TD « jogging d'entretien de l'esprit critique. » : aujourd'hui lecture de l'éditorial de Laurent JOFFRIN paru dans Libé daté du samedi 3 et dimanche 4 décembre 2016, (extraits suivi d'un forum)
« […]
Le blairisme fut efficace en son temps mais il s'est perdu en
s'accommodant trop bien des tares d'un système libéral dur avec les
faibles. Il est dépassé. »
LE
quoi ? Nous croyions qu'en 2016, plus personne n'était capable
d'employer sérieusement ce terme de « blairisme » !
Déjà, à l'époque cela ressemblait à une gentille méchante farce
« je fais du libéral pour la gagne mais comme je fais partie
du Labor Party alors je fais passer tout cela pour une nouvelle
doctrine de gauche politique » mais en 2016, tout le monde sait
que Tony BLAIR travaille aux dernières nouvelles pour JP MORGAN !
Je veux bien que des personnes comme Karl MARX et sa sœur ENGELS ou
LENINE aient élaboré des doctrines d'économie politique basées
sur des conceptions en philosophie politique qui leur étaient
propres, ce pour quoi il est possible de parler de marxisme, de
léninisme mais alors le blairisme, le sarkozysme, le hollandisme …
et pourquoi pas le duchampisme, le picassoisme, le claude
françoisisme, le sollersisme, le ernottisme, le topaloffisme, le
joffrinisme, etc...
« On
attend bien plus [que le blairisme donc !] aujourd'hui
d'une gauche réaliste dont le premier devoir est de percevoir la
détresse qui frappe la classe populaire. »
Euh
… Comment dire ? …. Peut-être même que ce qui est (était)
attendu des uns et des autres qui galèrent ou vivent chichement dont
il n'est pas sûr qu'ils forment une catégorie sociale homogène
mais partagent des horizons quant à leurs pouvoirs d'achat, leurs
conditions de travail et leurs places dans la production et le
partage des richesses, etc., blabla, Peut-être même que ce qui
serait (aurait été) attendu par LES catégories dites populaires de
la part des politiques, hommes et femmes, se situe carrément au delà
des portes de la perception de leurs détresses mais bien du côté
de l'action et de la régulation !!!
«
Un projet de société clairement distinct de la régression
conservatrice promise par François FILLON, des réformes qui ne
soient pas des sacrifices, un refus de l'alignement sur l'orthodoxie agressive qui sert de bréviaire aux classes dirigeantes. »
Donc
en fait, si j'en crois ce que raconte Laurent JOFFRIN, les mecs et
les meufs de la gauche politique en responsabilité viendraient à
peine de prendre conscience en décembre 2016 de la raison pour
laquelle ils et elles avaient été élues en 2012 et des attentes de
leurs électeurs !!!! Mais où sont donc passées les
avant-gardes politiques ? !!!! Par ailleurs, nous avons
remarqué que pour le terme de « classes dirigeantes »,
le pluriel coule de source pour la plume de Laurent JOFFRIN
contrairement à « classe populaire » où la pluralité
semble inconcevable ! Techniquement le terme de « catégories
sociales » nous semble plus adéquat, les « classes
sociales » renvoyant à l'affrontement entre deux classes
sociales, celle qui bénéficie du système de production de
richesses et celle qui y est exploitée, affrontement dialectique qui
crée le mouvement de l'histoire vers leur dépassement. Mais
peut-être cette représentation vaudrait d'être réactualisée !
«
Une primaire civilisée et élargie qui réunisse tout le monde
derrière le vainqueur. »
Bref
un bon gros processus dispositif blabla tarte à la crème chargée
de créer de l'ordre dans le désordre et surtout de conquérir le
pouvoir par des personnes soutenues par une armée bien
disciplinée... Il ne s'agirait certainement pas de faire avancer des
idées et de les diffuser auprès d'individus responsables et libres
quoique solidaires et égaux, etc, blabla...
« Un
programme qui rende à la gauche démocratique son identité. »
Ah,
bon, parce qu'elle l'avait déjà trouvé ??? Hormis chez les
anarchistes, où s'expérimentent DES possibilités de vivre à
gauche démocratiquement, je ne connais pas L'Identité de LA Gauche
Démocratique … Est-ce que, pour commencer, introduire un peu
de pluriel dans les idées et les façons ne permettrait pas aux
individus se percevant plutôt à gauche politiquement de mieux
respirer ?
« Bref,
un sursaut qui procure un début d'espoir à tous ceux qui croient
encore le progrès possible. »
LE
progrès de quoi ? De la médecine ? Des bénéfices des
laboratoires ? De l'éducation ? Des bénéfices des
industries culturelles ? De la vie en commun ? Des
bénéfices des industries relationnelles ? Du respect de
l'environnement ? Du green business ? Etc, blabla.
Forum
après le TD, au café :
- être toujours obligé de critiquer tout ce qu'on lit, c'est épuisant.
- Mais c'est difficile de faire autrement...
- Je ne suis pas d'accord : Il arrive parfois de lire des choses magnifiques et puissantes dans les journaux. Dans le Libé de ce week-end sur lequel nous avons travaillé, il avait une interview de Jean MALAURIE « Il faut sacraliser l'Arctique, sinon nous allons le payer. » http://www.liberation.fr/debats/2016/12/02/jean-malaurie-il-faut-sacraliser-l-arctique-sinon-nous-allons-le-payer_1532598 J'ai trouvé ce qu'il disait très beau et libérateur !
-
Je crois que tu te trompes, Jean MALAURIE en fait dit surtout que sa
mère était une personne plutôt froide et que par conséquent c'est
en allant aux Pôles qu'il avait pu se réaliser, en retrouvant les
conditions « climatiques » de sa toute petite d'enfance,
de l'enfouissement de son être.
- Et donc ? Qu'est-ce que tu essayes de me dire ? Que nous sommes conditionnées par notre petite enfance et qu'il n'y a pas moyen d'y échapper ?
- Non, mais nous partons d'un point de départ, nous n'apparaissons pas dans le néant mais quelque part au travers du monde de nos parents.
- Et toi, ta mère, comment était elle lorsque tu étais petite apparaissant ?
- Ben, je crois qu' elle écoutait la radio. Je sais qu'enceinte de moi, elle avait eu une sciatique et s'était sentie déprimée, ma mère allait avoir trente ans, ma naissance semblait perturber le monde idéal formée par mon père, ma mère et ma sœur. A mon sens, je ne faisais qu'anecdotiquement briser le voile de leurs illusions, qui se serait dissous de toutes les façons, même sans mon arrivée. C'était plus facile pour eux, c'est-à-dire surtout ma mère et ma sœur, de penser que c'était à cause de moi. Enfin, c'est que j'ai plus ou moins compris de ce qui avait pu se passer aussi mais pas que comme cela. C'est ma façon d'avoir compris. Je ne dis pas avoir raison. C'est juste une facette d'une surface beaucoup plus grande ou beaucoup et rien se passait en même temps.
- Et qu'est-ce qu'elle faisait, ta mère ?
- Hormis s'occuper de la maison et de ma sœur, elle faisait les trucs que faisaient les femmes de cette époque : club de lecture et réunions tupperware. Elle écoutait la radio et des disques. Je suis née en avril 68, ensuite c'était mai.
- Pourquoi tu nous racontes ta vie, nous n'en avons rien à secouer !
- Ce n'est pas moi, ce sont d'autres personnes qui essayent de la raconter à ma place pour me caser.
- A mon avis, ce n'est pas un café ici, mais un asile de dingues !
- De dingodossiers, oui !
Commentaires
Enregistrer un commentaire