Dans les années 80.
[cet article a été intialement publiée sur notre blog sur myspace]
Lorsque nous étions arrivés dans
cette école d’ingénieurs où la prépa est intégrée et les
élèves logés dans une sorte de campus, les rumeurs bruissaient des
bizutages à venir. Les filles lors de leur première année étaient
logés dans un batiment nommé G (cela ne s’invente pas). Il y
avait quatre vingt filles dans une promotion comptant six cent
élèves. Le premier soir, il y eut une projection du film star wars
I dans une salle nommée La Rotonde aux allures architecturales
d’observatoire d’astronomie. à l’entrée nous fût donné un
rouleau de papier toilette ce qui était plutôt sympathique car tous
les courriers que nous avions eu reçus avait particulièrement
oublié de nous mentionner qu’il n’y aurait point de papier
toilettes à disposition dans les toilettes communes. Ainsi doté,
nous assistâmes au film bien dès que la princesse Léa apparaissait
à l’écran les garçons de la salle sifflaient et dès qu’un
commerce ante-érotique s’établissait entre la princesse Léa et
Harisson Ford , les garçons faisaient « wouwou ». Bref,
l’impression pour une vache d’être arrivée dans une étable où
se trouvent nombre de jeunes bœufs en rut doit être quelque peu
analogue à ce que nous ressentions ce soir-là. Puis nous étions
allées nous coucher doté selon le vocabulaire local d’une coturne
dans une turne de neuf mètres carrées où se trouvait deux lits,
des placards, des plans de travail, un lavabo et un bidet. C’était
pour ma coturne la première fois qu’elle quittait le giron
familial. Vers minuit, des grands coups se firent entendre à la
porte et notre coturne ne voulut ouvrir. Nous entendîmes donc les
bruits et les cris de l’intérieur de notre chambre. Le lendemain,
chacun et chacune racontait ce qui lui était arrivé : des
garçons avaient aspergés d’eau la chambre de celle-ci, celle-là
s’était faite enrouler de papier toilette, etc… les jours
suivants, des garçons vinrent frapper à notre chambre, ils
s’invitaient à boire le café, ils nous parlaient de l’école,
ils ne nous plaisaient pas du tout. Puis, il y eut un jeudi
après-midi, une sortie pour les bizuts dans la grande ville
avoisinante où nous n’allâmes pas. En fait, le bizutage était
surtout une affaire de garçons : des amis me racontèrent
ultérieurement des anecdotes comme des kidnapping en pleine nuit, où
quatre à cinq première année se retrouvaient sur un pont dans la
ville pied nu à devoir faire une course de cent mètres et où le
premier arrivé était ramené en voiture alors que les autres
devaient rentrer par leur propre moyen ce qui toujours compliqué
dans une ville inconnu revêtu au mieux d’un pyjama, ou alors des
réveils en pleine nuit à devoir faire des pompes. Rien de bien
méchant à la vérité, il y eu aussi la révolte des bizuts où les
premières années échaudés s’étaient alors réunis pour faire
des contre offensives et imposer révoltes et actes absurdes à leurs
aînés. L’année suivante alors qu’en deuxième année et que ma
copine avec laquelle nous devions partager notre chambre s’était
fait exclure, nous retrouvâmes par hasard une bande de « potes »
au même étage d’un bâtiment où nous avions été logée avec
une quatrième année. Ceux-ci m’emmenèrent alors dans leurs
tournées vers les bizuts. Je me retrouvais alors avec cette bande de
mecs, comme diraient mes amis gays dans les années 90, dans le
bâtiment G à hurler d’ouvrir la porte, puis une fois dans les
chambres les mecs repérait les filles alors que nous nous
appliquions avec d’autres à foutre le bordel selon une énergie et
une méthode qui nous venaient de nos années passées à
l’internat : retourner les lits, vides les placards, etc..
L’impression d’appartenir à une horde de sauvages ne nous
traversait nullement l’esprit si ce n’est parfois qu’elle nous
était renvoyé par le regard des personnes qui pour la première
fois de leur vie dormaient dans une collectivité et n’en
connaissaient pas encore les possibles excès.
La même année, un troisième année
nous raconta son bizutage à l’arrivée dans sa filière. Il était
en informatique, le vocabulaire local disait « if » qui
était à l’époque la filière des « nuls » :
beaucoup de places, peu de volontaires. Le bizutage consistait en une
grande vente aux enchères de chaque bizut qui serait au service de
leurs ainés pendant l’année. Un quatrième année qui était
également sport étude et sponsorisé par une grande marque de
chaussures acheta pratiquement l’ensemble de la promotion à des
prix exorbitants. aucun autre étudiant ne pouvant suivre l’échelle
des prix ainsi atteints.
Il paraîtrait que ces pratiques auraient disparu ce qui peut-être
signifierait peut-être dès lors alors bien quoique qu’elles
seraient diffuses partout, la vie sociale comme un grand bizutage
permanent et sans fin. Ce qui peut-être serait peut-être dès lors
alors quoique bien que quoique nettement flou moins drôle.
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