EPILOGUE. Et Louise dans tout ça ? ....
.. ..
Maurice
lisait mollement un article dans le journal....
« Mystérieuse
population … Qui sont les artistes, qui aujourd’hui survivent ?
Aucune analyse exhaustive n’a jamais été menée quant à
l’objet. En attendant les artistes restent de grands inconnus. Dès
lors comment vivre et travailler ? ....
Même
si les formes ont radicalement changé, le système économique a été
profondément modifié depuis l’avènement de la bourgeoisie en
tant que classes dirigeantes et par conséquent leur influence in
fine sur les fonctionnements des systèmes de reconnaissance des
formes d’actualités de la Chose qui nous parle, de son état, de
ses directions, etc... Ainsi, « Notre statut a des points
forts, revendique Jean-Marc Bourgeois, vice-président de
l’association de la Maison des artistes. Il nous considère du
point de vue du Trésor Public comme des libéraux et non assujettis
au prélèvement de l’impôt indirect et indistinct quant aux
transactions de la Chose dès lors que notre commerce envers la Chose
ne dépasse pas les 27000 euros. Quant à nos cotisations envers le
fonds commun de solidarité concernant les possibilités d’avoir
des ennuis et des soucis, elles sont moins élevés que pour les
libéraux lambda qui restent dans un commerce de transformation
distancié ou normé quant à la Chose. » Certes … Mais
demeure dans ce milieu d’absence de milieu un grande précarité.
Cela ne serait-il que l’écho de l’état de grande précarité
dans laquelle survit la Chose envers laquelle traditionnellement la
bourgeoisie n’envisage liberté et par conséquent qu’ersatz de
calme et de volupté ? ....
« J’ai
souvent été frappé lors de mes visites d’ateliers, remarque
Olivier Zeppelin, délégué aux Arts de la plastique de la Chose, de
voir des œuvres. Ces artistes dont les œuvres témoignaient d’un
rapport à la Chose originale. Cependant, ils vivaient quant à leur
nécessité face à la forme de la chose en version imprimée du
subside versé par les autorités publiques quant à la nécessité
minimale de participer à la Chose publique. Il paraissait absurde
que certains de ses artistes quant à la version qu’ils
travaillaient ne reçoivent point un revenu minimum quant à la Chose
privée et d’autres un revenu maximum quant à la Chose publique.
Notre système d’allocations restent des plus invertis les
personnes y travaillant n’étant pour le moins avertis quant à une
certaine conception qui reste celle de la bourgeoisie. »
L’article était signée du célèbre critique le fantôme de
l’opération, pseudo qu’avait pris Georges afin d’avoir une vie
tranquille et de pouvoir être dans l’annuaire papier des
communications.....
.. ..
Lucy
quant à elle, arriva à la Baleine assez tard. Elle déposa le
sarcophage de Louise au vestiaire et s’engouffra. Elle espérait
retrouver Maurice afin qu’il reveille Louise. Qu’elle désira
secrètement prendre des nouvelles de Georges l’effleurait
cependant. Quoi qu’il en soit à peine avait elle déposé le
sarcophage de Louise au vestiaire qu’elle perdit le ticket qui
s’envola dans un tourbillon d’air, nouvelle animation à la mode
(on dit tendance mais mode c’est plus juste quant à l’état des
choses quoique), bref nouvelle animation tendance et moins contestée
par les autorités que les soirées mousses.....
.. ..
Lucy
et Louise avaient fait un tabac avec des représentations en chaîne
de spectacle de hara-kiri de Louise. Lucy allait avec Louise dans de
lieux publics ou pour des animations dans des appartements. Louise
réalisait l’activité incertaine de souffre-douleur ou de bouc
émissaires. Les uns et les autres s’en donnaient à cœur joie.
Lucy ramassait par la suite Louise en morceaux et le pactole, et
ensuite briefait Louise pour qu’elle se remette en piste. Inutile
de vous dire que Louise avait besoin d’un sérieux coup de main
pour la sortir de cet esclavage dans laquelle la maintenait Lucy.
Lucy n’y voyait pas trop le mal à cela puisqu’elle avait sur un
compte en banque déposé la moitié de la somme au nom de Louise.
Les années passant, Lucy reconnut son erreur grossière et décida
que Louise méritait mieux. Cependant, ....
