Je n'ai pas bien compris ce grand moment d'hystérie sur la
charcuterie et la viande rouge qui seraient cancérigène ?
Je ne sais pas trop, je crois
qu'il y a une nuance entre cancérigène et cancérogène, dans un
cas, le produit favorise l'apparition du cancer et dans l'autre, le
produit favorise le développement du cancer.
Waow ! La nuance ! De toutes les façons, si ceux qui
mangent de la viande et de la charcuterie ne savaient pas que d'en
abuser ne fait pas du bien à l'organisme c'est qu'ils n'ont plus de
cerveaux !
Ou plus de sensations !
Ben, que beaucoup de nos concitoyens ne soient plus connectés avec
leur propre corps ne m'étonneraient guère ! On voit et on
entend de ces trucs parfois !
-
Cela aurait été des pops stars, tout le monde aurait trouvé cela
normal !
Il existe quand même une différence entre une foule qui veut
« manger » des humains par « amour » ou par
« haine », non ?
Non, c'est pareil, parce que ce n'est pas par « amour »
que la foule veut « manger » les pop stars, c'est par
envie, la foule veut s'incorporer la pop star, c'est juste
superficiellement que la situation semble différente.
Et alors ?
Ben, disons que je préfère les personnes qui aiment se taper une
bonne assiette de charcuterie avec un bon vin ou une bonne bière
que les personnes qui aiment aller voir leurs pop idoles en concert
avec plus de mille personnes dans la salle !
Est-ce que quelqu'un a mesuré le degré de cancéro-machin d'un
concert de pop ?
Non, mais je crois que cela rend sourd !
Bon, moi, ce que je voulais vous raconter au sujet du syndicaliste
d'Air France,
Moi ce qui m'a frappé dans cet
article de Libé, c'est qu'il est raconté que le mec avant de se
faire interpeller par la police pour la garde à vue, était rentré
de son boulot de nuit, avait pris une douche puis avait
pris des somnifères
pour aller dormir.
Et alors ?
Ben, moi, je suis contre les médicaments sauf exception. Et si le
mec a un problème pour dormir, prendre des somnifères, c'est faire
semblant de résoudre le problème, c'est comme si tu avais un début
de gangrène à la jambe et que tu sniffes de la colle pour ne pas y
penser. La gangrène alors tranquillement continue son travail...
Je suis assez d'accord, les somnifères offrent du faux sommeil, les
personnes ne dorment pas pour de vrai, le sommeil est, en principe,
réparateur, pendant ton sommeil, tu résous des problèmes, des
conflits dans ton psychisme et dans ton corps, c'est hyper
important. Dans un sommeil chimique, ton organisme ne fait pas ce
travail de fond.
Ah, ouais, c'est un peu comme si ta voiture, tu la déposes au
garage pour une révision et que les mecs et les meufs du garage ne
font rien et cela à chaque fois que tu y déposes ta voiture. Et
dans ce cas, je comprends bien que la bagnole, elle durera moins
longtemps que si les mecs et les meufs du garage avaient bossé
dessus pour de vrai.
Si tu veux, c'est une parabole intéressante.
Il n'y a aucune parabole dans ce que je viens de dire, et de toutes
les façons, moi j'ai la TNT.
Est-ce que l'on peut être sérieux ?
OK, donc en ce qui me concerne, j'ai vu un reportage à la télé
sur les mecs et les meufs qui se font placardisés dans leur boulot,
genre ils n'ont plus de boulot à faire mais soit ils restent à
leurs boulots sans rien faire pour garder leur salaire soit
carrément ils continuent à toucher leur salaire sans aller bosser.
Je l'ai vu ce reportage, c'était hallucinant !
Ouais, mais bon, ce que j'ai remarqué dans le reportage, c'était
que les mecs étaient toujours sous médocs.
Ah, ouais, je ne sais pas si
c'était le même reportage mais j'avais vu à la télé un
chauffeur routier qui s'était fait insulter par son patron (« genre
« j'aime pas les arabes, dégage ! ») et le mec
expliquait qu'il était suivi par une psy et prenait des médocs. Et
dans le même temps, ce que tu voyais à l'image, c'était que le
mec avait trop d'énergie et pas de langage, le genre de mec qui
ferait mieux de s'inscrire à un club de boxe ou un cours de Karaté
et de faire un peu de chant choral ou de cri primal pour l'aider à
ce que « çà » sorte, pas du tout le genre de mec qui a
besoin de prendre des médocs. Le mec n'était pas malade mais il
vit dans une société malade, ce qui n'est pas la même chose !
