Forum « Mignonne, allons voir si la rose ».

Dans les années 80, nous étions allées par curisosité à cette réunion d'information sur la loi Devaquet, nous devions être six, le garçon à l'origine de la réunion disait qu'il s'agissait de réfléchir à « faire quelque chose » contre cette loi. Nous ne pûmes nous empêcher de poser la question dérangeante (parce qu'en fait nous nous la posions sans trouver de solutions) : »pourquoi veux-tu faire quelque chose contre une loi prônant la sélection dans les universités alors que toi, tu as choisi d'étudier dans une école qui pratique la selection ? » et sans doute la solution est dans la question « c'est parce que j'ai choisi une école pratiquant la sélection que je défends l'idée qu'il existe par ailleurs des écoles sans sélection. » pourtant la question est bien plus dérangeante qu'il n'y paraîssaît. Il apparût très vite que le garçon était en recherche de modèle romantique de contestation étudiante (faire quelque chose contre le pouvoir pour faire comme en 1968) c'est-à-dire ce que j'ignorais l'époque à peu près de la même façon qu'en 1968 était agi par les modèles de 1870 et 1848 et nous ne nous souvenons plus ce qu'il advint de ces réunions, Puis plusieurs semaines plus tard, F. qui avec d'autres potes draguaient les filles de la fac de droit jouxtant le campus de notre école d'ingénieur me dit qu'il partait avec son frère dans des bus qui partaient vers Paris pour une grande manif unitaire et voulait emporter l'appareil cassette enregistreur de ma coloc pour garder une trace. Puis Malik Oussekine sortit de chez lui pour aller chez lui pour aller chercher du pain et se retrouva dans les manifs d'étudiants qui duraient depuis plusieurs semaines et auxquelles il ne participaient pas, et les choses commencèrent à mal tourner pour lui et sans qu'il ne soit su vraiment, il mourut sur le pavé. La loi Devaquet fut retiré le soir même moins que le lendemain, Sapho fit une chanson sur malik oussekine et F. me fit écouté les cassettes des enregistrements qu'il avait fait. Je comprenais vaguement au travers de ce que me disait F. était que l'important était l'expérience d'une expérience collective.