l'oraison funèbre de Périclès rapportée par Thucydide

ρώμεθα γὰρ πολιτείᾳ οὐ ζηλούσῃ τοὺς τῶν πέλας νόμους, παράδειγμα δὲ μᾶλλον αὐτοὶ ὄντες τισὶν ἢ μιμού μενοι ἑτέρους. Καὶ ὄνομα μὲν διὰ τὸ μὴ ἐς ὀλίγους ἀλλ΄ ἐς πλείονας οἰκεῖν δημοκρατία κέκληται· μέτεστι δὲ κατὰ μὲν τοὺς νόμους πρὸς τὰ ἴδια διάφορα πᾶσι τὸ ἴσον, κατὰ δὲ τὴν ἀξίωσιν, ὡς ἕκαστος ἔν τῳ εὐδοκιμεῖ, οὐκ ἀπὸ μέρους τὸ πλέον ἐς τὰ κοινὰ ἢ ἀπ΄ ἀρετῆς προτιμᾶται, οὐδ΄ αὖ κατὰ πενίαν, ἔχων γέ τι ἀγαθὸν δρᾶσαι τὴν πόλιν, ἀξιώματος ἀφανείᾳ κεκώλυται. Ἐλευθέρως δὲ τά τε πρὸς τὸ κοινὸν πολιτεύομεν καὶ ἐς τὴν πρὸς ἀλλήλους τῶν καθ΄ ἡμέραν ἐπιτηδευμάτων ὑποψίαν, οὐ δι΄ ὀργῆς τὸν πέλας, εἰ καθ΄ ἡδονήν τι δρᾷ, ἔχοντες, οὐδὲ ἀζημίους μέν, λυπηρὰς δὲ τῇ ὄψει ἀχθηδόνας προστιθέμενοι. Ἀνεπαχθῶς δὲ τὰ ἴδια προσομιλοῦντες τὰ δημόσια διὰ δέος μάλιστα οὐ παρανο μοῦμεν, τῶν τε αἰεὶ ἐν ἀρχῇ ὄντων ἀκροάσει καὶ τῶν νόμων, καὶ μάλιστα αὐτῶν ὅσοι τε ἐπ΄ ὠφελίᾳ τῶν ἀδικουμένων κεῖνται καὶ ὅσοι ἄγραφοι ὄντες αἰσχύνην ὁμολογουμένην φέρουσιν. Notre constitution politique n’est pas jalouse des lois de nos voisins , et nous servons plutôt à quelques-uns de modèles que nous n’imitons les autres. Comme notre gouvernement n’est pas dans les mains d’un petit nombre de citoyens, mais dans celles du grand nombre, il a reçu le nom de démocratie. Dans les différends qui s’élèvent entre particuliers, tous suivant les lois, jouissent de l’égalité : la considération s’accorde à celui qui se distingue par quelque mérite, et si l’on obtient de la république des honneurs , c’est par des vertus, et non parce qu’on appartient à une certaine classe. Peut-on rendre quelque service à l’état, ou ne se voit pas repoussé parce qu’on est obscur et pauvre. Tous, nous disons librement notre avis sur les intérêts publics ; mais dans le commerce journalier de la vie, nous ne portons pas un oeil soupçon­neux sur les actions des autres ; nous ne leur faisons pas un crime de leurs jouissances ; nous ne leur montrons pas un front sévère, qui afflige du moins, s’il ne blesse pas. Mais, sans avoir rien d’austère dans le commerce particulier, une crainte salutaire nous empêche de préfabriquer dans ce qui regarde la patrie , toujours écoutant les magistrats et les lois, surtout celles qui ont été portées en faveur des opprimés, toutes celles même qui , sans être écrites, sont le résultat d’une convention générale et ne peuvent être enfreintes sans honte. (Traduction J.A.C. BUCHON, 1848)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog