PAPY MEUJOT passe son master II à l'Université.
Papy
MEUJOT se réveilla en sursaut dans la salle d'attente. Il faisait
nuit, tout le monde dormait et Josette était assise dormante à côté
de lui un livre de poètes anonymes du début du XXI e siècle à la
main. Papy MEUJOT ne se souvenait ni de l'arrivée de Josette, ni
s'être endormi ; il pensa un instant avoir fait une crise
cardiaque dans la salle d'attente et se réveiller maintenant du côté
de chez les morts. Mais il chassa rapidement cette pensée inutile.
Il se souvint de Josette lui racontant se réveiller la nuit à
l'internat dans le coton du sommeil des cents autres jeunes filles
dormant dans la même pièce, puis il se souvint de son père lui
racontant le passage dans les Essais où
Montaigne raconte aimer se faire réveiller la nuit par ses valets
pour avoir le plaisir de se rendormir. Il saisit l'ouvrage des mains
de Josette et commença à lire.
« CHORYPHEE
« Ton
jardin est le mien,
Disait
le bohémien,
« Non,
disait-elle,
Ce
jardin est citadelle
Habitons,
rejoignons
Circonvolons,
turlutaine et ponpon »
Que
faire donc des voyeurs,
Des
exhibitionnistes, des accordeurs,
Des
quémandeurs et voleurs
Qui
sévissent sans moustique
dans
nos jardins publics
envahis
par le touristique ?
« Pourquoi
un monde où plaisir
de
vivre sans chien-dent et ires
Serait-il
concrètement chimérique
Rageusement
qualifié d’anachronique ? »,
Demanda
l’apprenti féerique,
Bien
qu’étrangement hérétique.
« Pourquoi
créer des cages ?, disait-elle,
Dorées
ou en fer forgé, qu’importe la dentelle
Les
barreaux heurtent et minent les damoiselles
Puisque
l’ivresse est liberté et tourterelle ! »
« Parce
qu’ils font l’opposé
Pour
connaître », dirent les supposés,
« Nous
sommes comme cela,
Nous
sommes de cette matière-là,
C’est
pourquoi nous t’avons attaché,
Par
tes pieds sucrés et non palmés
Le
monde est vallée de larmes,
Nous
y avons travaillé par les charmes. »
Et
les esprits traversaient traversée
De
vastes champs sans boussole hantée,
Haine,
Rage, Chantage,
Mirage,
Carambolage, Céance d’essayage,
Connaissance
en secrets ratages
Sous
le sceau des habituels hors d’âge.
Les
faits par qui, lettre volée,
les
esprits quittent les circuits balisés du blé
Les
apprentis Voltaire, Sorel en creux
Exposés
à la nécessité des gueux
D’admirer
les récits pouilleux
Des
réussites dorées plastique de rebouteux.
Nul
n’a le droit d’aimer en dehors du commerce,
Sérieux
précepte dogme céleste et sans controverse
Régenté
et organisé destiné à trépaner
Où
sévissent des inquisiteurs en justicier
D’une
main invisible qu’ils exercent
Envers
une humanité indéfinie qu’ils exècrent ;
« Je
sais, dit-elle, qu’un jour,
nous
nous sommes enfuis du bourg
Dès
lors, chaque frelon dut régler ses discours
Sur
d’autre partition que les habituels de la viole
Pour
qu’enfin le monde reprenne forme agricole
Sans
masques, maquettes, nul symbole. »
« Saperlipopette !»,
dirent ceux ivres
Qui
s’étaient habitués à vivre
Couchés
en raison du blé sans réfléchir
Ni
ourdir la question miroir
De
l’habituelle victoire
Des
aubépines tactiles, tacites genres de la ire.
Papy
MEUJOT ouvrit les yeux et vit un visage
d'homme
penché
au dessus de lui.
- çà va, monsieur ?
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Vous avez du faire un malaise, monsieur, vous dormiez depuis plusieurs jours dans votre jardin à côté de votre chaise longue. C'est une des vos voisines qui nous a prévenu. Vous avez bien dormi ?
- Oui, je crois. J'ai lu quelque chose que j'ai trouvé beau.
- Ah, vous m'en direz tant ! Çà va aller ?
- Et Josette ?
- Qui çà ?
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