les questions qui se posent : Un ministre est-il un étudiant de prépa et un journaliste un prof qui fait passer des colles ?
- J'ai lu de nombreux commentaires au sujet de l'interview de PHILIPPE chez BOURDIN, bon je n'ai pas vu ou entendu la dite interview car j'ai autre chose à faire (notamment survivre avec 240 euros par mois tout en payant la taxe foncière, l'assurance habitation, les croquettes pour chats et des pates, du riz et un peu de lait, pour les œufs, nous attendrons qu'il n'y ait plus d'insecticide dedans blabla),
- Bon, accouche !
- Donc bref, ce qui m'a soudain étonnée, c'est la forme de la relation journaliste/politique et j'y ai retrouvé le schéma prof de prépa qui fait passer des colles aux élèves pour voir s'ils ont bien assimilé les cours et les notions. Et pour ce que j'en comprends PHILIPPE essayait de se libérer de cette forme en associant BOURDIN dans une co-construction de discours et de présentation du réel, sans succès.
- Ben, c'est plus simple de jouer aux profs !
- Et donc ?
- Non, je suis d'acccord : un homme ou une femme politique n'est pas un élève de prépa et le journaliste n'est pas un prof. Les uns et les autres exercent un rôle dans la vie publique et démocratique. Le journaliste cherche à informer du mieux possible ses publics et l'homme politique met en œuvre des politiques au service des citoyens. Les uns et les autres ont intérêt à se rencontrer et à se parler en public mais pas dans un schéma de relation prof/élève !
- Faudrait relire l'article sur les partis politiques dans la constitution : ils concourrent à l'animation de la vie politique, machin, couffin …
- Mais là nous parlons d'un membre du gouvernement et d'un journaliste. Le journaliste ne peut pas être le prof qui vérifie que le mec a bien en tête les 40 000 décisions qu'il a du prendre dans une journée.
- Ouais, je suis assez d'accord. Sinon, tu te retrouves avec de politiques acteurs et actrices pro du stand-up maîtrisant leurs fiches techniques rédigées par des personnes apprenant le monde depuis un bureau. Et les mecs ne se soucient plus que de leurs images dans les médias et ne réfléchissent plus à leurs boulots. Et c'est précisément parce que les français en avaient marre de cela, qu'ils ont voté et pour Emmanuel MACRON et pour les personnes présentées à la députation par le mouvement en marche !
- Je suis d'accord avec l'idée que la démocratie doit devenir adulte pour éviter les populistes. Quelqu'un comme MELENCHON utilise des stratégies de langage publicitaire or nos sociétés sont malades de cela, des slogans qui à force d'être scandés n'ont plus de sens, des logiques de séduction qui sont à terme régressives socialement, etc..
- Je me souviens avoir vu un extrait d'une émission d'ARDISSON qui interrrogeait un ancien prédicateur pro-islam radical qui aujourd'hui travaillerait à la déradicalisation des repentis, blabla, bref ARDISSON a un moment demande au mec avec un ton super dramatique et sérieux (attention moment climax!) : « est-ce que tu es charlie ? » et le mec répond « oui, je suis charlie » et montre un badge où est écrit « je suis charlie ». Et tout dans cette séquence est ridicule, puisque rien n'est dit, chacun sait que « je suis charlie » était, dans un grand moment d'émotion et de fragitlité collective, une façon instantanée de retrouver du lien et du corps social, du partager par delà l'horreur, une façon d'affirmer face aux volontés de diviser, etc.. Mais des mois et des mois après, l'émotion retombée, il n'est pas possible d'utiliser cette sorte de « mot de passe » du moment comme d'une clef de dogme. Dire à froid tout seul « je suis charlie », cela ne marche pas. Ben non, je ne suis pas charlie, mon prénom est celui-ci mais par contre je suis contre les personnes qui en tuent d'autres à l'aveugle ou parce qu'elles ont fait des dessin, etc.. des mois après, les uns et les autres doivent pouvoir parler, discuter, échanger, même s'engueuler puisque la stupeur est partie et les blocs de haine au mieux dissous et au pire juste congelés.
- J'ai lu un truc au sujet de la nouvelle star du PS soit Boris VALLAUD qui aurait dans un discours cité Victor HUGO, JAUREs, blabla et je ne sais plus quel auteur du XIXe pour affirmer son appartenance à la gauche politique blabla, bref le mec VALLAUD pour penser la démocratie du XXIe siècle soit celle qui vient après la révolution sexuelle, l'égalité entre les femmes et les hommes, la reconnaissance de l'homoxexualité ou du rôle du clitoris dans la jouissance féminine, le grand boom des industries culturelles, le yoga et l'aérobic pour tous, etc.., le mec pour penser comment gouverner démocratiquement à gauche un pays moderne et postmoderne utilise des auteurs du XIXe siècle... Waow, génial !
- Il me semble que des personnes comme Rachid TEMAL ou Matthias FEKL sont dans une bonne dynamique de reconstruire un parti avec ses militants. Quand d'autres sont encore dans le star system et les logiques de marketing publicitaire qui sont total has been dans le champ politique, ne serait-ce qu'en raison de la crise écologique !
- Et puis nous sentons poindre l'espèce de pieuvre débile qui tente de saper le pouvoir en place comme elle l'avait fait avec SARKOZY. On sent poindre des discours dans les médias qui sont débiles et de courte vue, qui joue l'émotion et la révolte romantico-préado, cela me dégoute!
- J'espère que tu te trompes.
- Moi, je dirais qu'il doit être possible de désamorcer cette oppostion systématique, voire systémique, et stérile ne serait-ce que par la mémoire collective des deux quinquennats précédents.
- Si l'on veut que le FN soit définitivement hors jeu et désactivé, il ne faut pas rentrer dans les logiques de sabotage systématique, il faut coconstruire.
- Je l'ai déjà dit les logiques de clan qui s'affrontent pour avoir les arcanes du pouvoir et les privilèges qui vont avec doivent être dépassées pour parvenir à des logiques démocratiques ! La république des petits malins qui font signe aux gros malins tout en racontant n'importe quoi aux cocus, c'est terminé !
- Cela passe par la reconnaissance, l'affirmation et la coopération d' individus citoyens et éveillés.
- Oh la la, t'es sûre de tes formulations ?
- Non mais au moins j'essaie.
- Je dirais qu'il faut éviter les grosses ficelles du pathos.
- J'ai bon espoir.
(à
suivre)
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