Le mec doit juste réussir à accoucher de lui-même !
Moi, ce que j'avais compris en HP c'est que les médocs qui sont
donnés aux malades, c'est, sauf exception, pour assurer le confort
des soignants. C'est plus facile de contrôler une armée de zombies
qu'une foule de patients qui se débattent avec çà.
C'est comme les vieux, çà m'affole, la plupart sont tous des gros
drogués mais bon légalement, alors personne ne dit rien et ce sont
les assistants de vie qui doivent gérer ces dingues pour des
salaires de merdre !
Donc c'est quoi votre débat, mieux vaut se bourrer la gueule que de
se droguer aux frais de la Sécu ? C'est cela ?
Non, ce que nous disons, c'est que les problèmes, faudrait les
prendre autrement. En ce qui me concerne, je crois plus que
quelqu'un qui s'est fait maltraiter à son boulot et qui a été
intoxiqué par des discours, guérira plus facilement en se
concentrant, dans un premier temps, sur autre chose : faire du
jogging, du yoga, du judo, de la danse contemporaine, du rugby, du foot, du surf, bref se reconstruire un corps qui lui
permettra ensuite d'analyser avec du langage plus sereinement ce qui
lui est arrivé. Parce que bon, prendre des médocs et parler à un
psy c'est sauf exception rester emprisonné et englué dans le
problème.
Donc, voilà, je vais pouvoir raconter enfin ce que j'avais noté
dans ma lecture de l'interview du syndicaliste d'Air France ,
Ah, ouais, excuse, nous avons complètement digressé...
Dégraissé quoi ? Le mammouth ?
Non, le trou de la Sécu !
Bon, je peux parler ! Donc le
mec racontait qu'à son avis ce qui avait fait dégénérer la
situation entre le foule et les cadres dirigeants d'Air France était
« le mépris avec lequel les cadres avaient traité une femme
avec les yeux rougis
qui s'était avancé face à eux en les interpellant sur les
licenciements » et que ce mépris-là, la foule ne l'avait pas
supporté, d'où la colère, d'où la rage. Blabla. Grosso modo, ce
n'est pas verbatim mais « les yeux rougis » cela j'en
suis sûr.
Et alors ?
Ben, je ne sais pas, je n'y étais
pas, je ne pourrais pas dire, je n'ai pas vu les images réelles
mais le récit qui est fait là ressemble à un film hollywoodien,
en l'entendant, je vois des images à la Cecil B DE MILLE :
Elisabeth Taylor les
yeux rougis s'avançant
vers Richard BURTON, blabla, etc...
Ben, parfois la vie ressemble à du cinéma.
Cela, je n'y crois pas. Soit la foule s'est faite manipuler, soit le
récit cherche une explication a posteriori,
C'est vrai que l'histoire d'une foule qui jugerait et jaugerait le
« mépris » de quelqu'un dans une telle situation fait
écho en moi à l'histoire du « regard suggestif »
qu'aurait lancé la femme de chambre de l’hôtel de luxe à New-York
à DSK.
Tu prends parti pour les DRH d'Air France.
Pas du tout, j'essaye de comprendre. Je ne dis pas que le
syndicaliste ment. Il essaye de raconter quelque chose, mais ce qui
se passe dans une foule pour ce que j'en sais déborde les uns et
les autres et n'est pas forcément compréhensible dans un seul
récit. Il faudrait presque imaginer auditionner, hors dispositif
policier bien sûr, toutes les personnes présentes pour tenter de
se faire une idée de ce qui s'est passé et à mon avis, ce serait
encore vain...
C'est vrai que
dans « Aujourd'hui », tu as eu une interview du DRH d'air France et le mec racontait ce qui lui est
arrivé depuis son intérieur. A libé, ils auraient du demander au
syndicaliste de raconter son expérience de l'événement depuis son
intérieur et non pas d'essayer d'en donner une interprétation
parce que tout de suite, il y a recours à du pathos et des enjeux
de crédibilité pour un mec qui est dans une procédure de justice.
Ouais, mais bon, quand tu dis que la foule se serait faite
manipuler, elle se serait faite manipuler par qui ? Par les
forces du mal ?
Bon, moi je vais aller me taper une bonne assiette du museau de porc
avec des cornichons maison et un petit verre de vin blanc parce que
là je commence à sentir l'action cancérigène ou cancérogène de
cette conversation.
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