« Josette, l'espionne rousse du réel », à moins que « Louise et les chics types en stéréo » : un nouvel ancien épisode.


Josette entendit un garçon à moins qu'un monsieur dire à la radio, à l'occasion de la sortie du premier tome des œuvres de Guillaume DUSTAN, qu'il ne fallait pas oublier que la recherche du temps perdu se termine dans un bordel pour hommes, que Marcel PROUST laisse là la littérature en plan et que c'est là que Guillaume DUSTAN (qui se prénommait William ) commence son œuvre. Josette n'était pas exactement d'accord car le premier ouvrage de Guillaume DUSTAN s'intitulait « Dans ma chambre » et commençait alors qu'il dort dans son salon. Et ce n'est pas parce que des garçons et des hommes s'y enfilent que l'ouvrage se déroule pour autant dans un bordel. Josette ne connaissait cependant pas assez l'oeuvre de Guillaume DUSTAN pour affirmer avec force que cela n'était pas. Et il faudrait encore sans doute un peu de temps avant de pouvoir le vérifier dans des exemplaires des œuvres de DUSTAN trouvés chez les bouquinistes. Cependant, en lieu et place de s'en désoler , Josette se remémora une scène dont le souvenir se présentait à elle régulièrement sans qu'elle ne sache quoi en faire si ce n'est de déplorer avoir fait n'importe quoi dans des périodes de sa vie  : Louise est avec sa sœur au premier étage d'un bar du Marais à Paris où se trouvent des appartements privés. C'est là que vit notamment Nelson, un canadien qui fait la déco du bar gay du rez de chaussée et de ses backs rooms de la cave. Ils sont assis autour d'une table et fument un joint d'herbe. Se trouve également le patron du bar à qui appartient peut-être d'autres commerces dit gays dans ce quartier du Marais à moins qu'il n'ait un gros projet de faire du « gay » à Pigalle. Nous sommes à la fin des années 90 du siècle vingt, peut-être 1998. Le type explique qu'il a fait polytechnique et Louise ne se demande pas si cela est vrai ou faux car il est possible, plausible qu'un type gay qui a fait polytechnique ait préféré se lancer dans le business gay, dès lors que l'homosexualité n'était plus illégale, à faire une carrière chez les straight. Et puis si le type ment, la discussion de savoir pourquoi il ment n'a aucun intérêt. A part ce détail, Louise ne se souvient pas de la conversation de ce soir-là, à la place, elle se souvient de Nelson et Jean-Philippe G. avec qui Josette a fait un camp de yoga à Loches, elle se souvient de Nelson et Jean-Philippe G lui racontant être allés en vacances dans la maison de campagne du type ayant peut-être fait polytechnique , maison et campagne où le type ayant peut être fait polytechnique s'y baladait avec un fusil de chasse qu'il ne posait à coté de lui que lorsqu'à déjeuner afin d'avoir les mains libres pour se saisir des couverts. Une histoire de la sorte. Puis Josette et sa sœur étaient sorties de l'appartement et, sur le pas de la porte, en les raccompagnant, le type qui n'était pas exactement le roi de la déconne, s'était senti obligé de leur préciser qu'il préférerait enQler les garçons et Josette avait trouvé cette précision complètement déplacée puisque leur conversation n'avait pas été ambiguë. D'après elle. Selon elle. Cependant, il ne faut pas négliger le fait que Louise est bovaryque. Et que de Josette ou Louise, nous ne savons pas exactement qui est là ou vers quoi ou qui elles se retournent. Josette se souvient du type fermant la porte, de l'escalier en bois, d'être au dessus de l'escalier, prête à descendre mais ne se souvient pas vraiment, encore, retraverser le bar gay dont l'escalier en pierre donnait sur des back rooms, ne se souvient pas vraiment, encore retraverser le bar gay saturé de musique techno et retrouver la rue. Josette a donc longtemps pensé que ce souvenir revenait pour lui signifier qu'elle avait perdu son temps pendant des années de sa vie. Temps perdu qu'elle aurait pu utiliser, par exemple, à lire la recherche du temps perdu du sieur Marcel Proust. Or savoir que la recherche du temps perdu se termine dans un bordel pour garçons donnait un tout autre éclairage à ce souvenir de temps perdu, deux étages au-dessus de back rooms, donnait un tout autre éclairage à ce temps perdu deux étages au dessus d'un bordel pour hommes à ne pas lire la recherche du temps perdu qui se termine dans un bordel pour hommes.
[« Bordel de Dieu, mais c'est bien sûr !, s'exclama Georges à moins que Papy Meujot. »]
(à suivre)

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