Note technique : le baroque est une des périodes les plus excitantes dans l'histoire de l'art.
Le
Baroque arrive, si nos souvenirs sont exacts mais faudrait vérifier
avec des spécialistes, le baroque arrive avec la tentative pour
l'eglise catholique de contrer les progrès dans les têtes et les
coeurs de l'église réformée : face aux murs nus et austères
où s'élève juste le Verbe lu dans le texte, l'église catholique
propose un espace saturé d'anges et angelots, la nature luxuriante
et débordante retrouvée du jardin d'eden et les artistes y glissent
quelques satyres et références scabreuses. Dans nos souvenirs, mais
faudrait vérifier avec des spécialistes, le concept clef de la
période baroque est le miroir éclaté qui révèle la diversité
des points de vue. C'est vous dire si le baroque est un climat
artistique qui convient bien à notre période postmoderne où nos
paysages urbains ou mentaux s'apparentent si bien à des tableaux de
la période baroque où se cotoient le meilleur et le pire, le bas et
le haut, le sacré et le profane, le quotidien et l'extraordinaire.
C'est pourquoi nous voudrions contester la désignation faite dans un
journal (faudrait bien sûr retrouver la référence de l'article lu
sur le web) du « n'importe quoi idéologique » que
proposerait la radio Europe numéro un mieux connue sous le nom
d'EUROPE 1 qui serait constamment dans le grand écart entre ses
différents chroniqueurs et éditorialistes (l'article citait Natacha
POLONY et Daniel COHN BENDIT). Ce que cet article nomme « n'importe
quoi idéologique » par paresse intellectuelle est en fait un
motif baroque, un miroir éclaté qui sied très bien à l'époque.
Sauf à s'enfermer dans sa petite bulle et son confort intellectuel
pour se rassurer, n'importe qui sait que l' époque prête à
une grande labilité et coexistence des récits parce que d'une part,
en période de transition et d'un certaine façon, et les uns et les
autres n'ont pas encore réussi à parler de ce dont ils devraient
parler car comme chacun et chacune sait « la vie postmoderne a
perdu le mode d'emploi » et que par ailleurs, en période
d'agitation et de modification de la matière sociale et d'évolution
de la matière humaine, les systèmes de référence cessent d'être
cohérents au sens des sciences physiques. C'est pourquoi en tant
qu'auditeur et auditrice de la radio Europe numéro un mieux connue
sous le nom d'EUROPE 1, nous défendons le motif baroque de cette
radio mais nous voudrions moins de pub.
Pour
résumer, dans le baroque, le problème n'est pas la diversité des
points de vue, l'étendue du spectre ou la coexistence des contraires
qui sont autant de motifs le constituant, le problème dans le
baroque est la possible glissade ou tentation vers le rococo.
(Autre
considération : à l'heure du numérique, n'est-il pas possible
d'avoir les chiffres exacts des écoutes de chaque radio via le big
data plutôt que par une estimation sondagière ?)
[Je
n'ai pas compris pourquoi Rocco SIFFREDI constituait une dérive
possible voire une tentation pour Europe numéro un ? ]
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