Tata YOYO lit des catalogues de propagande publicitaire (deuxième épisode) :
Tata YOYO lisait
le catalogue des hypermarchés Intermarché. Elle avait lu récemment
dans le journal du Dimanche une interview des trois types qui
dirigent ce réseau de magasins et d'usines de production, soit « les
trois mousquetaires » dont Alexandre DUMAS prétendaient qu'ils
étaient en fait quatre... Tata YOYO lisait le catalogue des
hypermarchés Intermarché dont les dirigeants avaient avoué dans le
journal du Dimanche que parfois, ainsi que les autres grandes
enseignes de la grande distribution, ils étaient un peu allé trop
loin dans les promotions proposées, que le président de la
République avait raison et qu'il fallait que les producteurs
puissent vivre de leur travail. Tata YOYO était d'accord avec eux,
bien que ces promotions parfois hallucinantes lui rendaient la vie
plus facile. Tata YOYO lisait le catalogue des magasins Intermarché
car elle n'avait toujours pas recollé d'autocollants « STOP
PUB » sur sa boîte aux lettres : « Collant Body
Touch voile + collant body Touch opaque, exemple de composition 80%
polyamide, 20% élasthanne. Taille 1 à 4. Colori noir.» Tata
YOYO ne supportait pas cette mode d'utiliser des mots anglais à tout
bout de champ et de phrases. Elle avait toujours vu le livre
d'Etienne ETIEMBLE « Parlez-vous franglais ? »
dans la bibliothèque de son père quoiqu'elle ne l'ait toujours pas
lu. « Il s'agirait donc de collants au toucher corps. Ce qui
doit signifier que lorsque quelqu'un touche le collant, il a la
sensation de toucher le corps donc la peau. Qu'est-ce qu'ils ne vont
pas inventer comme âneries, franchement ! » « Lot
de deux collants onze euros cinquante, le deuxième à -50% soit 5,
75 euros » « Waow, mais c'est vachement cher ! ,
se disait Tata YOYO, voyons onze euros pour deux collant, cela fait
environ 60- 70 francs français pour deux collants, trente-trente
cinq francs la paire de collants même avec un body touch, cela me
semble affreusement cher ! » Tata YOYO se souvint d'une
période où elle revêtait de tels vêtements. Elle habitait Paris,
portait souvent des chaussures pas du tout adaptées à la marche
mais rarement des hauts talons, portait parfois des jupes ou des
robes mais elle pouvait aussi porter ce type de collants sous des
jeans. Elle se souvenait que les collants de la marque Dim étaient
chers et filaient tout de suite, que les collants de la marque
Woolford ou Weill étaient encore plus cher mais durait toute une
saison voire deux ou trois. Puis Tata YOYO se souvint de son
étonnement lorsqu'elle avait découvert que les collants résille
tenaient plus chaud que les collants voiles. « Maintenant
j'habite à la campagne, je porte des collants en laine ou en polaire
que je paye à prix cassés entre un et deux euros voire trois
euros la paire et qui me font minimum trois saisons ! »
Tata Yoyo croisa les doigts en espérant que cela puisse continuer
ainsi. « Mi-bas sublim voile, 92% polyamide, 8% élasthanne,
taille unique coloris : gazelle ou capri » Tata YOYO
dut se référer à la photo illustrant le texte pour comprendre que
les coloris gazelle ou capri évoquaient des couleurs dite chair soit
chair clair ou chair foncée. Tata YOYO mesurait son ignorance quant
aux matières synthétiques « Qu'est-ce donc exactement que le
polyamide, qu'est-ce donc que l'élasthanne ? » « Collants
Elastivoile résistants, 85 % polyamide, 15% elasthanne, tailles :
2 à 4, coloris ibiza » Tata YOYO se demanda si ces
couleurs Capri ou Ibiza étaient normées ou s'il s'agissait juste de
la fantaisie des fabricants. Elle songea rapidement à une couleur
Gstaad ou Lagos ou Shangaï puis poursuivit sa lecture « Collant
Body touch Absolut Resist 73% polyamide, 27% élasthanne, tailles 2 à
4 colori noir. » « Donc, là, un homme ou une
femme caresse les cuisses de la femme ayant revêtue le collant au
toucher corps résistant absolument, il ou elle a l'impression de
toucher le corps de la femme mais ne peut pas lui arracher son
collant qui résiste absolument ou alors ne peut pas emballer la
femme qui a revêtu le collant au toucher corps résistant absolument
ou alors rien de tout cela mais la femme peut se branler au travers
du collant au toucher corps résistant absolument ou alors ... »
Sur la photo illustrant le texte, Tata YOYO put lire que ce collant
avait « une nouvelle ceinture ultra souple et veloutée ».
« Veloutée ? Je connais le velouté aux asperges mais
alors le velouté de ceinture de collant … » Le dictionnaire
lui apprit toutefois que « velouté » dans son acception
datant de 1450, soit au XVe siècle, signifiait« doux comme du
velours ». « Collants Sublim voile nude, 86%
polyamide, 14% élesthanne, tailles 2 à 4, colori unique »
sur la photo d'illustration était précisée la traduction française
de « sublim voile nude » soit « effet
peau nue ». « Pourquoi diantre porter un collant si
c'est pour le nier ? » Se demanda Tata YOYO flirtant avec
la mauvaise foi. Le dernier collant de la page du catalogue de
propagande publicitaire était un « collant body touch
ventre plat, 78% polyamide, 22% élasthanne, tailles 2 à 4, colori
noir. ». « Bon, résumé de cette lecture : nous
avons appris qu'un collant composé avec au moins 20% d'élasthanne
dans ses fibres à un toucher proche de celui de la peau, que l’élasthanne doit couter plus cher que le polyamide, que lorsque tu es
de taille 1 pour les collants, c'est la galère pour t'habiller dans
les hypermarchés, et que « capri c'est pas fini »
puisque c'est une couleur de collants ».
Puis tata YOYO
alla scier du bois.
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