Papy MEUJOT passe son master II à l'Université : nouvel épisode précédent le précédent.
Papy MEUJOT était encore
attablé à la cafétéria de l'Université. Il s'interrogeait de
plus en plus sur l'opportunité de passer un master II à son âge et
aimait à trainâsser à la cafétéria de l'Université en ingérant
un nombre impressionnant de cafés au lait au goût immonde et issus
de machines à café. Ainsi, il ne pensait à rien et contemplait
la jeunesse de son pays. Il était toutefois parfois troublé par
l'absence totale d'innocence qu'il croisait dans les regards de ceux
et celles qu''il contemplait. « Ils semblent pour la plupart
être déjà mort plusieurs fois, avait tenté de formuler Papy
MEUJOT, alors que moi-même à 130 ans, j'ai le sentiment d'être
toujours aussi vert, à peine sorti des jupes de ma mère.. »
Ce jour-là, Papy MEUJOT
s'était offert le journal LE MONDE, en hommage à son ami Victor,
disparu à l'age de 83 ans (« un gamin! »), qu'il
avait toujours connu abonné à ce journal. C'était Victor qui lui
avait raconté que le journal LE MONDE était d'inspiration
protestante, iconoclaste, privilégiant une connaissance du monde par
les textes (« le texte, rien que le texte!) Mais les temps
allant et le corps d'Hubert BEUVE MERY bien froid dans sa tombe, le
journal avait accueilli des dessinateurs satiriques et leurs dessins
puis, ô trahison !, des images photographiques :
« Ce n'est d'ailleurs pas ce qu'ils savent faire de mieux,
se disait Papy Meujot en contemplant des photographies pseudo
artistiques, conceptuelles tartuelle à la crème décoration de
toilettes pour dames, dans ce numéro du journal le Monde où
le supplément Livres vantait les Beaux- Livres à offrir pour Noël,
même les images mal impriméesparaissant dans le journal « aujourd'hui en
France » sont plus intéressantes ! J'espère au
moins que les photographes de telles piteuses images couchent avec
des personnes de la rédaction afin qu'existe une explication à tant
de médiocrité et que l'honneur du journal soit sauf ! »
Papy MEUJOT feuilletait le
journal et s''arrêta sur un article intitulé « le talon de
la discorde » relatant une étude universitaire sur le
port des talons hauts chez les femmes, étude menée par un
professeur en « processus d'influence » à l'université
de Bretagne Sud. Le seul intitulé du champ d'étude de ce
professeur fatiguait Papy MEUJOT; il sentait revenir ce sentiment de
« fake » qu'il éprouvait lors des cours dispensés dans
son Master II « L'université est devenue kitsch et
« faire des études » revient à tenter de se saouler
avec du CANADA DRY !, méditait Papy MEUJOT, Ce n'est pas
là que se trouve l'arbre de la connaissance … ou alors est- ce
simplement que cette façon de regarder le monde ne m'intéresse tout
simplement pas, mais alors pas du tout …. » Papy MEUJOT
commença a lire une vignette de texte placé dans le coin gauche de
l'article intitulée « et pendant ce temps-là, les filles portent du
plat. » Papy MEUJOT lisait perplexe des propos qui auraient pu
se trouver dans les magazines ELLE, Marie-Claire ou Voici
quand il trébucha sur la phrase
« Si ces souliers [
les chaussures de sport] foulent plus le bitume que les
moquettes de bureaux et ne jouent à priori pas de rôle dans
l'ascension sociale de celles qui les portent ... »
Papy MEUJOT en faillit cracher son sablé à la confiture :
« mais de quoi et de qui nous est parlé, là ?
De cocotes ? De semi-mondaines ? De courtisanes ? Dans quel siècle sommes-nous ?, hurlait
-il intérieurement »
C'était décidé, Papy Meujot
irait dès le lendemain se mettre au vert dans sa campagne.
épisode suivant
épisode suivant
Commentaires
Enregistrer un commentaire