Note technique à DAMON MAYAFFRE , suite à son interview publié dans le JDD du 08 octobre 2017.
Nous voudrions
rappeler ici que le Général DE GAULLE aussi faisait du point de vue
des journalistes et des « élites » de son époque des
« écarts » de langage ou de conduite : « la
chienlit », « les cabris qui sautillent en disant europe
europe », « les quarterons de généraux à la
retraite », « l'europe de l'atlantique à l'oural »,
« le québec libre », etc.. Pour ce que nous en savons, à
cette époque, il n'y avait pas de films porno sur les écrans ou
sans cesse des filles ou des gars aux lèvres mouillées et aux
regards suggestifs pour nous vendre ceci et cela et les personnes qui
parlaient à la télévision et à la radio maîtrisaient peu ou prou
l'imparfait du subjonctif. L'acteur Jacques WEBER a parfois raconté
comment un de ses maîtres à la Comédie Française, Louis SEIGNIER,
lui avait raconté le général de GAULLE lui demandant des « cours
de bonhomie » afin de paraître à la télévision plus proche
des concitoyens qui pouvaient ne pas se reconnaître dans son verbe
littéraire et sa distance toute militaire de Saint-Cyr. Par
ailleurs, si Jacques CHIRAC pouvait avoir le verbe cru alors que
MITTERRAND le déguisait, à notre sens, SARKOZY ou HOLLANDE
n'étaient que des pâles copies des précédemment cités, cherchant
indéfiniment leurs styles propres « qui reflèteraient leurs
personnalités » nageant à contre courant de leurs époques.
Car comme l'a parfaitement compris Emmanuel MACRON, la postmodernité
met en œuvre dans les surfaces médiatiques le grand mélange des
styles. Remix and shake it ! Le « verbe »
présidentiel au XXI e siècle s'inscrit forcément dans un espace
courbe, une surface médiatique aux modalités variables et sans
cesses réactualisées. Pour le dire autrement, si dans la vie
politique mondiale certains acteurs ont pu accéder à des
responsabilités politiques (REAGAN, SCHWARZENEGER, etc.) Emmanuel
MACRON n'hésite pas lui à faire l'acteur afin de mieux convertir
les publics, français et autres, à son credo politique pour la
France, moteur de l'Europe au sein du monde. Si HOLLANDE tentait
désespérément de se donner un style présidentiel « en
hauteur » [pour pallier à son absence de vue, diront les
mauvaises langues], MACRON lui revêt de plain pied différentes
« panoplies », comme dirait l'auteur de « Retour
définitif et durable de l'être aimé » soit Olivier CADIOT,
panoplie du chef militaire, panoplie du pilote d'avion, panoplie du
supporteur de l'OM, panoplie de président dans son bureau, etc. pour
apparaître. Il est le président de tous les français soit ce
miroir forcément éclaté. Comme chacun de nous, son verbe oscille
du plus bas au plus haut, une forte amplitude qui embrasse et le
temps et l'espace.
Par ailleurs, nous
voudrions rappeler que dans un certain contexte, l'expression
« foutre le bordel » peut évoquer un programme joyeux.
Mais cela ne se passe pas dans la rue ou devant des caméras de
télévision.
Commentaires
Enregistrer un commentaire