Mes textes sont si peu lus qu'il n'est pas surperflu de les replacer dans le flux : aujourd'hui, « L’appel de la mi-voie, conference de l’editeur. » Un texte des années 2000.
Au
début des années 2000, peut-être 2003, j'ai fait un remix de
l'appel du 18 juin 1940 du Général De Gaulle, et ce, dans mon
souvenir, pour passer le temps mais il est possible que ma mémoire
me leurre. Le texte s'est appelé l'appel de la mi-juin, de la
mi-voie ou de la mi-voix et existe en différentes versions. Pour
l'instant nous avons retrouvé celle ci -dessous. Mais nous nous
souvenons précisément d'une autre version où en lieu de « Moi,
ex-général actuellement en rase campagne, [..] », nous avions
écrit « Moi, général sans campagne actuellement en rase
campagne, [..] »
Je
n'ai pas souvenir qu'à l'époque le Général DE GAULLE fût une
telle référence cuisinée à toutes les sauces.
[c'est
sans doute toi qui a lancé la mode, c'est cela que tu veux nous
faire croire? Non, moi j'essaye de lancer des proverbes, des trucs
qui durent pendant des siècles et des siècles dans le plus grand
anonymat...]
« Les
chefs qui, depuis des années, sont à la tête des armées du texte
ont formé une oligarchie. Cette oligarchie, alléguant la défaite
de nos esprits, s’est mise en rapports avec l’ennemi pour cesser
le combat.
Certes,
nous avons été, nous sommes submergés par la force électronique,
publicitaire et monétaire de l’ennemi. Infiniment plus que leur
nombre, ce sont leurs moyens, leurs techniques et leurs méthodes qui
ont atteint ou surpris nos chefs au point de les amener là où ils
en sont aujourd’hui.
Mais
le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle
disparaître ? La défaite est-elle définitive ?
Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis
que rien n’est perdu pour nos esprits européens et humains. Les
mêmes moyens qui nous ont vaincus ne peuvent faire venir un jour la
victoire.
Car
chacun n’est pas seul ! Nous sommes nombreux à pratiquer la
façon.
Nous pouvons faire bloc un par un et tous pour tous. Comme ici, vous
pouvez préserver l’esprit public joyeux et forger vos
particularités, vous cultiver au contact des mondes des textes
préservés en complexe simplicité, cheminant. Cette guerre n’est
pas limitée au territoire malheureux de vos corps et âmes
déboussolés et flottants. Cette guerre n’est pas tranchée par le
fin mot économique logico pratique mesurant l’humain sur l’échelle
de qui encule et qui se fait enculer. Cette guerre est une guerre
totale, quoique diagonale.
Toutes
les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n’empêchent
qu’il y a dans le cosmos des écrits tous les moyens nécessaires
pour venir à bout un jour de cette idée d’ennemi immortel.
Foudroyés
aujourd’hui par la force psychique de la propagande, nous pourrons
vaincre dans l’avenir par une force psychique redéployée du bon
côté. Le dessein est là à moins que son seing.
Moi,
ex-général actuellement en rase campagne, j’invite les officiers
et les soldats du texte qui se trouvent en territoire libre ou qui
viendraient à s’y trouver avec leurs armes ou sans leurs armes,
j’invite les techniciens et les ouvriers spécialistes en pratique
des industriels détournant les effets du texte à se mettre en
rapport avec ma personne.
Quoiqu’il
arrive, la flamme de la résistance en littérature ne doit pas
s’éteindre et ne s’éteindra pas.
Demain
comme aujourd’hui, aujourd’hui comme hier. Presque.1
1
D’après « l’appel du 18 juin » du Général De
Gaulle, 18 juin 1940.
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