Josette l'espionne rousse en vacance du réel.
- Et alors Josette, ce voyage en bus ?
Josette
ouvrit les yeux. Elle aurait juré entendre la voix de Papy MEUJOT et
pourtant elle se trouvait toujours dans le bus. Georges dormait à
ses côtés. Il lui avait longuement parlé du programme commun du
parti socialiste français et du parti communiste français rédigé
en 1972 dont il avait retrouvé une édition dans une brocante,
édition préfacée par François Mitterrand (CF. des épisodesprécédents). Alors que Josette se demandait pourquoi elle et
Georges ne s'étaient vus dès le début du voyage, George lui avait
fait remarqué que, dans la vraie vie, ils ne se connaissaient
pas encore. Remarque qui avait laissé Josette perplexe. George se réveilla.
- Mon dieu, j'ai fait de ses rêves ! Il était question d'un renouvellement de contrat pour le bail d'un lieu où nous logions et qui appartient au Qatar, à moins que cela ne soit que les uns et les autres avaient peur que le bâtiment soit vendu à quelqu'un autre qui contrairement au Qatar n'aurait pas toléré pas leur présence. C'était ultra bizarre, nous étions dans une pièce immense haute de plafond avec presque pas de meuble et nous lisions le contrat qui était en partie écrit en arabe avec des échéanciers de paiement en euros. Tu portais une robe orange et tu étais pieds nus. Il y avait un type assez rond, habillé à l'occidentale, qui avait mené les négociations et qui avait l'air content.
- Ah oui, en effet, c'est bizarre. Cela me fait penser à un tableau de Gauguin qui a été acheté
récemment par le QATAR. Moi je ne me souviens plus de ce que j'ai rêvé, voire même si j'ai dormi, je sais que j'ai entendu la voix de Papy MEUJOT qui me demandait comment se passait mon voyage en bus et ma conscience d'être au monde est revenu par ici. - Qui est Papy MEUJOT ?
- C'était un ami de mon père ou peut-être un de ses anciens professeurs. Il a plus de cent ans, il est un peu comme un homme du XIXe siècle qui voudrait connaître la suite de l'histoire. Parfois, j'ai même l'impression qu'il vient d'encore plus loin dans le temps.
- Est-ce qu'il a été employé du gaz ?, demanda George à Josette tout en ne sachant plus s'il avait lu ou écrit un roman avec un héros nommé Fulcanelli.
- Je ne sais pas. Je crois qu'il voulait faire avancer le schmilblick.
- Est-ce qu'il est mort ?
- Pourquoi me dis-tu cela ?
- Tu en parles au passé.
- Oui, c'est étrange. Le fait est que j'ai pris ce bus pour aller le voir, le voyage devait durer quelques heures et cela fait maintenant plus d'un mois que nous sommes sur les routes. Et toi, pourquoi as-tu pris ce bus ?
George
la regarda et ne répondit pas. L'autocar s'arrêta et ils suivirent
les autres passagers qui en descendaient.
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