PAPY MEUJOT passe son master II à L'université, épisode 4.
Papy
Meujot se détendait à la cafétéria de l'université lorsqu'une
petite jeune lui avait demandé s'il voulait l' exemplaire du journal
Libération qu'elle avait à la main « parce que si
vous n'en voulez pas, je le jette, c'est vraiment de la daube, ce
journal ! » Papy Meujot du haut de ses 130 ans avait
été fort étonné car pour lui, le journal Libération était
un journal de gauchistes et de jeunes intellectuels imberbes et
universitaires. Intrigué, il avait accepté l'exemplaire et commencé
la lecture d'un article au hasard suivant les consignes de John CAGE
qu'il avait étudié dans l'option facultative de musicologie de son
master II : John CAGE dit qu'il faut composer mais aussi étudier
et vivre en n'ayant qu'un seul maître « le hasard » qui
est, d'après lui et d'autres (Merce CUNNINGHAM, GURDJEFF, Lao Tseu,
Ugo Tognazi, etc.), le seul véritable artiste de ce monde. Papy
Meujot commença donc la lecture de l'article intitulé « ExhibitB : l'interdit racial de la représentation » et signé
par un monsieur Jean-Loup ANSELME, présenté tel un anthropologue.
Papy Meujot se souvint avoir consulté récemment la définition de
ce mot dans le dictionnaire et avoir appris ainsi qu'un anthropologue
est un spécialiste de l'anthropologie qui désigne l'ensemble des
sciences qui étudient l'homme. Papy Meujot avait trouvé cette
définition floue et la citation de Levi-Strauss « l'anthropologie
cherche à élaborer la science sociale de l'observé » ne
l'avait guère plus éclairé. Il s'était par contre souvenu de
Josette, la fille de son ami Victor, lui racontant qu'enfant elle
avait cru que Claude Levi-Strauss était l'homme qui avait inventé
le jean ainsi que le proclamait la formule écrite sur les jeans
Levi's. « Quelle différence dois-je faire entre un
sociologue et un anthropologue ? Est-ce juste que l'un a lu
toutes les œuvres de Claude Levi-Strauss alors que l'autre toutes
celles de Pierre Bourdieu ? » Papy Meujot trouvait
cela peu scientifique. Il entreprit toutefois de lire l'article de ce
monsieur à la profession mal définie dans son esprit :
« Les
expositions et les musées sont soumis aujourd'hui à une véritable
obligation de contemporanéité en raison de la prévalence des
problématiques postmodernes et postcoloniales qui sont scénarisées
par les manifestations artistiques les plus porteuses ou par les
analyses qui sont effectuées à leur propos. »
Papy
Meujot relut quatre fois la phrase et se demanda si c'était cela
qu'on appelait un «jargon ».
« Mazette !
se disait Papy Meujot, je jurerais que cette phrase n'a aucun
sens. ! C'est sans doute mon grand âge qui induit une
telle conclusion….»
Papy
Meujot après vingt minutes de tentative d'élucidation de cette
première phrase (« être soumis à
une
obligation », d'accord quoique pourquoi tout de suite invoquer
la soumission, personnellement je préfère respecter une obligation
plutôt que de m''y soumettre … mais pourquoi invoquer une
« véritable » obligation, que serait « une
obligation non véritable », une farce ? ...« la
prévalence de problématiques postmodernes et postcoloniales »
est-elle une affaire de « raison », d'agonie de la raison
occidentale ou un effet de mode du marché de l'art ? Et donc
si ces « problématiques » sont « scénarisées »
par des « manifestations artistiques » se déroulant dans
« des expositions et des musées soumis à l'obligation de
contemporanéité » en raison des scénarios des manifestations
se déroulant dans les expositions et les musées soumis à …
On tourne en rond, non ? … Mais que signifie « cette
obligation véritable de contemporanéité » ? Est-ce une
réponse à Nietzsche et sa nécessité d'être intempestif ? (à
moins que je ne confonde avec Lautréamont …) Après vingt minutes
de tentative d'élucidation de cette première phrase, Papy Meujot
décida de passer aux phrases suivantes et lut tout l'article d'une
traite, article qu'il trouva ne pas être totalement dénué
d'intérêt quoiqu'il présupposa que le propos de cet article ne
rencontrerait que peu d'échos dans la vie d'un rural breton en quête
d'un emploi et devant survivre avec 446 euros par mois. Puis Papy
Meujot alla
en
T.D et oublia le journal sur la table.
Puis
Papy Meujot alla en scéance de Travaux Dirigés et oublia presque
tout.
[ Nous signalons l'existence d'une querelle d'experts concernant l'orthographe du nom de Papy soit l'école "Meujot" et l'école "Mougeot" qui n'ont ni l'une ni l'autre rien voir avec Peugeot ou Mougeotte.]
dans les épisodes précédents (prologue) : épisode 3 ; épisode 2 ; épisode 1
[ Nous signalons l'existence d'une querelle d'experts concernant l'orthographe du nom de Papy soit l'école "Meujot" et l'école "Mougeot" qui n'ont ni l'une ni l'autre rien voir avec Peugeot ou Mougeotte.]
dans les épisodes précédents (prologue) : épisode 3 ; épisode 2 ; épisode 1
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