Note technique , Ne pas confondre l'Etat de Vichy et les pastilles Vichy.



Nous voudrions éclairer quelque peu les débats et polémiques qui ont été relatés dans les journaux au sujet de la « responsabilité » de la « france » dans la « rafle du Vel d'Hiv », éclaircissement réalisé depuis notre blog intitulé, faut-il le rappeler, « au blog, les fous littéraires et les dingodossiers ! » ce qui, bien sûr, ne saurait remplacer un éclaircissement de chercheurs en histoire contemporaine, droit public et philosophie morale. Donc, nous voudrions rappeler ici que pendant longtemps la position de l'Etat Français a été de dire que l'Etat français n'était pas responsable de la rafle de citoyens français de religion juive ou ayant eu des grands parents de religion juive et qui ont été rassemblés au Vélodorome D'hiver à Paris avant d'être déportés à peut-être Dachau. L'Etat français n'était pas responsable de cette rafle pourtant organisé par la police dite nationale française, l'Etat français n'était pas responsable parce qu'à cette époque, la France est gouvernée par l'Etat de Vichy qui a obtenu le pouvoir illégalement du point de vue du droit. En effet, pour ce que nous en savons, lorsque le Parlement en exil à Vichy vote les pleins pouvoirs au Maréchal PETAIN, ses rangs sont largement clairsemés puisque notamment une grande partie de parlementaires se sont embarqués sur le Massilia pour constituer une représentation politique française en territoire non encore envahi par l'armée allemande soit en Afrique du nord afin de poursuivre la guerre contre l'envahisseur allemand. Donc, le vote des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain n'a pas reçu de majorité qualifiée, donc le parlement n'a pu lui accorder les pleins pouvoirs, donc son pouvoir est illégal et l'Etat de Vichy n'est pas dans la continuité de l'Etat français mais le résultat d'un coup d'Etat d'une minorité qui ne représente pas la France. Il faut comprendre que ce raisonnement, loin d'être gratuit fût un fort enjeu pour le Général De Gaulle et les Forces Françaises Libres puisqu'il s'agissait de démontrer qu'ils étaient eux les représentants légaux des français, que le gouvernement français était en exil et que l'armée légale française était les forces françaises libres et que la France continue de combattre les nazis. D' où tout le travail de Jean MOULIN, puis de Georges BIDAULT d'unifier les forces résistantes françaises de l'intérieur au sein d'un conseil national de la résistance reconnaissant et légitimant l'autorité du général de GAULLE. En effet, il ne vous aura pas échapper que « la France » fait partie des pays considérés comme vainqueurs de la seconde guerre mondiale et à ce titre bénéficie d'un siège au conseil de Sécurité de l'ONU. C'est selon ce raisonnement que bien sûr De Gaulle puis les autres présidents de la Ve République Française refuse de reconnaître la responsabilité de l'Etat Français dans la rafle du Vél d'Hiv : les flics français de l'époque recevaient leurs ordres de la part d'usurpateurs. Par ailleurs, il faut aussi comprendre qu'à l'époque de la seconde guerre mondiale, le concept d'Etat Providence n'est pas du tout développé et généralisé, pour la grande majorité des gens vivant sur le territoire français, qui à l'époque est rurale et artisanale, l'Etat est de toutes les façons répressif et oppressif, que ce soit celui-là ou celui-là, ils veulent de toutes les façons juste, comme le faisaient les nobles à leur époque, nous voler les fruits de notre travail en échange de notre « sécurité » et de « la paix » : donc que ce soient des français ou des allemands, cela ne change pas grand chose, puisque de toutes les façons, ils nous oppressent et nous volent, il faudra faire avec et ruser. Cependant rapidement, les uns et les autres, les unes et les autres comprennent que les « nouveaux maîtres » sont rapaces et non seulement les volent mais les pillent. « Il fallait cacher la naissance des veaux sous leur mère si nous voulions avoir de la viande pour nous parce que les allemands réquisitionner tout pour eux, nous racontait une vieille dame qui avait passé son enfance pendant la seconde guerre mondiale à Saint Jacult de la mer dont sa famille était originaire depuis plusieurs lustres. « Garder tout pour eux et leur amis français » conviendrait-il de préciser. Bref, la rapacité des « nouveaux maîtres » avaient fait que même le français de souche paysanne avaient contribué tôt ou tard à les chasser.
Lorsque Jacques CHIRAC arrive au pouvoir soit cinquante ans après la fin de la seconde guerre mondiale, celui-ci estime qu'avec le temps où tout s'en va, il doit devenir possible pour la mémoire collective française d'assumer que des membres issus de la communauté historique française ont participé à quelque chose de profondément dégueulasse soit l'arrestation d'être humains pour un motif fallacieux et arbitraire afin de les exterminer en masse. Contrairement à François MITTERRAND qui a une conception traditionnelle des pouvoirs, jacques CHIRAC est un moderne et il veut placer cette histoire du point de vue des individus. Nous ne connaissons pas le discours prononcé par Jacques CHIRAC à cette occasion, discours élaboré avec Christine ALBANEL et il ne nous est donc pas possible d'en faire une analyse textuelle, mais nous voulons croire, pour ce que nous avons compris d'après ce qu'il en avait dit, qu'il s'agissait aussi de rappeler à chacune et chacun que l'histoire peut connaître des heures sombres et qu'il est possible en respectant des ordres de sa hiérarchie, en respectant les normes sociales d'une époque de faire des choses profondément dégueulasses. Tout français, tout citoyen du monde doit savoir que l'humanité est un combat et qu'il ne faut pas juste se cacher derrière des apparences de légalité pour se croire innocent et dégagé de toutes responsabilités. Pour ce que nous en savons, Jacques CHIRAC n'a fait que reconnaître que les policiers qui ont arrêté des êtres humains ce jour-là portaient bien un uniforme de la police nationale française, et si notre pays a lutté et participé à combattre les nazis, nous devons nous en souvenir aussi et savoir que le monde est complexe. Et si Jacques CHIRAC l'a fait c'était, en grand homme politique, pour un avenir meilleur pour la France, pays géographiquement délimité, sédimenté historiquement et parlé au travers de sa langue par des individus.
Donc plutôt que d' « apprendre aux enfants à aimer la France », il s'agirait plutôt d'éduquer les enfants à respecter ceux et celles qui y habitent, qui l'animent et la construisent quelque soit leur place dans le grand tissu social. [ah, zut ! J'ai fait un trou] .


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