TD « et si on arrêtait de s'habituer à entendre n'importe quoi ? » : aujourd'hui, étude de la phrase qu'aurait prononcé Laurent WAUQIEZ au vingt heures des TF1 le 10/12/2017 : « BERTRAND se rend compte qu'être président d'un conseil régional ne suffit pas à attirer la lumière et que le ripolinage des lycées ne suffit pas pour exister. » (source : Canard Enchaîné, 13/12/2017
De « Je pense donc je suis » à « je bande donc
je suis » en passant par « je respire donc je suis »,
l'être humain a beaucoup réfléchi sur le sentiment d'exister et sa
volonté de participer à la comédie sociale. « J'attire la
lumière donc j'existe » a été peu ou prou théorisé par
Andy WARHOL tout en y ajoutant la précision du « quart d'heure
de célébrité » existentielle qui y est cruellement
attaché. Par contre « je préside un conseil régional donc
je suis» ou « je préside un parti politique donc je
suis» n'ont, à notre connaissance, pas été analysé avec
attention et sérieux puisque ce sont des engagements qui relèvent
toutefois de la croyance en l'action politique et donc relèvent du
« nous sommes » quant à l'édification de communautés
d'êtres humains.
Voici un texte à méditer par monsieur WAUQUIEZ :
« être ou ne pas être, voilà le problème. Mourir,
dormir, est-ce là tout ? Oui, tout. Non dormir, c'est rêver.
Oui, pardieu, ce n'est que cela. Et puis, quand nous nous éveillons
de ce rêve de la mort, c'est pour être portés devant un juge
éternel, dans la région inexplorée d'où nul voyageur n'est jamais
revenu, et à la vue de laquelle l'heureux sourit et le malheureux
est damné. Sans cela, sans l'espérance des joies futures, qui
voudrait supporter les dédains et les flatteries de ce monde, le
mépris du riche pour le pauvre, la malédiction du pauvre au riche,
l'oppression de la veuve, l'injustice envers l'orphelin ? Qui
voudrait supporter la faim, le règne d'un tyran, et autre mille
autres calamités ? Qui voudrait geindre et suer sous cette vie
accablante ! S'il pouvait s'en affranchir à jamais avec un
simple poinçon ? Qui endurerait tout cela, sans cette
appréhension de quelque chose après la mort, qui trouble la mort,
qui trouble le cerveau, confond les sens, et nous fait supporter les
maux que nous avons, par peur de nous lancer dans ceux que nous ne
connaisons pas ! Oh ! C'est cette conscience qui fait de
nous des lâches. Belle dame, en tes oraisons, souviens-toi de mes
péchés. » Hamlet, Shakespeare, traduction François-Victor
HUGO, ce monologue a du être mieux traduit depuis par divers
traducteurs dont notamment Yves BONNEFOY.
Bref, « De quelles lumières parlons-nous ? D'où
sortent-elles ? Est-il vraiment raisonnable de vouloir les
« attirer » pour « exister » ? N' y a
t'il pas mieux à faire pour vivre ensemble sur une planète qui en a
marre de la connerie des êtres humains qui la détruisent par
leurs vanités ? N'est-ce pas très important pour une nation que ses
lycéens puissent étudier, par exemple Shakespeare en classe
d'anglais, dans des locaux propres, adéquats et biens entretenus ?
Etc. blabla »
Commentaires
Enregistrer un commentaire