Tata YOYO voulait s'acheter un aspirateur.


[ce texte n 'est pas sponsorisé]
Tata YOYO avait demandé à Josette, l'espionne rousse du réel, de défricher un peu pour elle la jungle des prix concernant les aspirateurs. Josette n'était pourtant pas une spécialiste : son dernier contact avec le monde des aspirateurs en vente remontait à quatre années  : elle était allée chez DARTY, avait acheté l'aspirateur premier prix après avoir esquivé toutes les tentatives du vendeur de lui démontrer qu'elle avait besoin d'un autre aspirateur plus performant et beaucoup plus cher. Puis devant la caisse, elle avait ramassé une documentation sur les télé 4K qui donnait également les premières dates des matchs de poule de la Coupe du Monde de foot, ce qui avait donné à Josette l'envie de suivre un peu les matchs, ce qui avait complétement modifié son nombre de spin. Mais ceci est une autre histoire quoique toujours la même mais depuis différents angles.
Josette commença son exploration de la jungle des prix et des performances des aspirateurs à l'hypermarché carrefour de Saint-Malo et elle découvrit avec surprise un nouvel étiquetage estampillé norme européenne éclairant d'une lumière bienveillante sa quête de l'aspirant le mieux, voire le moins mal. Outre les informations concernant la qualité de la consommation d’énergie, soit une jolie pyramide allant du vert foncé au rouge sombre, c'est-à-dire du A+++ au D, l’étiquetage notait de A à G les performances de l'aspirateur sous la forme d'un dessin représentant l'aspirateur à mi chemin entre une moquette (sol épais) et du carrelage (sol dur) crachant son vent de pet dans un niveau sonore. « Ceux et celles qui critiquent les normes européennes ne savent pas de quoi ils parlent, en tout cas pas de cet étiquetage-là ! En tant qu'acheteur d'aspirateur, je peux dire haut et fort « Merci l'Europe ! », reconnaissait Josette . En effet, la quête du meilleur aspirant au mieux-disant devenait simple : La séduction du design de l'appareil ou du design intellectuel du nom du l'aspirateur ou de ses gadgets, s'effaçait à l'arrière-plan de cet étiquetage scientifique de la norme européenne. Même le blabla de James DYSON concernant ses aspirateurs, mis en scène tel les graals de l'aspiration parfaite des sols se fracassait sur la simplicité biblique du dessin de la norme européenne : même les DYSON avaient du mal à aspirer les sols épais, fin de l'illusion. « La diffusion de la culture scientifique est une avancée démocratique indéniableBien sûr le monde scientifique est un monde de doutes par essence mais il est nettement plus agréable que le monde plein de certitudes des scientistes que promeuvent les oligarchies tentant de se faire passer pour des aristocraties !», se disait Josette qui comprenait que la séduction des politiciens populistes doit être combattue sur le terrain et dans les détails de la vie quotidienne. 
Josette raconta cela avec beaucoup d'enthousiasme à tata YOYO qui, elle, lui narra comment elle avait toujours vu ses parents avec le même aspirateur avec sac de la marque HOOVER. « il n 'y avait déjà pas de sacs en papiers, il fallait nettoyer une sorte de poche en textile souple et épais, une sorte de tissu laineux. Je ne sais pas combien ils l'avaient payé, mais l'appareil leur a duré plus de vingt ans ! » Josette se souvint alors que son aspirateur, payé cinquante euros chez DARTY, avait commencé à avoir des ratés après les deux années de garantie et que la brosse à sol tenait encore grâce à un bout de chambre à air de vélo que Josette avait placé afin de remplacer une pièce qui s'était cassée. Tata YOYO remercia Josette de ses investigations et dit qu'elle verrait avec la femme de ménage quand il serait nécessaire de remplacer son aspirateur. Quelques jours plus tard, Josette reçut une information dans sa boîte aux lettres l'informant de l'ouverture imminente, le lendemain, près de chez elle d'un magasin low cost d'appareils électroménagers selon une franchise « Electro-dépôt » venue des Pays-Bas pour ce qu'en comprenait Josette. La publicité placée dans sa boîte aux lettres physique présentait, entre autres, un aspirateur fabriqué en République Populaire de Chine plagiant un DYSON avec une étiquette annonçant une performance AAAC pour cinquante euros. Le lendemain, Josette achetait un nouvel aspirateur, espérant qu'il durerait le temps de plusieurs Coupes du monde.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog