J’ai resitué l’article d’Elie DURING publié dans art press 354.


Effets de leurre de vitesse ...
Le thème du rétrécissement de l’espace par l’augmentation des moyens de transport, de l’augmentation du temps par l’augmentation de leur vitesse ne doit pas être confondu avec celui de la saturation des espaces et de la perte de temps générée par l’inflation des informations circulant qui loin de densifier l’espace-temps de nos perceptions aboutit à un espace-temps leurré puisque gonflé d’une flotille d’informations destinées à détourner l’attention de ce qui devrait nous importer. En effet, le passage à la limite théorique de l’idée d’une accélération générale à celle d’universel instantané n’a de valeur que dans le passage à une économie de la coopération succédant à celle de l’exploitation. Or nous assistons à l’inverse à une inflation langagière et des guerre de représentation incessantes afin d’écarter la possibilité de la déflation des discours circulant sur les « enjeux » et les « valeurs » et d’appeler un chat un chat. Ainsi, par exemple, le terme « maïs OGM » remplaçant le terme « ertsaz de plante étant capable de pousser dans un sol chimique quasi mort » ou « maïs avec gènes de bactéries supportant l’agression chimique », ou par exemple « vache folle » au lieu de « vache, herbivore de nature, à qui il a été donné à manger des squelettes de mammifère qualifiés de farine animale », ou, par exemple le terme « gain de productivité » en lieu de « gain de temps pour travailler moins », ou par exemple le terme « pouvoir étatique » en lieu de « gestion de l’administration de l’état démocratique », « pouvoir politique » en lieu de « représentants politiques élus démocratiquement », « employabilité » en lieu de « servilité » ou « baisabilité », « menace à l’ordre public » en lieu de « menace pour les abuseurs de l’ordre public » ou « amusé du désordre public », etc.

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