Josette, l'espionne rousse du réel, épisode numéro ? (veuillez accepter nos humbles excuses, mais nous n'avons pas encore dénombré les épisodes existants, de plus certains épisodes sont contestés...)




Josette essayait de lire un journal imprimé sur du papier, soit ce jour-là, le journal Libération daté du 29 décembre 2014. La une du journal reproduisait une photo légèrement agrandie d'une grenade fictive dont le corps serait composée d'un clavier d'ordinateur et titrait « Piratage de Sony : Hacking la faute ? ». Le journal Libération partageait avec le journal le Canard Encha^^iné le goût des titres à tiroirs et trappes à jeux de mots : comme le savent les inventeurs de proverbes et de formules-filtres d'amour, une phrase courte marquera plus durablement les esprits qu'un ouvrage de cinq cent pages. Toutefois comme le font remarquer les inventeurs de proverbes et de formules-filtres d'amour, ce n'est pas si simple et nul ne saurait faire l'économie de la lecture des ouvrages de cinq cent pages... Josette se souvenait toutefois de son professeur de droit constitutionnel, monsieur Michel OFFERLE, citant, à la fin des années 80 du siècle vingt, le titre du Canard Enchainé qui devait ressembler à « une nouvelle mission Intérim à l'Elysée assurée par Man-POHER » afin d'expliquer que le président du Sénat est celui qui assure la présidence de l'Etat en cas de vacance du pouvoir, soit par deux fois pour monsieur Alain Poher, après la démission du Général de Gaulle en l'an 1969 et la mort de Georges Pompidou en l'an peut-^^etre 1974. Josette était persuadée se souvenir de tout cela en raison du seul jeu de mots entre MANPOWER, l'agence d'intérim qui faisait beaucoup de publicité à la télévision dans les années 70 du siècle vingt et man-Poher, l'homme Alain POHER qui en raison de sa fonction et de la constitution de la Ve République assura par deux fois l'intérim de la plus haute charge de l'Etat Français. Cependant, Josette n'était pas persuadée que savoir et se souvenir de tout cela lui était très utile en l'an 14 du siècle vingt-et-un.
Josette commença la lecture du dossier que consacrait le journal Libération, daté du 29 décembre 2014, aux suites du piratage dont avait fait l'objet l'entreprise SONY, piratage attribué par certains à l'Etat de la Corée du Nord. Josette était consciente que ses connaissances en économie entrepreneuriale étaient limitées puisque pour elle, SONY était encore cette entreprise japonaise inondant le marché de walkmans, l'innovation technologique des années 80 du siècle vingt. Josette se souvenait vaguement avoir entendu parler passivement d'achats de studios de cinéma, le tout avec plusieurs scandales,etc. mais Josette n'avait jamais vraiment réfléchi à tout cela et à la lecture de l'article de journal, il lui semblait évident que SONY n'était plus (ou n'était plus perçue comme) une entreprise japonaise mais bien comme une entreprise américaine. « Ce doit ^^etre ce qu'on appelle le pouvoir d'intégration d'une nation économique ,se disait Josette qui dans le m^^eme temps recevaient d'autres bribes de souvenir : quels studios de cinéma avait foireusement essayé d'acheter le Crédit Lyonnais ? Et François PINAULT ; dont le fils était maintenant marié à une actrice d'Hollywood, n'y jouait-il pas un rôle ?... Josette ressentit ce mal de t^^ete qu'elle ne connaissait que trop bien. Josette respira et essaya de reprendre l'article du journal en ne pensant à rien. La journaliste avait parcouru toutes sortes de blogs d'autres journalistes spécialistes en high tech et web, de responsables de sécurité sur le web, de programmateurs en informatique, etc... et restituait les propos contradictoires des uns et des autres, impossibles à vérifier pour qui ne parlaient pas langages machine et protocoles HTPP couramment. Mais cela permettait au quidam lambda dont Josette de se faire une idée du bordel qui se trouvent derrière les écrans d'ordinateur et leurs pages web. Josette lut ensuite un article relatant les affres des salariés de SONY qui s'estimaient toujours menacés suite à la divulgation de leurs données personnelles. Pour des raisons budgétaires , Josette ne faisaient pas partie des personnes qui sont fortement impliquées dans des prothèses numériques adossées à leur vies et elle s'en trouvait fort aise. Il lui paraissait évident que dans l'avenir ces trucs là auront repris leur simple place de trucs et de machins. Toutefois elle ne comprenait pas l'article ; Josette ne comprenait pas des phrases comme « Beaucoup restent stoiques […] mais quand les numéros de sécurité sociale de ma femme et de ma fille, des infos médicales et personnelles (les ressources humaines ont tout) se retrouvent dans la nature, çà paraît pire » Pire que quoi ? Josette comprenait surtout qu'une action juridique en class action pour préjudice était en branle et qu'il y avait de la possibilité de gros sous à changer de porte monnaie en jeu et que là était peut^^etre le seul enjeu : « parce qu'en dehors de savoir quel cabinet d'avocats aura réussi son bon plan fric, se demandait Josette, il conviendrait de se demander si, pour la société civile , dans l'hypothèse où « les ressources humaines [d'une entreprise] ont tout » ne vaut-il pas mieux que tout le monde ait tout afin d'éviter les petits chefs et les abus de pouvoir ? Une info que tout le monde sait n'a plus la m^^eme valeur, notamment sur le marché du chantage affectif.. » L'article racontait aussi que l'entreprise SONY avait proposé à ses salariés un abonnement gratuit à un service de protection contre l'usurpation d'identité numérique mais que nombre de salariés avaient préféré s'abonner à leurs frais à un autre service (« les cabinets d'avocats ont déjà commencé leur guerre », remarqua Josette) au tarif mensuel de 25 euros. « Vingt cinq euros par mois pour protéger son identité sur internet ! Mais que font ceux qui usurpent l'identité : acheter des conneries, envoyer des faux mails, liker des faux trucs …. » se demandait Josette incrédule. L'article se concluait sur des témoignages d'employées : « Nous avons la preuve que nos numéros de sécurité sociale sont utilisées, J'ai déjà une boite pleine de notifications de Life Lock (le nom du service à 25euros par mois) disant que le numéro de sécu de ma fille de deux ans a été repéré sur des sites illégaux. » Josette avait envie de rire, elle comprenait surtout que la boite de sécurité informatique avait besoin de faire flipper pour justifier le coût de son abonnement « C'est sans doute parce que je vis de façon marginale que je ne comprends pas en quoi il est dangereux que le numéro de sécurité sociale d'une fille de deux ans se trouve sur des sites « illégaux », le type dirait que des photos de sa fille de deux ans se trouve sur des sites pédophiles, je comprendrais son émoi , mais le numéro de sécu de sa fille, je ne comprends pas ! ». Josette ferma le journal et décida d'aller se promener. « Avec le changement climatique, va bien falloir que le commerce de la connerie mondialisée disparaisse peu ou prou, et que les êtres humains passent à l'âge adulte ! » Cependant, Josette savait bien que les dividendes de l'exploitation de la planète n'étant pas distribuées équitablement entre les êtres humains, il y avait des « chances » pour que les êtres humains ne disparaissent avant d'avoir essayé de s'organiser en communautés adultes. Mais Josette était d'une nature optimiste. D'une nature humaine, s'entend.

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