Dans les années 70, 80 et 90

Après son accouchement, Z. devait s’asseoir sur une bouée car il avait du lui être pratiquée une petite césure qui lui faisait mal en s’asseyant. Nous nous étions alors souvenue d’un film sur l’accouchement qui nous avait été projetée au lycée et nous avions pu grâce à un gros plan éloquent voir l’art de la pratique de la césure. R. avait alors demandé au prof si cela était une césarienne, toute la classe s’était esclaffée et R. avait été vexé pendant plusieurs jours ne comprenant pas ce qu’il y avait de drôle à ne pas savoir ce qu’était une césarienne.. Puis nous étions souvenue du récit que nous avait fait notre mère où à l’occasion de la naissance de notre soeur lui avait été pratiqué la même césure, les uns et les autres avaient emporté le bébé fragile, avaient accroché les pieds de ma mère dans ces sortes d’instruments que l’on trouve dans les hôpitaux et les salles de torture en lui disant de bien vouloir patienter quelques instants, qu’une personne allait venir la recoudre. C’était la nuit. Ma mère attendit « les quatre fers en l’air » disait-elle, la vulve sans doute un peu explosée après un tel événement quoique bien en vue, nous précisons, et ce jusqu’au petit matin alors que des personnes venait sans cesse lui demander ce qu’elle faisait là. La pudeur légendaire de notre mère avait cette nuit-là subi une rude épreuve. Notre mère nous dit que ce n’est qu’à partir des années 70 que les personnes travaillant dans les hôpitaux repriâutes conscience que la naissance d’un bébé n’est pas seulement un acte médical et qu’elles recommencèrent à considérer l’aspect humain de la chose.

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