objet trouvé : « BRETON entra dans le bureau de tabac, et se mit à gifler EHRENBOURG qui, les bras le long du corps, lui demanda de quoi il s'agissait. Bien entendu, EHRENBOURG savait fort bien de quoi il s'agisait, et qui était BRETON. Et BRETON ne tarda pas à apprendre que, ayant offensé un membre officiel de la délégation soviétique au Congrès international des écrivains, il en serait exclu, car EHRENBOURG avait décrété que quiconque employait ses poings comme argument était un fasciste. Quand les organisateurs du congrès demandèrent à BRETON « S'il voulait faire entendre que le recours à la brutalité fût le synonyme de culture », BRETON répliqua : « Le recours à la brutalité n'est pas plus pour moi « synonyme de culture » que ne l'est le recours à la calomnie la plus abjecte. Le premier ne peut être envisagé que comme conséquence naturelle du second. » Il ne considérait pas qu'en offensant EHRENBOURG, il eût davantage offensé la délégation soviétique qu'il ne s'était lui-même senti offensé par la délégation soviétique lorsque le livre d'ERHENBOURG était paru. Il ne s'était même pas rendu compte, ajouta t'il, qu'ERHENBOURG, résidant communément à Paris, était un membre de cette délégation, « et je n'ai vu en en lui qu'un faux témoin comme une autre. » in « La rive Gauche, du Front Populaire à la guerre froide, Herbert r. LOTTMAN, éditions du SEUIL, 1981. »
- pour une fois, je suis assez d'accord avec BRETON ! C'est un peu la réflexion que je m'étais faite au sujet de différents articles dans les journaux que j'ai pu lire à la bibliothèque au sujet des fous et de ceux qui parmi les fous miment les attaques terroristes.
- Et alors ?
- Ben, il m'a semblé que les uns et les autres parlent des fous comme des personnes sans aucun contexte, ces personnes seraient folles parce qu'elles auraient une essence de la folie, un gène de la folie, etc.. Ces personnes ne seraient pas situées dans un monde social et ne seraient pas le résultat à un moment donné d'une ou d'histoires, de relationnels. Qui oserait dire que nous ne vivons pas dans des mondes de dingues de nos jours ?
- Ben, c'est un peu comme quand t'es pauvre et au chômage, tu comprends bien que les uns et les autres te prennent pour une grosse tourte et te racontent n'importe quoi mais bon, t'essaye quand même de trouver des solutions et de faire avec. Je suis toujours étonnée par ce fascisme ordinaire, Comme si l'égalité était une valeur totalement subversive …
- C'est un peu comme ce sirop dont sont remplis les journaux au sujet des contrats aidés,
- Oh, non, tata YOYO, laisse nous tranquille avec tes obsessions !
- Ce ne sont pas des obsessions ! A chaque fois, je lis des témoignages mais ce ne sont jamais des personnes qui occupent ou ont occupés ces postes qui parlent, ce sont toujours des personnes qui ont recours à ce type de contrats qui geignent de ne plus y avoir recours et c'est un gros sirop bien gluant, un peu comme les gitanes qui surjouent la pauvreté pour récupérer de la monnaie et te méprisent un peu quand elles comprennent que t'es peut-être plus pauvre qu'elles, bref, à chaque fois je lis une grosse plainte « comment va t'on faire sans contrat aidé ? Ouin, ouin » et à chaque fois, ce qui est dit et écrit c'est en fait « comment on va faire sans les larbins pas cher ? »
- Ben, c'est un peu le problème que pose la démocratie aux organisations économiques basées sur l'exploitation et les rapports de force.
- Qu'est-ce que tu racontes ?
- Par exemple, un maire expliquait que les boulots dans les cantines étaient très dur et donc que les contrats aidés pouvaient aider ces personnes qui exercent ces boulots qui sinon se mettraient en arrêt maladie, mais bon, faudrait peut-être réfléchir à organiser ces métiers différemment pour qu'ils soient moins éprouvant, poil aux dents !
- YAKA, quoi !
- Je ne dis pas que c'est simple mais je ne crois pas que c'est en proposant un poste d'esclave sous payé à des personnes désorientées qu'une solution pérenne est trouvée.
- Moi, j'ai trouvé limite la meuf qui expliquait qu'elle n'allait pas renouveler un contrat aidé aux restos du cœur pour un cuistot qui faisait des repas chaud. Cela pue la manip, je peux me tromper mais cela me rappelait le pépé qui ne s'était pas fait agressé avant les élections de 2002.
- Je l'ai déjà dit, les restaux du cœur devraient être organisé en coopérative, tu reçois de l'aide, tu participes. Parce que le club d'activités pour retraités qui ont besoin d'exister et d'être aimé c'est un poids de plus à porter pour les pauvres !
- Ce que je trouve fatiguant dans le fait d'être pauvre, c'est qu'il faudrait toujours être triste pour ne pas déranger et être conforme aux rôles que s'attribuent les dames patronnesses qui ne croient même plus en jésus-christ.
- T'exagères.
- De toutes les façons, rien n'est simple. Par exemple, moi j'ai fait la plonge dans un restau, bon, je faisais le boulot mais tu comprends bien que les uns et les autres ont besoin de se défouler, et donc si tu te plantes c'est pas plus mal comme cela on pourra te gueuler dessus pour oublier tous ces cons qu''il faut servir et en même temps, il y a une energie dingue et si chacun fait son boulot et ne rentre pas dans le jeu de la haine alors c'est chouette !
- C'est du boulot !
- Bon, et si nous parlions d'autre chose.
- Oui !
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