Note technique en direction de Meriam ABIDI et Inna SHEVCHENKO.



Nous avons lu dans le journal de Libération du samedi 20 et dimanche 21 août 2016 le portrait de Meriam ABIDI écrit par Inna SHEVCHENKO. Respect pour Meriam. Dans l'article, nous avons pu lire ceci « La culture de la honte est au coeur des morales islamiques. En vivant en dehors des règles, tu es responsable de la honte que tu apportes à ta famille et à ta communauté entière. Et donc tu dois être punie. » A notre avis, c'est se tromper de restreindre « la culture de la honte » aux seules morales dites « islamiques ». la liste pourrait être longue des « hontes » socialement utilisées pour réguler : la honte d'être au chômage, la honte d'être pauvre, la honte d'être riche, la honte d'être pucelle, la honte d'être dépucellée, la honte d'ignorer, la honte de trop savoir, la honte de ne pas avoir de smartphone, la honte de ne pas savoir qui est machin-truc qui fait la une de Paris-Machin, etc.. Oh, la honte ! En Occident, et pour ce que nous en savons « la culture de la honte » étaient aussi liées aux morales dites « catholiques » lorsque celles-ci représentaient encore un pouvoir temporel réel soit ce qu'aujourd'hui le marketing désignerait peu ou prou par « pouvoir prescriptif important pour les comportements. ». Je ne connais pas bien le Coran mais dans le nouveau Testament, Jesus dit à Marie Madeleine soupçonnée d'adultère « va, je ne te juge point. » Ce n'est pas le message chrétien qui nourrissait cette « culture de la honte » mais c'était cette « culture de la honte » qui se servait de la religion catholique alors majoritaire comme régulateur des consciences pour imposer son pouvoir sur les corps et les esprits. Et nous supposons qu'il en serait de même de nos jours avec la religion musulmane. Pour ce que nous en avons compris, les véritables ennemis de cette « culture de la honte » sont outre le fait de ne pas avoir honte des notions comme l'égalité, la liberté, la fraternité dès lors qu'elles sont à l'oeuvre pour application (tentative de). Pour ce que nous en avons compris, cette « culture de la honte » n'est pas un fait religieux mais un vieux problème, archaïque, de pouvoir ( structures et formes) et pour ce que nous en avons compris la démocratie, les paroles échangées et transmises qui tuent les larves de haine la font reculer plus efficacement qu'un « affrontement » de « valeurs » entre des personnes dites athées et d'autres dites religieuses.
Pour ce que nous en avons compris, cette « culture de la honte » est un outil de l'extrême droite politique qui cherche épandre et pérenniser des sociétés inégalitaires fondées sur la violence arbitraire, le pillage et l'exploitation. Et pour ce que nous en savons, dans des sociétés où le fait religieux n'est plus actif dans les consciences humaines, cette extrême-droite politique peut très bien essayer de se servir du combat des femmes pour asseoir ses projets inégalitaires. Son vecteur de propagation étant la haine.
Bien sûr, nous pouvons nous tromper.

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