DES NOUVELLLES DE LA FORÊT, Conférence du Yéti.
« La
religion des livres n’est pas à confondre avec les religions du
Livre. Dans la religion des livres, aucun livre n’est sacré, aucun
livre n’est révélé. Les religions du livre sont une farce
sérieuse destinée à passer, à moins qu’aménager des pistes
pour aventuriers sans méduse. La religion des livres constitue sans
nulle doute une bourraque plus compliquée à représenter. Je vais
ici par détours obligés tenter d’éclairer ces notions sans
bouillons que constituent les religions constituées autour pas plus
de la chose que de l’objet cependant que le mot Livre en son
singulier ou son pluriel désigne précisément ce qui en crée la
religion tout en l’omettant puisque sans cesse en chemin. Soyons
concrets : Ainsi, BORGES, selon les propres termes de sa
confession, est ce lecteur élevé par et au sein de la bibliothèque
de son Père. Un homme pour lequel entre le monde et lui, existe
irrémédiablement la forge de l’écrit. Notez bien que ce qui
sépare l’enfant de la bibliothèque du rat de bibliothèque est ce
qui précisément sépare le volcan en fusion de sa photographie
parue dans un magazine illustré. Ainsi, SABATO, autre écrivain
argentin contemporain du premier, hanté par la condition d’aveugle,
maladie des yeux dont lui et Borges sont inégalement atteint.
SABATO, lui à la différence de BORGES naît dans un milieu
populaire, la révolte politique originelle quant à sa condition, le
mène à Paris, où les mathématiques lui enseignent un monde
paisible où règne l’harmonie, d’où il se réfugie. Lorsque,
jeune laborantin, des JOLIOT-CURY, il se met à douter des recherches
qu’il fait : « ceci n’est pas la vie », il
fréquente les surréalistes ; entrée dans la crise qui
convulsera, quoiqu’il en soit le siècle 20. Crise de folie, crise
face au mépris, crise des jalousies à moins que des persiennes par
lequel le monde nous regarde et ne nous est plus familier. SABATO
parvient à écrire des livres afin de raconter et surtout d’épuiser
cette crise survenue dans une vie dont le vernis craque, BORGES, lui
la crise survenant, est déjà familier pratiquant des vertus
littéraires, son écriture en est modifiée, la forme devient conte,
BORGES néglige peut-être(sans doute) à tort toute possibilité du
roman, il devient explorateur littéraire des écritures
périphériques, n’écrit plus, se faisant voyageur littérature ;
il est à noter que sa crise se résume presque archaïquement
(archétypique ment) à se cogner la tête et rester cloué au lit
plusieurs semaines à moins qu’une éternité pendant que sa psyché
traverse des voyages et paysages quoique effrayants. BORGES n’est
pas qu’un crâne, il est esprit circulant et soufflant littérature
en pays d’écritures. SABATÒ est d’abord un corps et se situe
avant que d’écrire au cœur du cœur battant de l’histoire (la
recherche scientifique) puis dès lors la crise survenue, il relate
les territoires sans frontières où se côtoient sans cesse les
vivants et les morts, à moins que les seuls échappés de la
Bibliothèque : surgissement du merveilleux, fantastique
déroutant, vertige de notre être au monde, érosion inéluctable de
notre sentiment d’appartenir à ce monde présent. Petite aparté
nécessaire au bon avènement de notre développé : ainsi
KLOSSOWSKI, exemple particulier, serait enfermé en art, son œuvre
reste anecdotique pour profanes et profanateurs, signe pour
spécialistes, gigantesque blague pour diablotins et saints,
perversion de presque tout. Il serait cet enfant, prisonnier en
dédale imaginale qui n’aurait d’autre choix que d’y jouer.Et
Sade, son prochain, enfermé réellement en quatre murs, prend
l’écriture pur assouvir jusqu’au bout les principes totalitaires
et totalisant de ses désirs : il témoigne du théâtre sadique
où le mène le bout de sa queue dès lors qu’elle lui monte au
cerveau. SI Sade et Klossowski sont attachés aux religions du Livre,
c’est parce qu’il sen écrivent l’envers, pour mieux tracer
ceux qui s’y masquent sans s’y engager dans un con-texte où les
religions du Livre dépassent la question des pratiquants et des
croyants mais revêt en fait le masque du pouvoir temporel. Nous
pourrions affirmer sans presque nous tromper que de nos jours, ce
sont les religions des livres qui seraient devenus le masque obligé.
Comprenez-nous bien les religions des livres ne constituent nullement
une avancée puisqu’ils parasitent la possibilité plurielle de
l’avènement du Livre, propre à chacun. Ces parties développées
et les psychiatres évacués, nous pourrions dès lors nous attabler
à ce Banquet, à cette longue table dressée depuis des millénaires
où se retrouvent ainsi peu à put certaines âmes qui se sont crus
en péril. Produit de circonstances, affaire de vanités, à moins
que simple question de préférence entre la roulette russe et le
monopoly. Il n’y a rien à envier à cette table en particulier,
cependant nous pourrions seulement estimer que là est très
précisément exactement ce que ceux qui s’y retrouvent désirent
explicitement. C’est très particulièrement banal. L’absolue
absence de qui n’aurait plus rien à désirer à moins qu’à
espérer, vertige de l’inutile liberté et cependant complexité
triviale de notre devenir en humanité. Ainsi, Emile Ajar, Pierre
Ménard, Marcel, Georges, Maurice et les autres. »
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