Tata YOYO discute avec Josette, espionne rousse du réel, du sujet de l'article « mansplaning », interview de Rebecca SOLNIT, paru dans le journal libération en date du 9 mars 2018


Pour Josette, l'attitude qui est désignée par le terme « mansplaining » n'est pas une attitude lié au genre mais à la volonté de dominer. « Il ne faut pas se tromper, disait Josette, dans le réel, les êtres humains qui veulent dominer voire asservir d'autres êtres humains sont indifféremment de sexe féminin ou masculin, c'est une question de positionnement et de compréhension du social qui peut utiliser le sexuel, mais ce n'est pas une question sexuelle. »
Tata YOYO avait de vagues souvenirs de femmes répétant ce qu'elle venait de dire en se l'appropriant puis en niant dans le fil de la conversation qu'elle, tata YOYO, ait pu dire cela. Pour Tata YOYO, l'usage effronté du mensonge est la pire saloperie dans une conversation, car il conduit à détruire le langage mais il faut être conscient que pour certaines personnes il est nécessaire que d'autres perdent le langage afin de pouvoir être utilisés à servir les intérêts de ceux et celles-là sans souffler mot de leurs êtres bafoués. « il ne faut pas se tromper, poursuivait Josette, la saloperie et la connerie ne sont pas un monopole des hommes, cela existe aussi chez des femmes envers d'autres femmes ou des hommes ! Le système économique mondiale est basé sur l'exploitation ! Cette technique d'expliquer à quelqu'un une la palissade sur un ton partenaliste ou maternaliste est simplement une technique de combat dans la guerre des positionnements sociaux qui se joue dans nombre de conversations ! » Tata YOYO se souvenait avoir lu récemment le texte d'une femme devenue homme racontant comment il était difficile de rencontrer des personnes qui lui refusaient sa nouvelle identité masculine en la nommant par son prénom féminin et Tata YOYO avait alors pensé que cette guerre de la reconnaissance de l'autre est sans doute plus visible dans le cas des transgenres mais qu'elle existe tout le temps c'est-à-dire sans cesse : combien de fois Tata YOYO avait-elle du se confronter à des situations où son existence même était niée par des interlocuteurs ! « Parfois cela m'arrive aussi, lui dit Josette qui avait déchiffré ses pensées, et suivant la situation, les enjeux, la température extérieure ou le taux de change du franc suisse, je signifie mon existence. J'ai aussi appris que cela peut être une façon pour les interlocuteurs de se protéger des personnes grosses tiques ! Ou pour moi-même d'avoir le choix de ne pas participer à une conversation que je juge corrompue... Le langage lui-même est truffé de mines antipersonnels, ce n'est pas simple, c'est compliqué pour tout le monde à vrai dire..  » Tata YOYO tentait difficilement de se souvenir d'un texte qui lui avait longtemps trotté dans la tête et avait du peut-être aller voir ailleurs pour être transcrit, il s'agissait d'évoquer le champ de langage comme d'une terre de batailles et du désir de revenir à des terres agricoles où seraient cultivées maintes plantes et fleurs et où se récoltent des fruits. « c'est ce que je nomme « fleurir la langue de bois », lui dit Josette très lentement.  Tata YOYO la dévisageait et ne se souvenait plus avoir rencontré Josette. « Qui êtes-vous ?, lui demanda soudain tata YOYO. » Josette fût surprise de la question. 


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