les années 80

Dans les années 80, alors qu’à Genève, nous étions allées dîner chez une nénette qui nous ne savons plus si faisait de la peinture ou du théâtre ou était juste aux Beaux Arts. Bref nous dînâmes et après nous jouâmes au jeu stupide en vogue à l’époque : Le PICTIONNARY. En équipe ici de deux, l’un dessine alors que l’autre doit deviner le mot qui se dessine. Nous nous trouvâmes en équipe avec l’hôtesse. B. fût en équipe avec un de ses anciens colocataires. Peut-être que ce dîner avait-il été organisé parce que l’hôtesse avait des vues sur l’ancien colocataire de B., nous ne nous souvenons plus mais avec le recul nous ne trouvons pas d’autres explications au fait que ces quatre-là fussent réunis cette soirée-là en train de jouer au PICTIONNARY. Bref, B. et son ancien coloc trichaient effrontément et l’hôtesse s’énervait non pas contre le fait qu’avec une simple courbe il soit possible de deviner une biche mais contre notre absence d’acuité et d’attention et nous donnait des conseils afin de mieux dessiner ou de mieux nous concentrer sur l’évidence de ce qu’elle dessinait si bien, et plus elle agissait ainsi, plus nous disions n’importe quoi ou dessinions avec grande lenteur n’importe comment et surtout n’importe quoi afin de bien lui signifier à notre façon intuitive puisque dépourvue de concept qu’elle nous importunait au plus haut point dans un jeu de société où il s’agit juste de passer le temps le moins ennuyement possible. Ses remarques étaient de plus en plus stupides et si le ridicule avait tué, elle serait morte foudroyée ce soir-là. L’hôtesse voulait gagner (quoi donc ? c’était et cela reste bien le mystère le plus profond à notre entendement) , elle était prise non pas par l’ivresse du jeu mais par la volonté de la gagne. Les autres trichaient sans qu’il ne soit vraiment su si par non respect du jeu, par volonté de la gagne ou par désir de se fendre la gueule entre vieilles connaissances, toujours est-il que cela révélait chez l’hôtesse son désir de gagner et notre malin plaisir devant ce désir-là à l’entraîner dans les sables mouvants de l’ivresse de l’apparence de perdre, comme celui d’entraîner ceux et celles qui « veulent » gagner par KO contre nous  ou en se servant de nous vers les contrées rieuses où nul ne peut plus ni gagner ni ne perdre quoi que ce soit qui ne soit. Oh ! les beaux jours !




ce psot a été initialement publié sur myspace.

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