Come on, Attila Jozef ! wake up ! Go and talk in hungarian to the hungarian people when they're asleep and awake in order to make that snake ORBAN dumb !

Extraits de poésies d'ATTILA JOZEF traduites en français et trouvées sur le web.
I. Je ne veux qu'un lecteur pour mes poèmes :

Celui qui me connaît - celui qui m'aime -
Et, comme moi dans le vide voguant,
Voit l'avenir inscrit dans le présent.
Car lui seul a pu, toute patience,
Donner une forme humaine au silence ;
car en lui seul on peut voir comme en moi
S'attarder tigre et gazelle à la fois.


II. On dit...
Je naquis un couteau dans la main. On s'étonne,
On dit que ce sont là des mots...
Puis je pris une plume : encor mieux qu'un couteau !
Je naquis pour devenir homme.
Si la fidélité errante pleure pour toi,
On dit que tu es amoureux.
Tendresse aux yeux mouillés, sans crainte enlace-moi !
Simplement, nous jouons, tous deux...
Je me souviens de tout, mais en moi tout s'efface.
On dit : Comment se peut-il faire ?
Ce qui choit de ma main, au sol qui le ramasse ?
Si ce n'est moi, c'est toi mon frère.
La terre m'emprisonne et la mer me déchire
On me dit : Un jour tu mourras...
Mais que de choses ici-bas l'on entend dire !
J'écoute mais ne répond pas.


III. Dans cette banlieue énorme où je vis,
Quand croulent les crépuscules,
Ailes tournoyant de chauves-souris,
Ailes douces qui circulent,
Tombe comme un puant guano de suie
Qui lentement s'accumule.
Ainsi les temps noirs sur notre âme pèsent
Et comme les lourdes pluies,
Loques d'eau roulant du ciel et lavant
Les toits aux tôles pourries,
En vain la douleur lave en notre cœur
La laideur déjà durcie.
Le sang lave aussi : voilà qui nous sommes !
Peuple, espèce, neuve école...
Et nous prononçons autrement les mots,
Autrement nos cheveux collent.
Ne nous ont créés ni dieux ni raison
Mais charbon, fer et pétrole.
De la société sans nom, sans pitié,
Pauvre glu, on nous coula
Dans des moules de métal dur, cruels,
Brûlants et universels :
Cloués là au nom de l'humanité,
Rivés au sol éternel.
Après les soldats, prêtres et bourgeois,
Nous voilà nous, les fidèles,
Des Tables de la Loi dépositaire ;
Voilà pourquoi nous appelle
Le sens de chaque œuvre humaine qui chante
En nous comme un violoncelle !
Depuis que naquit le monde solaire
A travers tant de possibles,
Jamais, non, jamais on ne voulut tant
Détruire l'indestructible.
Choléra, famine, armes, fanatisme :
Tout fléau nous prit pour cible.
Jamais comme alors, vainqueur du futur,
Autant ne fut humilié
L'homme en chacun de nous, par vos bons soins,
Sous le soleil irradié !
Mais d'avoir baissé nos yeux vers la terre,
Son secret s'est éveillé...
Et voyez combien la bonne machine
Déjà s'est ensauvagée !
S'écrasent, sans nom, les petits villages
Comme glace fracassée,
S'écroulent les murs et tonne le ciel
Quand elle éructe, grisée !
Qui l'arrêtera ? Est-ce le seigneur,
Par son molosse transi ?
Holà ! notre enfance est bien son enfance,
Avec nous elle a grandi...
Bête douce, certes... appelez donc :
Son nom, nous l'avons appris !
Et nous vous voyons bientôt à genou
Avec votre âme avilie,
Près à adorer cette mécanique
De votre travaille pétri,
Mais qui n'arrive à aimer, à servir,
Que la main qui l'a nourrie.
Nous sommes là tous, soupçonneux, ensemble,
Nous enfants de la matière :
Gonflez-nous d'esprit ! Nos cœurs sont à qui
Nous fait l'âme plus altière.
Celui, seul, sera riche de puissance
Qu'emplira notre lumière.
Haut les cœurs, vous tous ! Haut sur les usines !
Seul qui, parmi les sanies
Des cités, vit un soleil se noyer,
Qui dans la mine en folie
Sentit vibrer la terre, à ce cœur large,
Large et barbouillé de suie !
Debout tous ! Sur la terre partagée,
Que gémissent et chancellent,
Soufflés, culbutés, les murs, les clôtures,
Que notre ciel étincelle
Et tonne et gronde en haut, hardi, hardi !
Que tout bouillonne et appelle !
Jusqu'à ce beau jour où sera limpide
Le miracle en nous vainqueur :
Celui de l'esprit qui mêle en nos cœurs
L'infini et le fini
Et, hors de nous, puissance créatrice

Et sagesse de l'instinct...
Siffle notre chant au bord des banlieues,
Le poète au crépuscule
Contemple le ciel et la suie qui tombe,
Ailes douces qui circulent,
Lent guano qui sur le sol se dépose
Et partout s'accumule...
Poète - et le verbe à sa bouche bruit -,
Technicien de la magie :
Ecoutez-le déchiffrer l'avenir !
Il lie et délie l'obscur
Et comme vous aux prises avec les choses
Veut rebâtir l'harmonie !

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