.. ..
La
Récamier quant à elle arrivait sur les rotules en H.P de son propre
chef. ....
-
Voilà, expliqua-t-elle aux infirmiers et médecin en garde, soignez,
soignez moi tout de suite, étudiez ma maladie, je vous expliquerai
tout, je souffre de la maladie de Protée.....
-
Mais on connaît, c’est de l’hystérie....
-
Ah, bon. ....
.. ..
Elle
put alors s’évanouir l’esprit en paix. ....
.. ..
.. ..
La
Baleine continuait à faire face aux hypermarchés culturels et se
voulait de fait un lieu d’artisanat local global avec recoin. Nul
ne savait vraiment s’il y avait un patron en haut, certains
l’appelaient Gatzby, ils avaient des lettres. ....
.. ..
.. ..
Pendant
ce temps....
.. ..
.. ..
-
Rêverais-je ou vous cherchez à mettre en branle la procédure
456789000 verset ter de la norme internationale ISO n°’45678 ?
....
-
Comment le savez-vous ? ....
-
J’ai effectué un stage chez DAKADO, il n’y avait rien à faire
et j’ai potassé tout le catalogue ISO. ....
-
Ah, ouais, demanda l’inspecteur en idiotie méfiant.....
-
Vous m’arrêtez si je me trompe mais il me semble que c’est la
procédure pour l’apocalypse ? ....
-
Non, je vous arrête, l’apocalypse a déjà eu lieu au cas où vous
ne seriez pas au courant, c’et celle qui concerne la renaissance.
....
-
Ah, bon ? vous êtes sûr ? ....
-
Est-ce que j’ai une tête à ________ ? ....
.. ..
.. ..
L’inspecteur
n’eut pas le temps de finir sa phrase car soudain une rafale de
psyché allumé fit irruption dans la pièce d’à côté. Conscient
de ses responsabilités, doté d’un aspirateur, il les aspira dans
le sac. ....
.. ..
-
et après, demanda le stagiaire à vie, on en fait quoi ? ....
-
On les jette dans la mer, pour Protée. ....
-
Protée ? ....
-
Oui, c’est le grand chaman et guérisseur des psychés allumées.
....
-
Ah, bon ? ....
.. ..
.. ..
Maurice
s’était recyclé. Devenu inspecteur en idiotie malgré lui, il
regrettait parfois le temps où il n’était que débutant. Le
statut « stagiaire à vie », « grand débutant »,
etc.… n’était en fait qu’un leurre. Il y avait toujours un
moment où les grands mangeurs de bières parvenaient à vous
épingler une carte de visite. Voilà, inspecteur en idiotie, il
recevait salaire, versait de l’argent à un fonds de pension qui
ferait certainement faillite lorsqu’il devrait toucher son capital.
En attendant, il cherchait femmes et enfants désespérément dans
les différents supermarchés de l’amour. C’était bien sûr un
parcours classique après la fréquentation assidue des supermarchés
du sexe. Le monde était désormais parfaitement rationnel d’où la
nécessité de gérer aussi l’irrationnel comme les psyché
allumés, contrepoint (certains diraient effets pervers) à la
complète rationalisation de l’humain et des voies balisées et
bien éclairés. Bien sûr, il y avait un moment où ils avaient tous
rêvé que cela ne serait pas comme ça. Et bien sûr, les uns et les
autres continuaient d’y croire, et se réunissaient parfois dans
des réunions clandestines. C’est pourquoi la réflexion du
stagiaire le gênait aux entournures. Il devait maintenant soit
l’assassiner soit le mettre au parfum. Maurice n’avait pas la
fibre assassine. ....
.. ..
-
Tu fais quoi ce soir ? ....
-
Je pensais faire un tour au Sex and drive market....
-
Ouais, c’est de ton âge. ....
-
Bah, on en a vite fait le tour....
-
Le tour ? Le tour de quoi ? Enfin, ça ne me regarde pas,
mais alors, tu serais peut-être intéressé de découvrir d’autres
sortes d’activités ? ....
-
Ah, ouais, pour sûr, j’ai pas beaucoup d’imagination mais
cependant je rêve toujours d’autre chose. ....
-
Très bien, à tout à l’heure. Là, j’ai à faire. ....
