Louise et les chics types en stéréo ou le bovarysme sifflera trois fois, dans les épisodes précédents
Louise se trouvait dans un
cyberespace comme il pouvait s'e trouver fréquemment dans les années
00 du siècle vingt et un. Ainsi s'y trouvait une série de box où
une chaise, un écran, un clavier et un ordinateur permettaient aux
uns, aux autres et quelques chacuns, contre menue monnaie, de se
connecter à l'internet large et mondial ou, comme c'était le cas
pour Louise à ses débuts de fréquentation de ce genre d'endroit,
pour utiliser des traitements de textes et imprimer des documents.
Dans ces cyberespaces se trouvait une population disparate composé
de jeunes adolescents mâles jouant en ligne, de couples en
villégiature consultant leur mails, de vieux s'essayant à
l'internet dont ils avaient entendu parler à la télé, de chômeurs
tuant le temps en gaspillant leur argent tout en cherchant un emploi
pour en gagner,de mères en quête d'information pour leur
progéniture, de femmes au foyer en quête de promotion, etc.. Il y
avait aussi un jeune adulte, disons un adulescent qui jouait souvent
en ligne avec les franchements adolescents dans un jeu où chaque
joueur est un soldat sur un front de l'ex-yougoslavie. Louise
entendait ainsi des phrases telles « je te vois là »
« me tire pas dans le dos, hein ! » « fais
gaffe, snipper à deux heures » ou d'autres phrases beaucoup
plus courtes ou plus obscures que Louise, n'en comprenant la
signification, oubliait au fur et à mesure.
Ce jour-là, le jeune homme
adulescent était seul dans un box contigu à celui où se trouvait
Louise. Ce jour-là. Et ce jour-là, Louise vit que ce jeune homme
adulescent jouait à une version différente du jeu : armé
d'une sans doute kalachnikov, le joueur se promenait dans des villas
avec piscine à la david hockney et visait des civils se croyant en
temps de paix. Louise entendait distinctement les voix suppliantes
des personnes du jeu transmises dans le casque que portait ce jeune
homme, Louise entendait distinctement des voix dirent à ce jeune
homme « non, non je vous en supplie, non, non pitié ! »
Louise aurait juré avoir vu ce
jour-là sur les lèvres de ce jeune homme adulescent un sourire
satisfait, de ceux qui sont arboré généralement lorsque quelque
chose de bien s' accomplit.
Quelques jours plus tard, Louise
verra ce jeune homme derrière un stand de galettes et crèpes situé
devant un restaurant afin de capter le flux de touristes vagabondant
ou à la plage. Se trouvait devant lui une foule majoritairement en
maillot de bain désirant une crèpe au sucre euh non en fait
chantilly chocolat mais non chéri c'est beaucoup trop lourd bon très
bien alors rien. Notre soldat caché dans costume innocent de crépier
devait affronter la pa^te à crêpes, la dompter, la faire cuire,
sourire aux remarques spirituelles qui émanaient du public de sa
performance « moi, je n'y arrive jamais à les faire les
crèpes » « ah mais vous ne pouvez pas les faire
sauter ? », se souvenir de la garniture demandée bien
qu'ayant changée quatre fois, garder son calme, encaisser, être
poli, aimable, rendre la monnaie et recommencer « Et pour
madame, ce sera quoi ? »
Il sembla à Louise comprendre ce
jour-là pourquoi le soir venu plutôt que d'aller assister au
théâtre à une représentation même de « Richard III »
il était nécessaire d'aller les tuer tous, virtuellement et un par
un, dans leur villa afin de pouvoir recommencer à respirer et vivre.
Enfin.
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