Note technique provenant d'une binationale franco-suisse ayant fait l'objet d'une hospitalisation d'office du 14 juin au 06 juillet 1999 au motif trouble de trouble à l'ordre public.


Nous avons vu fleurir ici ou là et par ci par là bien que là-bas tout droit, des argumentaires pour le moins spécieux concernant le vote des parlementaires sur l'article proposé pour introduire la possibilité de déchoir de la nationalité française des terroristes dans la Constitution de la Ve République.
D'une part, il a été dit haut et fort que cela ne servirait à rien pour combattre le terrorisme mais qu'il s'agissait d'une mesure symbolique : à ma connaissance, lorsque on manipule des symboles, on fait des cérémonies, du théâtre voire de l'art (au XIXe siècle), on ne va pas s'amuser à modifier la loi matrice de la République. Robespierre pour donner corps au sentiment national va même jusqu'à inventer une nouvelle religion ! Mais bon, passons...
Par ailleurs, il a été dit qu'après les attentats, les français voulaient que la classe politique arrête de se chamailler stérilement entre clans, ce qui est vrai, et donc que les français ne comprendraient pas que les élus ne votent pas cette mesure inscrivant dans la constitution, et ce juste pour le symbole, la déchéance de la nationalité de personnes menaçant l'ordre public, ce qui est un sophisme : « les homosexuels aiment Dalida donc François Mitterrand était un homosexuel » est un raisonnement du même ordre.
Arguer de voter ce projet ou cette proposition puisque 80% des français sont pour cette mesure est un argument pour le moins démagogue : nous rappelons ici qu'environ 80% des français sont nuls en droit et, par conséquent, même si 100% des français pensent que les terroristes sont méchants, il convient que les parlementaires élus, dont c'est le boulot, analysent et critiquent cette proposition ou projet et s'ils ne sont pas d'accord ou trouvent qu'il y a un danger à écrire une telle chose dans le marbre constitutionnel et bien, alors, ils ne le voteront pas. C'est leur boulot, c'est ce que leurs électeurs attendent d'eux. Comme l'a écrit Montesquieu, la démocratie (ou le gouvernement bien tempéré) s'obtient par l'équilibre entre les pouvoirs. Que des calculs politiciens puissent exister n'est ni une nouveauté, ni une exclusivité : proposer et s'accrocher à une telle proposition ou projet n'est pas dénué de calcul politique. Si tel n'était pas le cas, ce projet ou cette proposition avant d' être présenté au Congrès aurait aussi été discuté, dans le cadre des institutions de la Ve République, avec le président du Sénat et non pas avec le seul président du parti de l'opposition ! Si les français ne veulent plus d'une chose, c'est bien d'une conception clanique de la politique ! Et si la démocratie doit être protégée, c'est bien des rhéteurs et des sophistes !
Par ailleurs, nous nous étonnons que tous les chiens et les chiennes de garde de la « laïcité » prêts à aboyer dès qu'une personne religieuse dit quelque chose en public ou qu'un gamin du haut de son ignorance affirme que la religion est pour lui plus importante que les lois de la République qu'il ne connaît pas, bref, nous nous étonnons de ne pas avoir entendu ces chiens et ces chiennes de garde aboyer dès lors qu'un personnage de l'Etat essaye d'élever sa parole au rang de parole sacrée ! Oui, c'est bien de tenir parole mais bon, reconnaître ses erreurs, c'est bien aussi.
LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ ! Cratos pour tous, tous pour demos !

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