Papy Meujot lit Ouest-France.

Papy MEUJOT lisait le compte-rendu d'un envoyé spécial d'Ouest-France à Seattle aux Etats-Unis d'Amérique du Nord de sa visite d'un magasin « Amazon.go ». (« le magasin où l'on sort sanspayer (ou presque) » Ouest-France 10 avril 2018.)

Papy MEUJOT se souvint vaguement d'une copine de Josette, l'espionne rousse du réel, fille de son ami Victor, qui lui avait raconté les invitations tous frais payés faites aux journalistes et des débats au sein des rédactions de faire apparaître la mention « invité spécial » afin de signaler ce fait aux lecteurs. Au début des années 90, il se disait que seul le journal Libération refusait ce type de cadeau au nom de la déontologie et Serge JULY était représenté par une marionnette dans l'émission Les guignols de l'info de la chaine cryptée Canal Plus, marionnette qui souvent ramait dans un petit canot de sauvetage en beuglant « 'Déontologie, déontologie » c'est-à-dire pas du tout « démonologie, démonologie » même si à l'oreille les mots se ressemblent. Josette avait également raconté à Papy MEUJOT que sa copine avait été invitée au Printemps de CAHORS et reçu,avec le carton et le programme du festival, une chaussure à sa pointure, l'autre chaussure de la paire lui étant promise si elle se rendait au festival ! « Il est vrai qu'à l'époque le festival était dirigé et financé par la femme du président de Cartier, chacun fait bien ce qu'il veut avec son propre fric !, se disait Papy MEUJOT, enfin du moins avec l'argent de son mari car si je me souviens bien, la femme a depuis quitté son mari, le festival ne se déroule plus à CAHORS mais peut-être à TOULOUSE et reçoit des fonds publics. Mais peut-être que ma mémoire me joue des tours et que cela n'est pas du tout ainsi... » Bref, Papy MEUJOT commença sa lecture de l'article de l'envoyé spécial de Ouest-France à Seattle narrant son expérience des magasins sans caisses développés par Amazon, envoyé spécial lourdement soupçonné d'être un invité spécial d'Amazon chargé de faire de la propagande en faveur de ces prototypes de magasins. « Même sans ce soupçon de corruption light de la presse d'information contribuant à la formation de l'opinion publique qui , comme l'a fait remarqué Pierre BOURDIEU, n'existe pas, même sans ce soupçon, se disait Papy MEUJOT en lisant l'article, je me serais demandé en quoi ce type de magasins est utile ? Quel intérêt y-a-t'il à développer une telle débauche de technologies pour simplement éviter à vous et moi de passer à la caisse ? Faire baisser le prix des assurances contre le vol ? » Papy MEUJOT pensa que les personnes qui avaient imaginé et dépensé de l'energie intellectuelle et fossile pour mettre au point de tels machins étaient forcément devenus dingues sans s'en rendre compte. « Ferait mieux d'utiliser leur science pour nous pondre un truc permettant de nettoyer les océans de ses déchets plastiques ! Trouver un truc pour gérer les déchets nucléaires déjà existant et savoir quoi faire à Fukushima ou … Y a quand même des trucs un peu plus urgent que de faire des boutiques où tu ne passes pas à la caisse ! Non mais Oh ! »

Papy MEUJOT sortit se promener afin de jouir de l'air et de la nature et oublier son agacement. « Je suis vieux maintenant, je dois arrêter de me mettre en colère pour des trucs qui ne me concernent plus vraiment, ce sont aux jeunes générations de prendre la suite, ce sont aux uns et aux autres de se réveiller... »

Puis devant la mer et ses vagues, Papy MEUJOT pleura en pensant aux enfants des peuples syriens.