce qu'il pouvait le faire » ! tout à coup, il avait pu violer des femmes qui ne pourraient rien lui dire, qui ne pourraient ni l'humilier, ni l'empêcher, enfin je ne me souviens plus exactement du texte de ce monologue horrible, je me souviens que cela bouche tout avenir possible, c'est une lumière crue et aveuglante. Alors bon ensuite, il y a la scène du concert où les trois personnages se retrouvent dans la salle où un quatuor ou un quintette, je ne sais plus, interprète la musique de Schubert, musique dont la beauté avait été pervertie par ce medecin qui violait des femmes sur cet air précisément et l'on ne sait si un espoir peut renaître de toute cette horreur.
  • Moi, j'aurais préféré qu'il nous montre à a la fin du film la femme personnage principal courir dans la nature magnifique qui entourait leur maison. Cette scène dans la salle de concert témoigne encore d'un enfermement. Les spectateurs auraient respiré plus facilement en sortant de la salle de projection.
  • Je ne sais pas.
  • Moi, non plus.


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