Toute chose bien comprise s'énonce clairement : nous avons lu dans le journal Libération du 2 juillet 2010 l'interview de monsieur Dominique BOURG qui serait philosophe : « C'est finalement la sortie de la modernité et de son rêve assez génial : en dominant la nature par la technique, on ne serait plus obligé de passer par l'esclavage, on pourrait éradiquer la pauvreté. » euh … je n'ai pas compris le « obligé de passer par l'esclavage », euh … comment dire ?....euh … et si je ne peux plus dominer la nature par la technique, je serais « obligé » de revenir à l'esclavage ou je n'ai pas compris ? Euh … çà craint un peu comme façon de penser, non ?


 Nous ne connaissions pas cette définition de la modernité... Pour ce que nous en savons, la modernité se construit face à la tradition. En politique, la modernité supprime la référence à Dieu dans le gouvernement politique des cités et des organisations humaines. La modernité est la promesse que l'homme peut se gouverner par la raison. La modernité politique est résumée dans la devise de la République Française « Liberté, égalité, fraternité », c'est une promesse non encore atteinte. Par contre, en matière d'organisation économique, la modernité est antérieure à la modernité politique. Il s'agit de sortir des corporations, et des organisations traditionnelles et artisanales de la production des biens ainsi que des différentes taxes des portes et des ports qui entravent leurs circulations. Pour ce que nous en savons, la modernité économique a pu s'accomoder un temps de l'esclavage par aveuglement ou commodité. La raison économique est pragmatique dès le début de la modernité ... Le projet de supprimer l'esclavage et la pauvreté est une conséquence à long terme de la modernité politique affirmée donc dès 1789 dans la devise « Liberté,Egalité, Fraternité » dont s'est parée la République Française, devise qui reste encore plus de deux cent ans plus tard à réaliser parce que beaucoup ne la comprenne pas ou la considère comme anecdotique. Dès la Renaissance (Xve et XVIe siècle), les lettrés et les artistes ont recours aux anciens grecs afin d'avoir accès à un autre monde que celui régi par la tradition. Lorsque René DESCARTES (1596-1650) parle de « se rendre maître et possesseur de la nature », il faut situer ce discours absurde dans un contexte mental et intellectuel où la nature est « représentée » au sens politique dans les organisations humaines par les femmes : « Les femmes sont la nature, elles enfantent, blabla » ainsi il convient bien de maitriser et posséder la « nature ». De la même façon, le vît de l'homme subit l'appel de la dite nature et il convient bien pour chaque homme civilisé de « se rendre maitre et possesseur » de son propre vît qui aurait tendance à vouloir gouverner selon sa propre logique de la nature. Nous n'avons plus du tout la même configuration dans nos espaces mentaux. L'absurde et l'arbitraire font pleinement partie de la condition humaine et de son expérience existentielle. Nous savons au moins depuis la première guerre mondiale du Xxe siècle que le progrès technique n'est pas gage de l'acquisition d'un sagesse humaine et depuis l'expérience nazie que le progrès technique peut servir la barbarie et naît le soupçon que la raison repose sur le socle de la folle du logis. Cela fait déjà longtemps que nous savons tout cela collectivement et depuis ces époques nombre d'expériences socio-politiques alternatives ont été menées dont les échecs et/ou les succès nourrissent et servent les diverses tentatives des uns et des autres de construire et penser un futur viable. … ainsi, pour ce que nous en savons, en 2018, c'est lorsque ceux et celles qui ont des privilèges y renonceront, que nous pourrons être sûr que la vie des êtres humains sur la Terre pourra continuer sans passer par des phases violentes de changement. L'esclavage a surtout permis à certains et certains de s'enrichir rapidement. Point à la ligne. Un plan fric facile au peut-être XVIIe siècle : le commerce du bois d'ébène. [un plan fric facile au début du XXIe siècle : passeur de migrants.] C'est l'appât du gain et les prisonniers de guerre qui avaient engendré des esclaves. Aucune autre nécessité, à notre connaissance, n'était à l'origine de cette aberration dans les organisations humaines. Aucune aucune autre nécessité que l'appât du gain ne serait à l'origine des tentations de retour de l'esclavage ou du quasi-esclavage dans les organisations économiques du XXI e siècle. Même libidinales. Par ailleurs, la postmodernité conceptualisée dans la seconde partie du XXe siècle devrait nous permettre d'articuler tradition et modernité, individu et collectivité, micro et macro, jacobins et girondins, etc... en même temps.

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