- J'ai lu que le film « la loi du marché » avec Vincent LINDON serait un plagiat d'un court métrage « Lundi c'est CDI ». (Cf.là)
Ouais,
pour ce que j'en ai compris le film reprend la même idée que celle
développée dans le court métrage mais cela n'en fait pas
automatiquement un plagiat,
Pourquoi ?
Parce
que « les idées sont de libre parcours », ce sont les
mises en formes qui sont considérées comme des œuvres, pas les
idées en elles-mêmes.
C'est-à-dire ?
Ben,
par exemple, il y a quelques années il était dit que BEYONCE avait fait pour certains de
ses clips des plagiats de vidéos de DE KEERSMAECKER, les clips
reprenant quasi les mêmes scènes et le même découpage de plans. (cf. là)
Et
pourquoi aurait-elle fait cela?
Ben,
je n'en sais rien. Je peux imaginer que BEYONCE paye des personnes
pour lui concevoir ses clips et qu'une personne en charge n'avait
pas d'idées et a « copié » une vidéo de KEERSMAECKER
en se disant que tout le monde n'y verrait que du feu, que la vidéo
datait des années 80 et que le public de la danse contemporaine est
confidentiel et n'écoute pas BEYONCE, mais voilà entre internet et
les plates-formes de vidéos et le postmodernisme et l'éclectisme
des goûts de chacun, tout a changé et çà se voit !
-
Donc
pour savoir si le film « La loi du marché » est un
plagiait de « Lundi c'est CDI » il faut regarder les
images, les plans, le scénario.
...Regarder
s'il n'y a pas des scènes identiques, ou quasi identiques, juste
transposées.
Ouais,
mais ce qui est dégueu, c'est que le réalisateur n'a eu l'idée de
faire le film « La loi du marché » que parce qu'il a vu
le court métrage « lundi c'est CDI ».
-
En
soit, ce n'est pas dégueu. Le tableau de Picasso « les femmes
d'Alger » qui s'est vendu fort cher ces derniers jours a été
réalisé d'après le tableau de peut-être Ingres ou Delacroix qui
se nomme également « les femmes d'Alger » et qui doit
être au LOUVRE ...mais bon, en voyant les deux tableaux, on
comprend bien pourquoi il n'y a pas de plagiat. (Mais on comprend
aussi pourquoi ce n'est pas un des meilleurs tableaux de Picasso).
L'art se nourrit aussi de l'art, c'est Protée au fin fond de la mer
qui change sans cesse de forme, toute discipline se transforme aussi
de l'intérieur.
Ce
qui serait dégueu alors c'est la gestion de l'argent ?
Voilà,
cela n'a rien à voir avec les œuvres. Ce sont des conceptions de
rétribution des œuvres et de leurs « auteurs » qui
sont alors à discuter.
C'est-à-dire ?
Ben,
par exemple, A qui appartiennent les bénéfices financiers du film
« la loi du marché » ? Au producteur ? Au
réalisateur ? A toute l'équipe du film ? A tout le
cinéma français ? Aux caissières et aux vigiles sous-payés
qui ont inspiré le film ? Ces bénéfices pourraient-ils être
utilisés pour financer l'Education nationale, la construction de
prisons, la dépollution de certains sites, le développement en
Afrique, etc.... Les médias continuent de parler des artistes
comme s'ils étaient rares et « exceptionnels »
alors que « faire de l'art » c'est précisément le
propre de l'espèce humaine, le propre commun à tous les chacuns et
les chacunes. Et la notion de propriété intellectuelle n'a rien
d'évident.
Je
ne comprends pas.
Laisse
tomber, pour elle, le monde devrait être organisé comme un ashram,
chacun et chacune travaille trois à quatre heures par jour pour la
communauté et ensuite le reste de la journée fait ce qu'il veut et
donc de l'art.
Ce
n'est pas ce que j'ai dit.
Mais
vous spéculez parce que dans ce qui nous intéresse, le Stéphane
BRIZÉ peut se cacher derrière la loi, le fric lui revient
légalement ainsi qu'à sa boite de prod, et selon les contrats qui
ont été signés avec les participants.
Bien
sûr, mais étant donné le sujet de son film, le contenu de cette
œuvre, il devrait se poser la question : mon œuvre « la
loi du marché » échappe t'elle à la loi du marché ?
Réfléchir
aussi à la mise en forme de l'économie générée par son œuvre,
c'est cela ?
Peut-être.
Je
ne comprends rien.
J'ai
envie de dégueuler.
Ce
n'est rien, c'est le vingt et unième siècle qui commence à
bouger.
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