Les années 80, le voyage à Amsterdam

Les années 80, le voyage à Amsterdam dans les années 80, après avoir aidé une nana que je connaissais à peine pour le gala de fin d'année de son école de danse à saint Pourçain sur Sioule (Cf. un épisode précédent), j'étais allée à Amsterdam avec ma sœur et deux copains de ma sœur, B et JM. Nous logions chez Anita, une copine de B. Elle habitait une maison à côté de la gare d'Amsterdam qui est un chouette quartier sauf les junkies qui cassaient les pare-brise de voiture pour récupérer de l'argent ou des autoradios . Ainsi, après avoir garé la voiture, le temps d'arriver dans la maison, de dire « bonjour », d'écrire un panneau « Geen Geld, Geen Autoradio, geen Turist » et de descendre aller placer le panneau, avait suffit à ce que le pare-brise de la voiture soit déjà cassé. L'ami d'Anita, se prénommant peut-être Gert ,vivait de l'assistance sociale et Anita faisait je ne sais plus quoi comme boulot. Ils nous avait expliqué qu'à Amsterdam les carreaux des fenêtres sont lavés à l'extérieur par les services de la ville et cela m'avait paru formidable mais Anita ou Gert m'avait fait remarqué qu'il restait toutefois les carreaux de l'intérieur à faire. Ce qui m'avait étonné était que la porte d'entrée de la maison ouvrait sur un escalier et Anita ou Gert m'avait expliqué que c'était partout pareil mais peut-être que le rez-de-chaussée et la cave était occupée par d'autres personnes. Nous avons du rester deux ou trois jours. Je me souviens être allé un soir dans un bar très grand où Anita nous a expliqué qu'il y avait des orchestres de jazz qui venait y jouer, peut-être y avait-il même une sorte de jardin intérieur, et ensuite nous nous étions promenés dans le quartier rouge. Nous étions aussi allé un jour au musée Van Gogh et Anita m'avait prêté sa carte de je ne sais plus quoi où il y avait sa photo et qui permettait une entrée gratuite ou à tarif réduit car nous nous ressemblions plus ou moins en tout cas l'une et l'autre avions des tâches de rousseur.Et peut-être était-elle rousse. Il faut bien comprendre que lorsque j'étais avec des amis de ma sœur, je ne pouvais m'empêcher de me situer comme étant avec des « grands » bien qu'étant la petite. Je sais c'est idiot. Bref, B. achète les billets et il fallait que je sois visible par le caissier mais assez loin pour ne pas avoir à me déplacer et prouver ainsi au caissier que je ne parlais pas un mot de néerlandais et que la carte n'était pas à moi et que nous essayons juste de gruger pour avoir un ticket moins cher.... blabla, B parlait néerlandais car il était sorti assez longtemps avec une néerlandaise au pair à Paris et peut-être même était-ce Anita. Il me semble même me souvenir qu'il draguouillait ma sœur pendant le séjour. J'ai notamment un souvenir de B, assis dans le salon de Gert et anita, racontant « surveiller et punir » de Michel Foucault à ma sœur fascinée. JM portait un treillis et parlait peu. Le musée Van Gogh était immense, j'ai un souvenir de pièces carrées très hautes de plafond avec pleins de tableaux. Je crois que nous nous étions étonné de la taille de certains tableaux que l'on aurait cru si grand ou si petit sur les reproductions mais je ne me souviens plus trop car à la place je vois et entends une amie de ma sœur m'expliquer qu'elle est allée voir une exposition des œuvres de Frida khalo et que son autoportrait hyper connu doit faire environ 15 centimètres carrés de surface. Donc, c'est soit au musée Van Gogh d'Amsterdam, soit par A, amie de ma sœur, que j'ai compris pourquoi il était important à côté des reproductions de tableaux d'indiquer les dimensions réelles de l'oeuvre. Bref nous visitons le musée van Gogh et je me souviens surtout qu'il y a beaucoup de monde et de tableaux des débuts, tout marrons. Ensuite, nous sommes allés dans un coffee shop, ensuite nous avons fumé, ensuite nous sommes repartis à pied dans la ville, je me souviens que B. n'arrêtait pas de parler et de raconter la ville où il avait peut-être habité voire même songé à s'installer avec une copine d'Anita, que cela avait été important pour lui, que cela ne s'était pas très bien terminé, qu'il n'en était pas vraiment sorti, je ne me souviens plus trop . Il me semble que j'en avais un peu marre de l'entendre parler car je trouvais que B était comme ma sœur, que, pour eux, le monde est univoque et donc qu'« à Amsterdam, les gens sont comme cela ou comme cela, à Amsterdam, les gens utilisent du papier toilette violet, etc. » blablabla...Par contre, je me souviens bien qu'au dessus d'un pont, j'ai commencé à éprouver la sensation désagréable de ne plus avoir de genou et donc que lorsque je prenais appui sur ma jambe droite mon fémur cherchait à toucher le sol en glissant à côté du peroné ou du tibia. A peu près ... c'est indéfinissable comme sensation, mais c'est totalement effrayant et je commençais à avoir peur de marcher. Ma sœur m'a giflé et m'a dit que je délirais, que c'était des conneries et que tout allait bien. Je n'ai rien dit, j'ai continué à marcher mais c'était horrible. J'ai pensé à Rimbaud, et cela m'a aidé, je croyais me souvenir que notre père nous avait raconté que Rimbaud parlait dans ses lettres de ses difficultés à marcher avec sa jambe malade (et ses vingt kilos d'or à la taille). Bref, le soir venu, tout le monde est ressorti boire un coup dans un bar dans la ville (il y avait une histoire de match de foot ou de Jubilee de la reine et tout le monde était habillé en orange, couleur de l'équipe de foot ou de la reine) et moi j'étais restée seule devant la télé. Je me souviens que j'avais commencé à mal délirer, que pour changer de chaine, j'avais du ramper, peut-être parce qu'il n'y avait pas de télécommande ou que je ne la trouvais pas. Et après je ne sais plus trop. Quand les autres sont rentrés, JM était plié de rire parce qu'il m'avait trouvé complétement hébétée en train de regarder du hard rock peut-être AC/DC sur MTV. Après je ne sais plus trop. Je crois même que nous sommes allées au bord de la mer avec Anita et ensuite dans un village voir sa mère, dans une maison et que nous avons bu peut-être du café. Peut-être que les garçons avaient courus sur les dunes. Qu'il y avait du vent. Que c'était chouette. Peut-être. Puis nous sommes retournés à Paris.

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