Les années 80, les mythologiques.
Dans les années 80, nous avions
regardé un film à la télévision avec notre mère. C'était un
film américain où une femme après avoir peut-être fait l'amour
avec son petit ami ou mari, allait chercher des trucs à manger dans
la cuisine. Alors qu'ayant ouvert un peu brutalement la porte du
réfrigérateur, elle voyait au ralenti la chute d'un oeuf tout en
entendant les conversations radios d'un pilote de ligne avec une tour
de contrôle au sujet de sa perte de contrôle de l'avion qu'il
conduisait et qui s'écrasait alors que l'oeuf atteignait le sol.
Puis son petit ami ou mari, impatient, apparaissait dans la cuisine
et la sortait de sa quatrième dimension en la qualifiant de
distraction. Ensuite, ils se faisaient une omelette et discutaient de
bétises ou de l'hallucination auditive de la jeune femme. Le
lendemain, la femme rentre dans un bureau et il y a un journal dont
les pages s'ébrouent comme au vent alors que toutes les fenêtres
sont fermées ; la femme un peu apeurée, regarde alors le
journal dont le titre évoque un grave accident d'avion je ne sais
trop où. Puis la femme va dans une cantine ou un café et alterne
alors à l'écran des séquences de la salle remplie de monde puis de
la salle vide à l'exception d'un homme qui la regarde. D'un homme
qui n'existe pas et qui la regarde. Je me souviens avoir dit très
fort « Je ne veux pas voir ce film » tout en étant
terrifiée comme rarement.
Notre mère s'était alors levée
d'un bond et avait dit « moi non, plus » elle avait
éteint le poste de télé (c'était un modèle sans télécommande)
et avait dit « que de toute façon, il faut arrêter de perdre
son temps à regarder des âneries à la télévision ».
J'aimais lorsque ma mère sortait de sa léthargie et reprenait
contrôle sur les choses. Elle débordait alors d'énergie. Et
j'étais rassurée.
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