La théorie de la relativité
Lors
d’un dîner chez une amie, un couple d’artistes en résidence à
la Cité des Arts, nous expliqua être allée l’après-midi dans
une brocante branchée où ils avaient trouvé tout un tas de trucs
super. Le lendemain, je croisais un danseur qui m’expliqua qu’avec
son copain, la veille, ils avaient loué un stand dans une brocante
pour gogos ( le mot bobo n’existait pas encore) et avaient pu
vendre un tas de trucs chinés ici ou là à un prix cinq à vingt
fois supérieur à ceux qu’ils les avaient achetés.
Puis,
une personne me téléphona et au cours de la conversation me donna
des nouvelles d’une autre qui galérait dans un nouveau boulot
d’administration de compagnie et que la chorégraphe lui prenait la
tête. Puis, un autre coup de fil presque simultané me raconta cette
fois-ci que cette personne dans un nouveau boulot d’administration
de compagnies était super contente de ce nouveau boulot où elle
faisait ce qu’elle voulait car la chorégraphe l’adoraiiit...
Puis
j’allais à mon bureau où j’essayais notamment de vendre une
pièce subtile d’un chorégraphe américain sur l’histoire de la
danse, le corps dansant, joyeux et/ou souffrant et qui remportait un
relatif succès auprès de directeurs de théâtre européen ayant
chacun prévu cette année-là, par un hasard objectif, un programme
spécial X, spécial sex ou hot, programme dans lequel cette pièce,
m’expliquaient-ils, conviendrait tout à fait. Les contredire
aurait pris trop de temps et la pièce n’aurait pas été
diffusée...
Ce
soir-là, nous avions fumé des trucs un peu chargé et Greg se
donnait une note de moins cinq sur vingt en matière de contrôle sur
lui-même, et alors que nous avions commencé la conversation avec un
garçon qui venait de fonder ou participer à un nouveau magazine de
musique électronique, Greg alla se chercher un verre et ne s’aperçut
pas à son retour qu’un autre garçon nettement plus âgé s’était
assis à la même place. Ainsi, il demanda à ce quasi homme les
questions destinées à un jeune garçon se lançant dans la vie
active et l’autre lui répondit avec beaucoup d’assurance
notamment sur toutes les questions relatives aux nouveaux groupes de
musique electro à la mode, Greg put ainsi apprendre toute une liste
de groupes electro à la mode de Caen dont il ne se souviendrait de
toute façon plus le lendemain et dont sauf hasard extraordinaire il
n’entendrait plus jamais parler. Dans une autre fête, plus d’une
dizaine d’années auparavant, alors que nous ne fumions que des
cigarettes, nous avions commencé la conversation avec un garçon du
Sud et celui-ci dans le cours de sa digression sur les différents
accents du Sud et les différences de tempérament entre les
personnes du Sud et les haut savoyards, avait planté ses doigts dans
un gâteau au chocolat mi-cuit et ce, avant même que la nouvelle
cuisine ne l’inventa, à l’époque un tel gâteau se disait
« raté mais bon quand même » et ce garçon du Sud
devait trouver agréable d’avoir les doigts dans le gâteau au
chocolat mi -cuit raté mais bon quand même car il ne bougeait pas
sa main. Nous ne sûmes pas la sortie de la situation car quelqu’un
vint nous dire qu’une personne inconnue de l’hôtesse de maison
était à la porte et que selon toute vraisemblance nous étions les
seules personnes à oser inviter des personnes non connues de
l’hôtesse de maison à une fête que nous lui avions suggéré
d’organiser puisque nous n’avions pas de maison. C’est alors
qu’avant même d’avoir dix-huit ans, nous avions expérimenté le
terme « fantôme du passé » car la personne inconnue à
la porte se trouvait être un ancien pote de notre sœur qui venait
voir son ex qui se trouvait dans la fête par un hasard encore mal
élucidé. D’autres n’arrivèrent jamais à la fête, errant sur
leurs mobylettes, complétement raide ou fait selon les vocables de
l’époque, et dépourvu de gps puisque technologiquement trop
avancé pour l’époque, et bien que pourvu d’adresse, ils
décidèrent de passer le nouvel an allongés dans la neige à
attendre l’ouverture des pompes à essence. Ce que nous apprîmes
par hasard des mois plus tard au hasard d’une conversation, ayant
complètement oublié qu’ils y avaient invités ou qu’ils n’y
étaient pas venus ...
Commentaires
Enregistrer un commentaire