Qu'est-ce
 que tu as pensé de l'année 2016 ?
 
Ben,
 tu sais, en ce qui me concerne, je suis plus ou moins restée
 bloquée en juin 1999 alors c'est un peu difficile pour moi de te
 répondre. Parfois, j'ai des bouffées de conscience, je suis dans
 un endroit et tout à coup, je vois toutes les personnes autour de
 moi et ce qui me paraît totalement effrayant c'est cette sensation
 que les trois quarts de ces personnes n'ont plus de cerveau et sont
 téléguidées depuis leurs téléphones portables ! Et puis
 tout se referme et je retrouve mon monde c'est-à-dire celui qui
 n'est pas vraiment de ce monde. 
 
 
Mais
 qu'est-ce que tu peux débiter comme âneries, ce n'est pas
 possible ! 
 
 
Justement,
 c'est pour garder ouvert les possibles qu'il est nécessaire de dire
 ce que tu appelles « des âneries ». 
 
 
Moi,
 je n'arrive pas à me souvenir quand commence l'année 1996, j'veux
 dire 2016. Je me souviens bien du 07 janvier 2015 avec l'ouverture
 des soldes et l'attentat à charlie hebdo mais alors en 2016...
 faudrait que je relise mes notes...
 
ou
 les retro dans les journaux …
 
Ouais,
 mais dans les journaux, à 80%, on te cause de l'actualité du
 commerce mondial et donc on te donnera la rétro des activités
 commerciales mais ce n'est pas forcément celle qui correspond au
 vécu, j'veux dire pour les personnes qui ne sont pas contrôlées
 depuis leurs téléphones portables...
 
Moi,
 je n'écoute presque plus la télé ou la radio et quand j'entends
 ou vois une émission dite culturelle ou de divertissement, cela me
 frappe à quel point les mecs et les meufs sont juste en train de
 vendre leur camelote, cela n'a aucun intérêt !
 
Ouais,
 quel bilan carbone pour les industries culturelles ? Je suis
 assez d'accord avec l'idée de surproduction de biens culturels et
 l'apparition de personnes obèses culturels qui sont  handicapés
 par toutes les âneries qu'elles ont ingurgités et le gras culturel
 qui les étouffe...
 
Ben,
 voilà ! En 2016, il y a eu la COP 21 à Paris ! 
 
 
Ce
 n'était pas plutôt fin 2015 ?
 
Et
 cela a changé quoi ? 
 
 
Comme
 d'hab,pas grand chose...
 
Parfois,
 au supermarché, j'ai le vertige :  je passe devant les frigos
 et je vois tous ces produits (yaourt au truc et machin, crème
 bidule nappée de chose, carottes, rapées, plat préparés, etc.)
 et je ne peux m'empêcher de penser que tous ces produits ne servent
 à rien, qu'ils coûtent trop cher, et au consommateur, et aux
 collectivités humaines, et que le monde irait mieux s'ils
 n'existaient pas.
 
Moi,
 j'évite d'y penser. Si je commence à penser à la meuf qui toute
 la journée a fait, par exemple, semblant d'accompagner des chômeurs
 dans la recherche d'un boulot tout en les accompagnant vers des
 stages et des ateliers de distraction,  qui ensuite va aller au
 supermarché acheter tous ces produits inutiles au motif qu'elle est
 une femme active et qu'elle doit gagner du temps puis qui bouffera
 et fera bouffer ces merdres à ses mômes ou mari(s) puis qui
 regardera la télé et enviera toutes les pouffes qui y font croire
 qu'elles sont épanouies tout en se faisant intoxiquer par la pub
 qui impregnera sa personne pour lui dire ce qu'elle doit acheter
 pour être belle et désirable, etc, blabla, si je commence à
 penser à tout cela alors j'ai mal à la tête et je commence
 moi-même à à étouffer …
 
Oh,
 pas de sexime, la connerie mondialisée est valable pour les mecs
 aussi ! 
 
 
Oui,
 bien sûr. Ce que j'ai observé, c'est que l'achat de la dite
 « fausse bouffe » est lié avec l'occupation de « faux
 boulot ». Parce que, par exemple, les ouvriers du bâtiment
 quand ils vont au supermarché faire leur courses pour leurs repas
 de midi, ils achètent des vrais casse dalle : pain, saucisse,
 merguez, fromage, fruits, pinard, etc.. du solide pour récupérer
 leurs forces de travail. Le petit minet qui fait de l'accueil dans
 une boite de coaching, il va acheter des sushis et des crèmes
 dessert... Enfin bon, je peux me tromper...
 
Non,
 tu as tendance à généraliser tes observations. Nous sommes
 maintenant dans une ère scientifique : avec les datas, nous
 aurions les moyens de vérifier ton hypothèse sur un grand nombre
 de personnes. 
 
 
Ouais,
 m'enfin, tu comprends bien que cela va être difficile de définir
 la notion de « faux boulot » dans un travail académique
 ...
 
Et
 comment tu définis les faux boulots ? 
 
