les années 80 (suite)

les années 80

dans les années 80, avant d'aller rejoindre OS et sa copine d'enfance dans un bled près de Moulins afin de la soutenir psychologiquement pour son premier gala de danse de fin d'année , je passais mes examens de fin de première année de sciences politiques passée à l'Institut d'études politiques de Lyon que j'avais intégré après deux années préparatoires passées à étudier notamment les nombres de spins de différents atomes, la diffraction de la lumière, les principes de la thermodynamique ainsi que sans cesse des énoncés mathématiques révolutionnaires et révolutionnant et tout cela à l'institut national des sciences appliqués de Lyon. Les examens de la première année de sciences poitiques se terminaient par un oral de sociologie politique et j'étais assez confiante ayant littéralement mangé le Cot et mounier. Je regardai vaguement l'horaire prévu pour mon oral sur de grands listings réalisées sous MS DOS et punaisés à moins que scotchés sur des murs ou des panneaux et y lut l'heure de seize heures trente quand N et sa mère, qui a été sadisé dans son enfance par des paysans français s'ennuyant, passèrent et me proposèrent d'aller boire un verre. Il devait être peut-être quinze heures quarante, je dis OK et nous allâtes dans l'un des deux cafés proche de L'IEP et blablabla, N était sûre de redoubler et blablabla, ensuite me voilà à couraütes pour rejoindre la salle de l'oral et me voilà arrivant et voyant la salle ouverte et plus personne dedans et même plus rien : pas de veste de prof sur la chaise, pas de cartable à côté de la chaise, pas de de feuilles et de stylo sur la table, signes et détails signifiant sa présence et son absence momentanée, etc... non, la salle de l'oral de sociologie politique est vide. Mon nom de famille commence par un Y et ma personne a pris l'habitude d'être à la fin, il a du nous arriver une seule fois au cours de notre carrière d'élève de partager notre année avec une personne dont le nom de famille commencait par un Z et cela nous avait presque perturbé tant il est aisé d'avoir enfin par le hasard des classements alphabétiques une place bien à soi, bien déterminée : la dernière. Bref, m'inquiétant quelque peu, je regarde à nouveau le listing et celle fois-ci n'y lut point seize heures trente comme précedemment mais seize heures soit trente minutes plus tôt que l'heure présente au moment où lisant. Pestant contre moi-même et mes mauvais génies qui me font parfois souvent des farces, je me dirigeai vers le secrétariat de l'Institut de Etudes Politiques de Lyon. La secrétaire qui devait avoir quinze à vingt ans de boîte comme il se dit dans le privé et à qui je demandais « comment fait-on dans ces cas-là ? (à savoir s'être trompé d'une demi-heure sur l'heure de l'oral et le prof n'y est plus parce que je suis à la fin de l'alphabet et qu'après moi, il y a le vide) », la secrétaire qui devait avoir quinze à vingt ans de boîte comme il se dit dans le privé m'expliqua que « le cas ne s'était jamais présenté ». Après avoir insisté hystériquement, elle finit par me donner le numéro de téléphone du prof en me disant de m'arranger directement avec lui. Pour mieux comprendre la situation, il faut se représenter la fin de l'année universitaire : le prof avait rendu ses listings, ses notes, ses copies et ciao bambino et bambina, je me barre en vacances.
C'est sans doute à ce moment que j'ai commencé à avoir mal aux genoux. Je n'avais bien sûr pas le téléphone, et je vous épargne les récits concernant les escaliers, les cabines téléphoniques et les allers retours vers et au travers, bref je réussiaoutess à joindre téléphoniquement le prof vers vingt ou vingt et une heure après l'avoir maintes fois déjà imaginé parti en avion ou en voiture avec toute sa famille dans une destination lointaine et inaccessible ; les possibilités que le prof puisse être homosexuel ou à multiples partenaires ne m'avaient nullement effleurées. Inutile de préciser qu' à cette époque, il n'existait pas de téléphone portable et que bien de nos aventures seraient de par la grâce de l'existence de cette seule technologie non advenues puisque tuées dans l'oeuf : en effet, la secrétaire de l'IEP aurait appelée le prof directement sur son portable, celui-ci après avoir râlé serait revenu vers les bâtiments de l'école puisque pas loin et m'aurait fait passé mon oral un peu en retard. Alors qu'à cette époque, le prof ne me voyant pas venir à seize heures attend poliment cinq à dix minutes, me met zéro, dépose toute sa paperasse au secrétariat, se barre, rentre chez lui, fait un tas de trucs ou rien (çà y est il est enfin en vacances!) puis cinq heures plus tard reçoit un coup de téléphone de ma part lui demandant quand est-ce qu'il peut bien me faire passer l'oral que j'ai raté parce j'ai mal lu l'heure qui était inscrite sur le listing bien que non ne souffrant pas de problème de vue particulier. Le prof me demanda au nom de quoi il me ferait passer un oral à un autre horaire et là la solution se présenta à moi lumineuse «  si mon nom de famille fut autre et que j'eus raté l'heure, j'aurais pu aller vous voir entre deux élèves et vous m'auriez prise à la fin, mais là comme j'étais déjà à la fin, il n'était pas possible de me prendre à la fin, et ce n'est pas démocratique ». L'argument fut convaincant et j'obtins une nouvelle heure d'oral. A l'époque, je ne comprenais pas ce que je disais. Aujourd'hui, je sais que je ne le comprends pas.

[le lendemain, armé de mon sac de voyages, j'entrai dans la salle où le prof m'attendait du haut de toute sa rage d'avoir eu à se laver, lever, raser et retourner à l'école pour moi et me demanda 'qu'est-ce que la sociologiqe politique ? » je récitai ainsi le cot et mounier, pourtant à l'époque je comprenais vraiment tout ce que je disais et ce que je disais me paraissaient aussi vivants que les Fables de la Fontaine ]

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