Procès dit BETTENCOURT : ce que nous avions écrit en 2010 au sujet de l'affaire dite BANIER
jeudi 28 octobre 2010
TD : qu’est-ce donc qui nous empêche d’appeler un chat « un chat » ?
Dans les séries de commentaires commentant les relations entre monsieur Georges-Marie Basnier et Madame Liliane Bettencourt (dont nous nous foutons comme d’une guigne mais nous avions un peu de temps à perdre ou quelques imbéciles à distancer) nous nous étonnions que le terme « gigolo » ne soit pas encore apparu (à notre connaissance, ce qui est une limite considérable à notre propos) nous sommes donc parti en quête d’une enquête inutile, pourquoi donc ce mot n’est-il point utilisé pour qualifier la dite relation :
Dans le dictionnaire d’Emile Littré (édition intégrale conçu par monsieur Jean Jacques Pauvert d’après les maquettes de monsieur Jacques Darché et ce dans les années 1960 et appartenant à notre père), le mot n’existe pas. Ce qui est une bonne raison pour ne pas l’employer.
Dans le dictionnaire Larousse de notre sœur Anne ainsi qu’écrit en gros sur la tranche et daté de l’année 1976, le mot est qualifié de familier et désigne « un jeune homme entretenu par une femme plus âgée que lui ». Est-ce donc le caractère familier de cette expression qui prohibe son usage car ainsi que chacun et chacune a pu le remarquer les journaux en l’an 2010 véhicule tous une langue française des plus soutenues ? mystère, ou serait-ce que monsieur Georges-Marie Basnier ayant environ soixantaine-deux ans passé ne correspond tout bonnement pas à la définition « jeune homme » ? mystère.
Les dictionnaires « le petit et le grand Robert », des années 2001 2002 et appartenant à notre père et mère, reçoivent quant eux trois acceptions de ce mot qu’ils énoncent être apparu en 1850 : la première désigne le gigolo comme « jeune homme du même milieu que les gigolettes »,une gigolette étant « une fille délurée, facile » et la phrase choisie pour bien nous faire comprendre le sens du mot est la suivante :« dancing fréquenté par les trottins et les gigolettes ». Serait-ce que monsieur Georges-Marie Basnier bien qu’ayant fréquenté les boîtes de nuit n’est pas issu d’un milieu de trottins que le qualificatif de gigolo ne saurait lui être attribué ? mystère. Deuxième acception du terme dont l’usage proviendrait de madame Colette en 1920 : « jeune amant entretenu par une femme »,donc là effectivement l’usage ne convient pas, monsieur Georges Marie Basnier n’entretenait bien sûr aucun commerce sexuel avec madame Bettencourt bien que la traitant parfois, si l’on en croit les écoutes téléphoniques rapportées dans les journaux, de « ma salope » quoique nous devrions partir sur une enquête sur le mot « salope » afin d’être sûr de ce que nous avançons. Troisième acception dont le dictionnaire nous prévient de l’usage péjoratif : « jeune homme de bonne mine, élégant, mais dont les allures, les moyens d’existence semblent suspects ». Là il serait possible de trouver une sorte de voile pudique (suspect de quoi ? de prostitution masculine ?) dans la définition : en effet, un jeune homme de bonne allure et élégant et dont les moyens d’existence seraient par exemple le commerce de stupéfiants ou la vente de cigarettes de contrebande, pourrait-il être ainsi qualifié de « gigolo » [z’y va j’t’dis pas les keufs y zont encore embarqués hier quarante gigolos du réseau de vente de malback tombée du camion !] ? m’enfin dans le cas précis de notre enquête inutile, pas d’erreur le qualia péjoratif de ce mot en empêche son usage dans la dite affaire.
Dans le Oxford popular dictionnary, édition de proche 1995, le terme désigne « man paid by a woman to be her escort or lover », donc ici, pas d’erreur possible, le terme ne convient pas. Nous pourrons noter ici au passage l’efficacité de la langue anglaise faisant référence à un contrat explicite entre le gigolo et sa dame permettant facilement d’évacuer toute ambiguité quant à l’usage du terme : pas de contrat clair, pas de gigolo.
Dans le dictionnaire étymologique et historique du français, Larousse de poche, édition 1997, le terme gigolo provient du mot guigue désignant un « violon » au XIIe siècle, et qui a donné entre autres la fameuse gigolette qualifié là de « fille qui gambade » apparu dans le dictionnaire argotique de Reims en 1850 et le gigolo « amant de cœur » apparu également en 1850 dans une chanson populaire. Cela « amant de cœur » c’est pas péjoratif comme définition, faudrait poser la question à madame Liliane Bettencourt : « estimez-vous que monsieur Georges Marie Basnier était votre amant de cœur ? » Cependant nous restons sur notre faim, Comment la langue française est-elle passée d’un « amant de cœur » en 1850 à « un jeune amant payé par une femme » en 1920 puis à un « jeune homme entretenu par une femme plus âgée que lui » ou « un jeune homme élégant et de bonne mine dont les moyens d’existence sont suspects » et cette évolution de la langue tient-elle compte dans son économie de l’allongement de la durée de vie (en effet comment nommer un homme d’une cinquantaine d’années qui se ferait entretenir par une centenaire ) et de l’évolution des mœurs (il aurait été admis désormais à moins que presque jamais que les femmes à l’égal des hommes puissent considérer des hommes comme des vecteurs sexuels sans que le cœur n’y entre en ligne de compte )? Bref, le mystère reste entier.
Le mot suivant est « gigot » et, à moins d’être végétarien, ne nécessite une enquête quant à son usage sauf pour les fous comme nous.
Commentaires
Enregistrer un commentaire