 
Ce
 sont des boulots qui ne servent à rien, si ce n'est de valider
 et/ou consolider des fictions permettant le maintien de privilèges
 sociaux ou de hiérarchies sociales... grosso modo et à peu près. 
 
 
Ouais,
 enfin c'est un peu plus compliqué que cela, si tu qualifies
 certains boulots de « faux boulots », tu abordes
 forcément des problématiques politiques. Par exemple, dès lors
 que les trois quarts des données administratives peuvent être
 gérées par de l'informatique, le « conseiller emploi »
 de pôle emploi aura un rôle essentiellement relationnel donc
 psychologique, or si tu es une personne d'extrême gauche politique,
 tu penses qu' hors sphère médicale, les boulots psychologiques
 sont forcément des faux boulots, des boulots d'instrumentalisation
 sociale, voire des boulots carrément toxiques socialement...
 
 Si
 tu es écologiste, tu vas aussi dénoncer les faux boulots car ils
 ne font qu'accroitre inutilement les dépenses d'énergie et la
 destruction de la nature. 
 
 
Les
 faux boulots créent aussi des problèmes sanitaires !  Ceux et
 celles qui les occupent sont à terme minés consciemment et
 inconsciemment et deviennent déprimés, dingues ou fascistes !
 
Je
 ne comprends pas. 
 
 
Ok,
 je vais essayer de t'expliquer. Un petit paysan dans le temps, il
 avait un bout de terre, deux trois vaches, quelques poules, etc.. Il
 produisait sa bouffe dans toute sa diversité et vendait les surplus
 sur les marchés au prix du marché. Ensuite t'avais quelques grands
 paysans qui produisaient pour nourrir les gens des villes, et en
 fait ceux-là produisaient surtout du blé pour faire du pain qui
 était l'aliment de base. Donc, dans les villes, tu ne pouvais
 qu'avoir des gens qui avaient un boulot qui servaient à quelque
 chose pour la ville et pour les populations. T'avais aussi les
 voleurs. Après la guerre, il a été demandé aux paysans de
 nourrir toute la population et non plus de continuer à produire à
 partir de la réalité de leur vie quotidienne et de leur
 exploitation, c'est à partir de ce moment-là que les choses se
 dérèglent parce qu'elles ne sont plus réglées par rapport à la
 nature. 
 
 
Tu
 dis n'importe quoi ! Je ne vois pas le rapport avec les faux
 boulots ! 
 
 
Ben
 si !. Je réfléchis à l'échelle de l'individu, de l'être
 humain car c'est la bonne échelle. Je lis ici ou là des théories
 économiques, mais tout est faux car tous ces messieurs dames
 théorisent à partir des échanges de richesses. Pour eux, c'est
 l'échange et l'innovation qui créent de la richesse. Or c'est
 faux ! Je suis comme LAVOISIER, rien ne se perd, rien ne se
 crée tout se transforme ! 
 
 
Et
 donc, selon toi, cet accroissement artificiel de richesses se
 traduit maintenant par une perte naturelle de richesses entrainée
 par la pollution, c'est cela ? Comme en Chine de nos jours, par
 exemple ?
 
Voilà :
 rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. 
 
 
Ce
 que je crois moi, c'est que ces messieurs dames qui théorisent
 l'économique font des jolis discours mais ils négligent
 d'incorporer dans les motifs et les défauts des êtres humains et
 de leurs communautés la dimension sexuelle des êtres humains et
 des communautés humaines. C'est pourquoi leur discours sur les
 richesses économiques sont faux.
 
Ben,
 c'est bien ce que je dis, ces messieurs dames oublient toujours la
 nature quand ils parlent de richesses ! 
 
 
Bon,
 ben nous ne sommes pas encore sortis de l'auberge !
 
Laquelle ?
 La rouge ? 
 
 
Oui,
 précisément la rouge ! les uns sans les autres parlent de
 monde post politique où il n'y aurait plus ni droite ni gauche
 politique, blabla, machin, patin, couffin, or si j'introduis la
 dimension sexuelle dans le champ politique, alors il y a bien une
 gauche et une droite. 
 
 
Euh
 ..
 
Grosso
 modo, la question serait : Suis-je obligé(e) de vivre dans
 l'ordre sexuel sado-maso qui est de droite voire d'extrême droite
 ou est-ce que je peux vivre dans une anarchie d'individus sexués
 qui est plutôt de gauche ? 
 
 
Ton
 anarchie sexuelle, c'est un bordel, non ? 
 
 
Je
 parle d'anarchie d'individus sexués.
 
Le
 problème des théoriciens, c'est leur manque de travaux pratiques !
 
 
 
Einstein
 a bien théorisé tout seul dans son coin à Berlin pour décrire un
 monde et des réalités qui étaient masqués... 
 
 
Pour
 ce que j'en ai compris, le problème de l'ordre sado-maso c'est
 qu'il se nourrit de la haine et de la peur et donc qu'à terme, il
 doit en créer pour perdurer.
 
- 
 
Bon,
 Ok, alors, pour ma part, je propose un désordre sado-maso.
 
Ah,
 enfin, des comiques ! Je commençais à désespérer...
 
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