Gardons-nous bien de nominaliser la voix politique abdominale, ou Apollon n’est chagrin que lorsqu’il snobe son demi-frère Dyonisos.
Aux ambitions de
la politique dite pastorale, il conviendrait de rappeler que c’est
une fois le troupeau rentré, lorsque le pasteur, le berger revient
dans sa communauté d’égaux que le politique qui le concerne
commence, car comme chacun et chacune sait le pasteur, le berger
n’est lui-même ni une brebis, ni une chèvre, ni un mouton. Et,
donc, bien sûr, de rappeler que si chèvres, moutons, brebis
voire vaches ont été constitués en troupeau gardé par un berger
c’est bien d’abord pour le bien-être de la communauté d’égaux
auquel le dit berger appartient. Imaginons que le berger devienne
lui-même un membre du troupeau dont il prend soin, dès lors il est
aisé de comprendre qu’il n’aurait plus les mêmes intérêts que
la communauté d’égaux à laquelle il appartenait auparavant et
qui lui avait confié le soin du troupeau selon leurs intérêts
partagés (recueillir la laine, le lait, la viande du dit troupeau)
et non selon l’intérêt de prime abord de chaque membre du
troupeau (courir dans les prés, manger de l’herbe, boire de l’eau,
copuler, se gratter, regarder, dormir, s’occuper des petits).
Ainsi, la métaphore du pastorat rend toute l’ampleur de sa
violence politique dès lors que le groupe auquel appartient le
berger serait dénué de toute transcendance
Ainsi, à la construction volontairement erronante de « nous,
le peuple », célébrons les pluralités modestes des « nous,
les peuples », les diversité d’ intérêts à chaque moment
donné, leurs confrontations, leurs résolutions provisoires, le
mouvement des uns et des autres, les équilibres fragiles, etc…
célébrons les pas de danse révélant la pluralité des
possibilités du rapport au sol et de la construction d’équilibre,
bigarrons et bricolons ici et maintenant afin que les « nous,
les peuples » soufflent une brise légère sous laquelle
ploiera le neutre et prétendant à l’objectif « on »
masquant trop souvent le tapi « çà » d’un
« Je » se voulant majuscule, fascisant et s’immiscant,
que ce « Je »-là se trouve emporté par la ronde joyeuse
de la danse des « nous » renouvelés par les
étincelles des « çà » dansant, où sous le
miracle des chants quelques « je » minuscules y
rencontreront leur « tu », majuscule à leur cieux, le
temps d’une danse ou d’un plus long voyage.Bascule. Ventricule. Renoncule.
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