-
Ok, pas de problème. Je peux avoir un catalogue de quelque chose à
lire en attendant ? ....
Maurice
lui transmis le catalogue du matériel nécessaire aux archives
ésotériques. ....
.. ..
.. ..
( …)....
.. ..
La
techn-techn-techn-technique du gendaaaarme, chantait Steven. IL
appliquait avec soin toutes les techniques attrape-cons. Le
durcissement de la situation économique et l’augmentation de la
précarité sociale favorisaient son commerce de se créer un petit
monde de geishas sur lesquels régnerait son Verbe. L’époque
allait bien aux tyrans de supermarché. C’était le versant raté
de la démocratie, ATTILA, BORGIA, non, juste des baronnies de
« dragueur du supermarché ». Non, avait-il répondu à
une personne qui l’avait qualifié ainsi en référence à une
chanson qu’elle croyait assez connu, non, avait-il répondu avec
tout le sérieux de tous petits barons qui se respectent, non, je
travaille aux services généraux. ....
.. ..
Pendant
ce temps à la Baleine, ....
.. ..
Georges
tentait d’écrire l’histoire des années 90 dans une version
quasi exhaustive, bien sûr, il effectuait rature sur rature et
écrivait une phrase puis son inverse depuis qu’il avait grimpé au
mât de cocagne (animation en vogue à la baleine), il éprouvait
parfois quelques vertiges à dire quoique ce soit, son regard
panoptique obtenu le faisait souvent déraper. Il avait cependant
gardé une certitude indélébile, quoique peut-être un délai bile,
celle selon laquelle toutes les trajectoires convergent vers cette
forme idiote qui consiste en une selle de vélo. Il cherchait Maurice
afin d’essayer de congeler une forme par écrit ou peut-être
simplement une boîte à pétards explosant dans la tête de lecteurs
ainsi : ....
« Fausse
querelle. ....
.. ..
Duchamp
en 1923 propose un urinoir à une exposition d’art et révèle
ainsi ce qui sous-tend l’œuvre d’art à savoir qu’elle existe
aussi par le regard du spectateur et rend ainsi perceptible et ainsi
ouvert l’espace du dialogue du commerce des esprits au simple
quidam dès lors qu’il pose son pied dans un musée et regarde une
œuvre et celle de l’amateur d’art dès lors qu’il pose son
regard quelque part. DUCHAMP est également préoccupé par ce statut
« particulier » que revêt l’œuvre d’art (et afin de
restituer les œuvres à leur public cherche à réinjecter du débat
démocratique, ainsi le procés BRANCUSI contre les Etats-Unis dont
DUCHAMP en est le « responsable ». On peut présupposer
que ce qui intéressait DUCHAMP était ce qu’allait produire le
débat qui s’ouvrait dès lors ailleurs que dans les musées sur le
statut d’œuvre. Ainsi DUCHAMP est un critique d’art au sens
plein, il réalise des actions qui permettent de mettre en débat ce
qui prétend au statut d’œuvre. Ainsi DUCHAMP procède par
excellence du déplacement, à savoir, tout est art ou rien n’est
art et que là n’est pas la question mais bien dans ce commerce
particulier, commerce des esprits au sens noble, s’affronter pour
que se produise autre chose que ce que l’on sait. On est bien là
dans cette danse nietzschéenne. L’art d’abord du mouvement de la
pensée, des corps et des regards. ....
Pierre
BOURDIEU dans les années 70 écrit avec son collègue PASSERON deux
livres LA distinction et l’amour de l’art. Ces deux livres
sociologiques à une époque à celle-ci s’exerce dans un climat de
critique sociale et met en exergue l’idée que l’idée que la
transmission de l’héritage culturel de nos sociétés conforte une
hiérarchie sociale et ainsi introduit le doute sur les valeurs des
modes de présentation de la culture, des hiérarchies culturelles :
Il met l’accent sur les processus d’intimidation culturelle. Ces
questionnements sont bien ceux de l’époque : interrogations
sur les discours des institutions (LYTOARD), interrogations quant au
véhicule même des œuvres (révolution culturelle en CHINE). Mais
dans le même temps, les mêmes institutions modifient elle-même
leur donne : émancipation de la femme, décentralisation
culturelle, etc. ....
D’un
discours sur l’autorité du père pris en somme comme point de
focal dans les processus à l’œuvre, on pourrait dire qu’il
s’agissait d’une erreur de focale. Ainsi Pierre BOURDIEU écrit à
la fin de sa vie La misère du monde et la domination masculine. Nous
pourrions émettre l’hyptohèse selon laquelle en réduisant
l’héritage culturel en capital culturel. Bourdieu a de fait tel un
taliban de l’esprit fait exploser quelques bouddhas qui veillaient.
....
Ainsi
sont mis en circulation dans l’espace du débat, les questions de
violence symbolique, de légitimité des œuvres d’art de par ce
qu’elle produise comme violence sociale. Bourdieu ouvre ici une
trappe qui ressemble fort au vase de PANDORE car de fait il escamote
dans le débat le contenu des œuvres, contrairement à DUCHAMP qui
de fait ouvre le débat précisément sur ce point. [Ainsi également
lorsqu’il rédige un chèque pour son dentiste en le signant et en
le lui rachetant plus cher plus tard]. Si DUCHAMP est un critique
d’art (et pour critiquer il faut y croire), BOURDIEU est un
critique social qui instrumentalise les œuvre d’art dans son
« combat ». On pourrait également rappeler qu’à cette
époque on casse des vases de l’époque MING en Chine au nom de la
révolution culturelle. A la violence symbolique se substituait la
violence concrète. A la même époque cependant, des jeunes repus
dans des sociétés de consommation où apparemment rien ne leur
manquait essayait d’imaginer le « flower power »
c’est-à-dire le refus de toute forme de violence. ....
Ainsi
l’histoire des arts, des critiques, des œuvres, des pensées et
des idées de ce qui s’est passé dans les années 90 resterait à
écrire dans cette idée que déjà à cette époque le « pré »
de l’art était ouvert et qu’il n’y avait plus de murs au sens
médiéval. Que le papillon DUCHAMP qui battait des ailes en 1923
avait l’air de rien peu à peu créer soit un vaste courant d’air
frais. Que le morpion BOURDIEU qui tonitruait dans les années 70
avait peu à peu créé une pandémie. Mais à cela, on se tromperait
de toutes les façons si on n’insérait pas dans la sauce qu’il
conviendrait de raconter ceux qui quels que soient l’état de la
météo et des idées cherchent d’abord quoiqu’il en soit non pas
à créer la vague (cher à Hosukaï) ou à la contrer mais à être
dessus quoiqu’il arrive. L’art du surf souvent méconnu a
beaucoup d’adeptes dès lors qu’on cherche fortune. Et ainsi que
nous le révélait un film récent et cher aux adolescents de notre
époque, j’ai cité Brice de Nice, désormais il ne s’agit même
plus d’avoir rapport à la vague, il s’agit d’y faire croire et
de se raconter des histoires. »....
Georges
relut son texte et le jeta à la poubelle.Puis, il partit en
goguette.....
Sur
son chemin, il croisa Lucy qui de son côté avait quelque peu perdu
la mémoire de ce pourquoi elle était venue. Elle travaillait à
l’atelier couture qui fabriquait des costumes en pelouse très
seyant, l’idée avait été de remplacer les poils par de l’herbe
avec tapis de fleurs et mousse de lichen. Un processus de
construction assez complexe avec conditionnement déconditionné, il
fallait être prêt pour la vingt cinquième heure selon l’expression
consacrée. ....
-
Oui, disait la chef d’atelier, je connais cette mode du trente-deux
décembre ou du huitième jour, mais celle de la vingt cinquième
heure et plus adéquate, convient mieux.....
Lucy
se dit alors que non, que ce qui conviendrait ce serait en fait la
soixantième seconde.Puis elle pensa au vingt-cinquième image
seconde pour les publicités subliminales et en un temps éclair,
elle se retrouva avec Georges et Maurice sur une île au milieu de
l’océan. Ils discutèrent quelques instants, s’aimèrent enfin
très calmement, puis l’air de rien elle revint à l’atelier et
Georges lui sourit. ....
.. ..
-
Alors quoi de neuf, Lucy....
-
Et bien, dix. ....
-
Ah, très bien, alors à bientôt.....
.. ..
....
Pendant
ce temps, ....
Louise
dans son sarcophage quelque peu hébétée se réveillait.
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