T.D « Le langage est plus réac que toi, analyse critique des idées et préjugés véhiculés dans les expressions toutes faites et plus du tout interrogées : aujourd'hui, « baisser sa culotte » ».




C'est quoi le problème de « baisser sa culotte » ou de « faire baisser sa culotte » ?
Lorsque nous étions une enfant portant des tresses et gambadant telle Heidi dans la montagne suisse, la maîtresse d'école nous demandait de « baisser notre culotte » lorsqu'elle voulait nous administrer une fessée devant toute la classe. Mais déjà à cette époque, cette méthode pédagogique était en régression car il avait été remarquée qu'elle ne faisait pas avancer le schmilblick et qu'elle pouvait à l'inverse transmettre un message érotique puissant induisant chez l'enfant un désir de faire des bêtises afin de recevoir la fessée ainsi que l'a démontré Michel FOUCAULT au XX siècle et Jean-Jacques ROUSSEAU dans ses CONFESSIONS au XVIIIe siècle. Toutefois si cette pratique pédagogique de faire baisser sa culotte pour donner la fessée est obsolète en ce début de XXIe siècle, l'expression « baisser sa culotte » ou « faire baisser sa culotte » persiste dans les discours et dans les imaginaires. Est également connu l'image de l'homme ou la femme prostitué qui doit baisser sa culotte pour recevoir la marque pénétrante de leur maquereau afin que celui-ci signifie sa domination sur eux, leur travail de prostitué et leur plaisir éventuel à se faire mettre. Est-ce que cinquante années après la révolution sexuelle en Europe, les luttes féministes, la suppression du statut juridique de mineur pour les femmes, après l'instauration d'un revenu minimum universel, etc.. cette image de la femme ou l'homme prostitué obligé de se soumettre à un maquereau, au désir de l'autre, obligé de « baisser sa culotte » sans plaisir , etc., cette image a t'elle encore un sens pour la majorité d'entre nous ? Dans les faits, non, mais dans les têtes, si : ceux et celles qui aiment jouir aux dépens d'autrui se trahissent souvent par l'emploi de cette expression. Et de ce désir sadique, ceux et celles qui en sont les porteurs, plutôt que d'aller « sagement » se diriger vers des clubs ou des groupes sado-maso afin d'y officier et d'épanouir leur sexualité, vont bien souvent en polluer les débats et les luttes politiques, les rapports sociaux où ce désir s'avère peu constructif ou opérant. Nous souhaiterions qu'au cours du XXI e siècle l'expression « baisser sa culotte » soit synonyme d' une promesse agréable et heureuse, tel un lever de rideau sur la scène du théâtre du sexe où se rejoueront sans cesse emportement, passion, acmé et mort des personnages.
 [On entend les trois coups]


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