Josette, l'espionne rousse du réel : Richard DURN était-il un islamiste ?
Josette apprit par des
journalistes parlant dans un micro dont la voix et les propos étaient
diffusés par des ondes hertziennes et analogiques à des personnes
qu'ils ne connaissaient pas et qu'ils ne connaîtraient peut-être
jamais... Josette appris en écoutant les informations à la radio
que des attentats terroristes s'étaient déroulés au Parlement du
Canada à Ottawa où avaient eu lieu des fusillades. Le lendemain,
elle apprendrait par le même moyen d'information (soit la
transmission orale sans présence physique par le biais des
technologies) , le lendemain, Josette apprendrait que cet attentat
était attribué à ce que les médias (soit le terme générique
désignant à la fois les personnes, les supports et les
admnistrations transmettant des informations à d'autres personnes
qui leur restent abstraites), le lendemain, Josette apprendrait que
cet attentat était attribué à ce que les « médias »
désignent par le terme « loup solitaire ». « Les
loups vivent en meute, non ? » se disait Josette qui
regrettait toujours ce type de métaphore simpliste destinée à
réveiller des peurs archaïques : « ouh, ouh, bonne gens,
ayez peur du loup qui rôde et faites ce qu'on vous dit de faire... »
Injonction à laquelle Josette ne savait répondre que par la chanson
populaire « promenons-nous dans le bois » : « Loup,
y es-tu ? Que fais-tu ? Je mets mon pantalon....
promenons-nous dans les bois tant que le loup n'y est pas ;
etc.... »
Donc les médias racontait que
le type était un « loup solitaire » qui s'était
converti à l'islam, qui s'était radicalisé et qui avait décidé
de faire un attentat. Josette ne pouvait s'empêcher d'éprouver à
l'écoute de ce récit « rassurant puisque cohérent » le
même genre d'appréhension que lorsqu'elle voit un film hollywoodien
raconter une histoire d'amour : cela sonne faux. Josette se
souvenait de Richard DURN qui , dans les années 2000, avait
fusillé pour le symbole le conseil municipal de la ville
de Nanterre. Des extraits de son journal intime avait été
publié dans des journaux et le type était aussi dingue que le
président Schreber, dément paranoïaque cher à Sigmund Freud. Mais
si le président Schreber avait pu malgré sa folie être président
d'un tribunal toute sa vie, si le président Shreber avait pu jouer
un rôle social malgré sa folie, Richard DURN qui avait été
désocialisé était passé à l'acte comme disent les psychiatres.
Il semblait à Josette confusément que le film TAXI DRIVER de Martin
SCORCESE primée au festival du cinématographe de Cannes dans les
années 70 du vingtième siècle parlait du même problème. Le
personnage du film incarné par Robert de Niro se cherchait une cause
et il se fallait d'un cheveu pour que sa cause soit antisociale ou
ouvrant une voie pour une évolution sociale. Ce que montrait TAXi
DRIVER était à la fois la misère du type et son désir de faire
quelque chose. Ce n'est facile pour personne d'accepter le néant.
Pourtant...
Josette se souvenait avoir
trouvé insupportable à l'époque l'hystérie collective qui s'était
emparée des médias dans l'affaire DURN, chacun y allant de son
interprétation et de ses conclusions. Josette n'était pas objective
puisqu'elle avait lu à l'époque que Richard DURN avant son suicide
avait été jugé sain de corps et d'esprit par les comités
d'experts de l'institut psychiatrique de la préfecture de police de
Paris, alors qu'elle-m^me, par un de ces mêmes comités, avait été
jugée bonne à enfermer puisque menace à l'ordre public. Josette à
l'époque ne décolérait pas « un type qui prend un fusil et
va tuer pour l'exemple six ou huit personnes qu'il ne connaît pas
n'est pas considéré comme un dingue ou une menace à l'ordre
public ! » Josette, depuis avait compris que le type avait
été jugé responsable de ses actes pour y répondre devant un
tribunal puisqu'il était en état d'arrestation. Dans son cas, les
flics n'avaient rien contre Josette.
« Donc, se disait
Josette, des personnes seules isolées socialement, pêtent un câble,
se montent la tête, se font des films et vont se suicider en allant
en assassiner d'autres en croyant faire toutes ses âneries au nom de
l'islam. »
Enoncée sous cette forme,
Josette ne se sentait plus otage de la connerie de ces cinglés qui
« ont mal déliré » mais elle ne pouvait s'empêcher
d'entendre une petite voix très loin lui dire : « il faut
bien que les forces de mort trouvent des voies, les maladies, les
épidémies sont combattues, il faut bien résoudre le problème
démographique, il faut bien faire société... » Josette était
fatiguée d'argumenter. Josette voulait être chatouillée. Mais Josette était
fatiguée : « ils sont tous devenus tellement dingues !
disait elle.»« Parce que toi, bien sûr, tu ne l'est pas du
tout ! lui fit remarquer Georges ». Ce n'était pas du
tout rassurant comme récit.
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